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Autant le dire… : C’est donc eux qui entravent le développement ?

Publié le jeudi 22 août 2013 à 06h47min

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Tout le monde ou presque se plaint des procédures de décaissement des finances au sein du ministère de l’Economie et des Finances. Que ce soit dans les ministères, dans les institutions, dans les mairies rurales ou urbaines, à statut particulier ou non, dans les conseils régionaux et même chez les fonctionnaires, notamment ceux qui vont à la retraite pour la première fois, on se plaint des procédures qui sont selon certains, compliquées et lourdes et, du coup, paralysent ou retardent le fonctionnement de certaines administrations. Si ce n’est pas la mise en œuvre, c’est le démarrage de certains projets ou programmes de développement.

Mais, les procédures ne sont faites que par les hommes et pour les hommes, pourquoi donc ne pas les simplifier si on veut réellement que les choses se passent plus rapidement ? Du coup, on a l’impression que c’est à dessein qu’on le fait pour tout simplement retarder ou entraver le développement. Sinon, comment comprendre que dans le cadre de certains projets, ou de certains fonds, on ose dire à la fin de l’exercice que tout le fonds n’a pas été entièrement consommé. Dans un pays pauvre comme le nôtre, c’est tout de même incompréhensible et inexplicable que des fonds alloués à un programme de développement ne soient entièrement consommés alors que les attentes des populations sont là ? Comment peut-on expliquer que par une simple procédure, un agent qui a travaillé durant des dizaines d’années et qui va à la retraite doit attendre plusieurs mois après, pour bénéficier de sa pension méritée ? Si ce sont des agents qui compliquent ou qui font du zèle tout simplement pour se faire valoir, il faut tout simplement les mettre à la porte et permettre à l’administration de fonctionner normalement et rapidement. Si ce sont les procédures qui sont ainsi faites, il faut aussi les réviser et les adapter à la nouvelle vision du développement.

Il est reconnu que depuis son arrivée au ministère de l’Economie et des Finances, Lucien Noël Marie Bembamba a fait de grandes et bonnes réformes tant sur le plan économique que financier et qui font que le Burkina Faso est apprécié et donné en exemple en matières de réformes dans le domaine. C’est su et c’est reconnu.

La dernière reconnaissance en date est le rapport d’évaluation indépendante de la Gestion des finances publiques commandité par la Banque africaine de développement, le Danemark et la Suède et publié par l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) qui place le Burkina Faso parmi les meilleurs pays africains en matière de gestion des finances publiques. Le rapport indique que trois facteurs sont à la base du succès des réformes de la Gestion des finances publiques au Burkina. Il s’agit d’un engagement politique clair et durable, d’un cadre solide pour la mise en œuvre des réformes et leur coordination et de l’existence d’un autre cadre de l’appui des Partenaires techniques et financiers (PTF) aux programmes et du suivi des progrès et la gestion du dialogue avec les parties prenantes extérieures et nationales.

Voilà donc des efforts bien reconnus qu’il faut nécessairement maintenir. Autrement dit, si au plus haut niveau du ministère on fait des efforts, les agents, du plus petit au plus grand doivent jouer pleinement leur part afin que les choses avancent dans le sens voulu au bénéfice des usagers. A défaut, qu’on prenne sérieusement de mesures et mette l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Et que plus jamais, des fonds destinés à un quelconque développement ne retournent à l’envoyeur parce qu’à cause des procédures, on n’a pas pu les consommer.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 23 août 2013 à 01:18, par YZ En réponse à : Autant le dire… : C’est donc eux qui entravent le développement ?

    On ne voit pas où vous voulez en venir vraiment en évoquant les blocages et en louant en même temps l’exemplarité !!!!

  • Le 23 août 2013 à 04:49, par kontine En réponse à : Autant le dire… : C’est donc eux qui entravent le développement ?

    apres ton integration a la fonction publique au burkina il faut dèboursè une certaine somme aux agents du ministére de l’economie afin de benèficiè de ton salaire au vue et au sus de tous

  • Le 23 août 2013 à 07:34, par gilginè En réponse à : Autant le dire… : C’est donc eux qui entravent le développement ?

    ce cri de cœur est valable plus pour les premiers responsables que pour les simples agents car les bons qu’on leur attribut cache vraiment leur indolence et leur passivité face à certaines pratiques des partenaires. on ne peut pas lutter contre quelque chose qu’on a contribué à instaurer

  • Le 23 août 2013 à 08:14, par gile En réponse à : Autant le dire… : C’est donc eux qui entravent le développement ?

    ce cri de cœur est valable, plus pour les premiers responsables que pour les simples agents car les bons qu’on leur attribut cache vraiment leur indolence et leur passivité face à certaines pratiques des partenaires. on ne peut pas lutter contre quelque chose qu’on a contribué à instaurer

  • Le 23 août 2013 à 08:27, par Yeli En réponse à : Autant le dire… : C’est donc eux qui entravent le développement ?

    Pathétique et dire que pour une fois j’ai cru sans réfléchir que vous alliez faire une analyse impartiale mais ceci semble au-dessus de vos compétences. Comme quoi ’’les chiens ne font pas des chats’’. Vous dites en un mot que : Les responsables du ministère des finances font du bon travail mais pas les employés. Trop facile de s’attaquer au petit fonctionnaire Madame Kani, le poisson ne pourrit donc pas par la tête ? Ce qui se passe dans le ministère des finances et juste les résultats de la politique de son premier responsable. Pas question d’essayer par des méthodes rocambolesque de le dédouaner.

