Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
C’est connu, la grande majorité des Chefs d’Etats africains a du mal à quitter le pouvoir au terme de leurs mandats légaux. Ce ne sont pourtant pas les initiatives et les mécanismes qui font défaut, dans le sens de les inciter à favoriser l’alternance dans leurs pays respectifs ; rien n’y fait pourtant, les candidats ne se bousculent pas franchement pour passer la main.
La culture de l’alternance a encore du mal à passer au sommet des Etats africains. En effet, ils sont toujours aussi nombreux, ces Présidents qui veulent continuer les prolongations, même après les arrêts de jeu.
Il est vrai qu‘ils sont le plus souvent aidés voire encouragés dans leur élan par les arbitres (les juges constitutionnels) qui eux préfèrent très souvent empocher le sifflet au lieu de s’en servir.
Face à une telle situation, souvent lourde de conséquences pour le pays et pour les populations concernées, les idées fleurissent d’un peu partout. Objectif, encourager les dirigeants au pouvoir à accepter, une fois le terme de leur mandat échu, à céder le fauteuil à d’autres personnalités. L’essentiel étant de ne pas monopoliser indéfiniment la gestion du pouvoir d’Etat.
Alternance contre reconnaissance internationale
L’offre proposée a pourtant de quoi motiver. Il s’agit bien souvent de prix internationaux, à l’image de celui qui a été lancé par la Fondation Mo Ibrahim et doté d’un chèque de 5 millions de dollars ! D’autres encore proposent aux candidats au départ de la Présidence, des positions d’enseignants dans les grandes universités occidentales.
Certaines quant à elles mettent dans la balance, des postes d’ambassadeurs itinérants pour des projets sociaux ou humanitaires. Amadou Toumani Touré dit ATT, l’ex-président malien, en a ainsi bénéficié de la part de la Fondation Carter. Du nom de l’ancien Président des USA, Jimmy Carter.
Mobilisation panafricaine
Au niveau continental, l’Union Africaine s’y est également mise. A travers notamment la création de hauts postes de responsabilité civil ou militaire (c’est le cas de la Force en attente de l’UA/CEDEAO) confiée, aussi symbolique soit-elle, au Général Guinéen, Sékouba Konaté.
Mais à l’évidence, le constat qui se dégage c’est que l’activisme déployé par la communauté africaine et internationale en termes de propositions et de formules ne provoque pas un engouement particulier dans les sphères dirigeantes africaines.
Bien au contraire, la bataille pour le maintien ou pour la suppression des verrous limitatifs des mandats présidentiels continue de diviser les opinions publiques. Faisant ainsi craindre pour la stabilité de l’édifice démocratique en construction.
Juvénal Somé
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 22 août 2013 à 17:25, par NGONGA En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
Si les constitutions des pays africains ne parviennent pas à les verrouiller, le peuple se chargera de les cadenasser car en fait c’est plutôt le peuple qui est garant de la constitution. Parole de NGONGA
Le 23 août 2013 à 14:49, par Jason P. En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
Moi, je propose que la CPI mette automatiquement un MANDAT d’arrêt international sur la tête de chaque président qui veut dépasser les 2 mandats que le peuple lui a confié ! c’est tout, il ne faut pas négocier avec ces INSATIABLES qui appauvrissent et font reculer le continent noir.
merci.
2. Le 22 août 2013 à 17:27, par NGONGA En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
Si les constitutions des pays africains ne parviennent pas à les verrouiller, le peuple se chargera de les cadenasser car en fait c’est plutôt le peuple qui est garant de la constitution. Parole de NGONGA
3. Le 22 août 2013 à 17:30, par le patriote En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
Bel écrit ! courage !
4. Le 22 août 2013 à 18:16, par désiré En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
Vous voulez plutôt parler de Alpha Omar Konaré au lieu de Amadou Toumani Touré.
En fait si on a rien à se reprocher on doit pouvoir partir sans crainte. Mais si on a volé, violé et assassiné, il y a lieu de s’accrocher au pouvoir mais pour combien de temps.
Le 23 août 2013 à 03:18, par En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
Mon ami, Juvenal a raison. C’est bien ATT à travers la fondation internationale Sassakawa global 2000, réunissant des donateurs des USA et du Japon. Konaré, c’était des missions de l"union Africaine.
Le 23 août 2013 à 14:58, par Oustaaz En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
mon frère,vous avez tout dit. Les dirigeants africains ont peur des conséquences des dégats qu’ils ont organisés au cours de"leurs mandats" acquis aussi par les fraudes electorales.Mais,CPI est là.
5. Le 22 août 2013 à 18:16, par Yero Salomon En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
Beaucoup de presidents s’accrochent au pouvoir par peur des eventuelles poursuites judiciaires. Au Burkina Faso, malgre le vote de l’amistie pour Blaise Compaore concernant les crimes commis sous son regne, il n’a aucune garantie d’echapper a la justice internationale notamment pour l’assassinat de Thomas sankara.
Le 23 août 2013 à 05:53, par LINCOLN-Le Plombier En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
Les presidents les plus acros du pouvoir tels que Blaise Compaoré (BF), Paul Bya(Cameroun), Yaya Djamé(Gambie),Mugabé(Zimbabwé), Obian N’Guema (Guinée-Equat)....doivent comprendre qu’ils ne sont pas les plus intelligents de leur pays respectif et par consequent,doient s’en aller et laisser la place à de nouvelles idées.
6. Le 22 août 2013 à 18:51, par Citoyen En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
En tout cas, pour un peuple analphabète et peu instruit, comme les peuples africains, l’alternance doit être obligatoire après 2 mandats consécutifs (comme en France, aux USA, où les peuples sont instruits, alphabétisés, et sachant lire les programmes politiques des candidats) !
Tu as fait un mandat ; tu as été bon, on t’a élu pour un second. Ou tu as été mauvais, et a quand même triché pour te faire réélire.. Pas grave ; mais qu’à l’issue du second mandant, tu pars, car tu n’es pas le seul intelligent, ou l’indispensable...
C’est ça la vraie démocratie.. On veut voir d’autre à l’œuvre, pour pouvoir comparer !
Pas des gens, qui sont là depuis 26 ans déjà, et qui pensent que sans eux le monde doit s’arrêter !!
à défaut de partir, la nature te fera partir !!! Personne ne vivra 150 ans !!! Donc, lorqu’on est un peu intelligent, il faut savoir partir (c’est la meilleure solution) !
Webmaster, ait pitié, pas de censure ! C’est du temps on investit pour écrire !
7. Le 22 août 2013 à 22:05, par ibi yèrè yé En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
une analyse assez pertinente.mais comment palié à tous ces maux ? une equation très simple à résoudre mais dure à appliquée car la plus part de ses chefs d’Etat sont soutenus par l’Occidant
8. Le 23 août 2013 à 07:34, par le citoyen En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
Bonne analyse et bonnes propositions mais ce qui est important que la responsabilisation surtout des acteurs politiques et sociaux nationaux devant un ancien président.
vous savez un ancien président reste une autorité quel que soit ce qu’il a fait donc évitons de les humilier et de les poursuivre à la place des autorités judiciaires à des fins politiques.
vous voyez le cas sénégalais ne favorise pas le départ des chefs d’Etat ayant duré au pouvoir car il y a des règlements de compte politique. je pense que c’est l’un des facteurs qui empêche ces chefs de partir volontairement. pour ce faire, il faudrait de bonne stratégie telle que proposée.
9. Le 23 août 2013 à 07:48, par ouedassi En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
EN 1990 LA CNNPP/PSD PARTI D’OPPOSITION D’ALORS TIRAIT LA SONNETTE D’ALARME ET INVITAIENT LES PRESIDENTS A EVITER L’UNE OU L’AUTRE DES 2 SOLUTIONS SUIVANTES POUR QUITTER LE POUVOIR : LA PRISON OU LA MORT. JUSQU’A PRESENT CERTAINS DIRIGEANTS AFRICAINS NE L’ENTENDENT PAS DE LEURS OREILLES. SONT DE CEUX-LA : NOTRE PRESIDENT. CELA N’ETONNE POINT CAR LUI LEME A EU A DIRE QU’IL N’A PAS CHANGE APRES 25 ANS DE REGNE.
10. Le 23 août 2013 à 08:23, par AGIR EN AMONT En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
Bonjour à tous. Ce comportement fait que l’Afrique est totalement en retard et malade. Je pense que même dans les prêtements de serrement les présidents doivent dire : je respecterai la constitution de mon pays et je libèrerai ma place après mon 1er mandat si je suis battu aux élections mais si je suis réélu, je libérerai totalement ma place après mon 2ème mandat et aucune tentative de modification du mandat présidentiel ne sera envisagé.
Quand je vois ce qui se passe dans ce pays, j’ai même plus envie d’écouter certains politiciens même à la télévision. Du contournement ou des démonstrations pour dire que je suis bien instruit juste pour demeurer goute que goute dans le milieu politique.
11. Le 23 août 2013 à 08:24, par Parimyéllé En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
C’est bon de les "encourager" à partir mais c’est encore mieux de les "contraindre" à partir après deux mandats successifs. Et les peuples s’en chargeront... ;
12. Le 23 août 2013 à 10:56, par la base En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
" D’autres encore proposent aux candidats au départ de la Présidence, des positions d’enseignants dans les grandes universités occidentales" notre gars la va enseigner quoi ?????????? on va le chasser et la CPI fera le reste
13. Le 23 août 2013 à 15:12, par le citoyen En réponse à : Présidents africains : des mécanismes incitatifs pour quitter le pouvoir, mais…
Bonne analyse et bonnes propositions mais ce qui est important que la responsabilisation surtout des acteurs politiques et sociaux nationaux devant un ancien président.
vous savez un ancien président reste une autorité quel que soit ce qu’il a fait donc évitons de les humilier et de les poursuivre à la place des autorités judiciaires à des fins politiques.
vous voyez le cas sénégalais ne favorise pas le départ des chefs d’Etat ayant duré au pouvoir car il y a des règlements de compte politique. je pense que c’est l’un des facteurs qui empêche ces chefs de partir volontairement. pour ce faire, il faudrait de bonne stratégie telle que proposée.