  • Le 23 août 2013 à 08:30, par Le financier En réponse à : Autant le dire… : C’est donc eux qui entravent le développement ?

    Merci KANI pour cet article qui interpelle une fois de plus l’ensemble du grenier public. je ne voudrais pas que tu rejettes la faute aux agents seulement mais à toute la structure. ne prenez pas pour argent comptant ce qui est dit sur la croissance économique du pays mais de voir qu’est ce qui a réellement changé dans la gestion de la chose publique. parlant de procédures, qui les conçoivent ? c’est eux les soit disant responsables. ces procédures sont -elles adaptées à notre contexte de gestion de la chose publique ? ne serait-ce pas du copier-coller ? au MEF, les agents n’ont pas leurs mots à dire, donc revoyez les coupables. et est ce que croissance économique signifie développement ?

  • Le 23 août 2013 à 08:37, par tarbala En réponse à : Autant le dire… : C’est donc eux qui entravent le développement ?

    En réalité cela s’explique par le manque de fonds dans les caisses. C’est de la pure jonglerie

  • Le 23 août 2013 à 09:51, par conseiller En réponse à : Autant le dire… : C’est donc eux qui entravent le développement ?

    Mr le journaliste, prend le temps pour te renseigner auprès du MEF avant de commencer à accuser les agents. Je vous informe que les bailleurs de fonds ne donne pas leur argent pour gaspiller et l’utilisation de ces fonds obéit à des règles imposés par ces bailleurs eux même. Il faut connaitre egalma parmi les financements des projets et programmes certains sont des prêts qui seront remboursés, donc il y a lieu de faire une bonne usage de ces ressources afin d’éviter des pertes inutiles et le cahos dans l’avenir.

  • Le 23 août 2013 à 14:20, par Père Fouras En réponse à : Autant le dire… : C’est donc eux qui entravent le développement ?

    De bonne procédures doivent tenir compte de l’impératif de recherche d’efficacité dans l’atteinte des objectifs, tout en vaillant à préserver la "moralité" des opérations. Elles doivent être établies en tenant compte des capacités dont on dispose pour leur mise en œuvre. Bien trop souvent, on s’en prend aux procédures alors que c’est le déficit de CAPACITÉ dans leur mise en œuvre qui est en cause et qu’il faut questionner. Le déficit de capacité intègre à notre sens un facteur clé qui est "LA MOTIVATION". Comment faire "courir" un fonctionnaire mal payé et démotivé pour mettre en œuvre de longues et complexes procédures, sans qu’il ne soit tenté de profiter d’une telle opportunité pour cueillir du pain béni (quoi qu’interdit) à lui offert incidemment ??? Comment distinguer les "longueurs réelles" des cas de retards et de complications dus à "l’absence de cailloux posé sur le dossier" ?? Il faut se fixer des délais de traitement dans le cadre d’une démarche "QUALITÉ" avec un suivi-évaluation rigoureux pour démasquer les brebis galeuses (incompétents, corrompus, etc.).

    • Le 23 août 2013 à 17:46, par AL Zoumbri En réponse à : Autant le dire… : C’est donc eux qui entravent le développement ?

      La journaliste ne peut que s’attaquer aux comportements peu recommandables des simples agents ! Vous oubliez que le premier ministre a fait les éloges de maison de presse à bobo lors de ses détours vacanciers ; il leur a dit qu’ils ( les agents ) font du bon boulot parce que leurs commentaires journalistiques ne sont pas exagérés( incisifs comprenez bien )

  • Le 23 août 2013 à 17:40, par Filsdupays En réponse à : Autant le dire… : C’est donc eux qui entravent le développement ?

    A mon humble avis, il y a lieu de revoir tout le système depuis le montage du projet de financement jusqu’au décaissement des fonds. Comment voulez-vous que les choses ne soient pas lentes si les fonctionnaires chargés d’exécuter les procédures se perdent dans les mêmes procédures par manque de formation spécialisée en la matière. Au Burkina les initiateurs de projets se voient detrônés une fois leur projet financé au bénéfice d’autres personnes qui n’ont aucune notion et comment voulez -vous qu’il n y ait pas d’erreurs ou de lenteur dans le traitement. Regardez un peu à la tête des programmes et projets à financement extérieurs et vous en conviendrez avec moi. On dit le plus souvent dans le jargon "on l’ a mis pour bouffer ou finir sa maison". C’est pas étonnant.

  • Le 23 août 2013 à 17:42, par Père Fouras En réponse à : Autant le dire… : C’est donc eux qui entravent le développement ?

    Les problèmes de procédures concernent toutes les Administrations Publiques. Elles vous délivrent un document, pour par la suite vous en exiger copie du même dès le lendemain parce qu’elles sont mal organisées du point de vue "Archivage". Quid de la question de l’exploitation optimale des TIC. Le Ministère de la fonction publique qui avait en charge la "modernisation" et maintenant la "Reforme de l’Etat" n’a aucun projet concret, construit et coordonné sur la question de l’optimisation des procédures administratives globales. On voit des initiatives sectorielles, ici et là, avec une portée limitée puisque la dynamique n’est pas globale. Sur le terrain le MEF fait partie de ceux qui sont à encourager pour les efforts de reforme, mais hélas, cela reste insuffisant compte tenu de la transversalité des activités majeures du département, de la demande croissante (décentralisation, déconcentration, délégations,etc.) et des exigences nouvelles d’une clientèle (usagers) de plus en plus avertie.

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