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Autant le dire… : Avec un peu de bon sens, on aurait pu au moins éviter cela

Publié le lundi 5 août 2013 à 01h19min

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Trente-deux véhicules détruits, quarante-neuf manifestants interpellés, des blessés de part et d’autre, une journée bien chaude dans les quartiers de Ouagadougou et pour les policiers, que pour les étudiants…Le bilan des manifestations des étudiants est bien lourd.

Alors qu’on ne devrait pas en arriver là si chacun avait accepté d’user un tout petit peu de bon sens. Il est vrai que le calendrier universitaire fixe l’arrêt des cours en fin juillet. Et du même coup, l’arrêt aussi des œuvres universitaires. Mais, tout compte fait, on aurait pu en informer les étudiants, tout simplement par une note de rappel au moins deux semaines auparavant. On aurait, au moins, évité l’argument qui dit que les étudiants ont été surpris par la mesure de fermeture et de cessation des œuvres universitaires. Et sans doute que les étudiants n’auraient pas réagi en brûlant des véhicules et en saccageant tout ce qui pouvait l’être. Le prix payé ici est assez lourd et les explications du Directeur général du Centre national des œuvres universitaires viennent en retard. Rien n’empêchait en effet son institution de dire aux étudiants locataires des cités universitaires que contrairement aux années précédentes (2011 et 2012) ils ne pourront pas bénéficier des œuvres universitaires pendant ces vacances 2013, pour les raisons qu’il évoque.

Seulement, là où les étudiants ont mal agi, c’est d’avoir détruit des biens publics. Car, les moyens qui seront utilisés pour remplacer ces biens détruits pouvaient servir à autre chose. En outre, on croyait que les Burkinabè, et surtout les étudiants, avaient compris que les manifestations violentes suivies de destructions de biens publics étaient « derrière nous ». Ne comprenons-nous pas que les biens que nous détruisons sont nos biens à nous tous, et qu’en les démolissant, c’est encore nous qui travaillerons à les remettre en place ? Les partis politiques regroupés autour du chef de file de l’opposition ont organisé deux grandes marches, suivies de meeting, et n’ont rien détruit, même quand les forces de l’ordre les ont dispersés à Ouagadougou. C’est malheureusement à Bobo, à l’occasion de la deuxième marche, que des manifestants ont brûlé des pneumatiques sur des chaussées. Ce que les organisateurs de la marche ont déploré, condamné et s’en sont même démarqués. La Coalition des organisations syndicales et de la société de lutte contre la vie chère a organisé un meeting qui a connu un grand succès. Mais, ils n’ont rien détruit. C’est dire, une fois de plus, que nous devons nous départir des manifestations violentes et des destructions de biens publics ou privés.

Les partis politiques ont sans doute compris qu’en détruisant le peu de moyens et de développement que nous avons acquis, ils seront les premiers, le jour où ils arriveront au pouvoir, à être confrontés aux mêmes difficultés. D’ailleurs, pour cette raison, entre autres, ils ne cautionnent pas les casses. Les syndicats ont compris la même chose : on ne peut pas revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail tout en se mettant à détruire le peu qui existe déjà.

C’est pourquoi les étudiants devraient comprendre qu’en leur qualité de futurs dirigeants de ce pays, ils doivent savoir préparer l’avenir. Et cela part sur de l’existant. Aussi, il n’est donc pas conseillé de détruire cet existant-là, au risque d’avoir à opérer un perpétuel recommencement.

En attendant, les personnes interpellées, doivent répondre de leurs actes devant le juge. Au cas contraire, ce sera de l’impunité. Mais que ce traitement soit valable pour tous.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 6 août 2013 à 09:48, par O En réponse à : Autant le dire… : Avec un peu de bon sens, on aurait pu au moins éviter cela

    Vue l’égalité entre la destruction des biens publics opérée par les étudiant et l’empochement de l’argent du contribuable par nos dirigeants, les étudiants décrètent :
    Article 1 : l’étudiant à toujours raison
    Article 2 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires à l’article 1
    Article 3 : La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat.

  • Le 6 août 2013 à 10:46, par bouba En réponse à : Autant le dire… : Avec un peu de bon sens, on aurait pu au moins éviter cela

    Oui, ils doivent répondre de leurs actes devant le tribunal. Le laisser-faire est entrain de conduire le Faso au kao. Que les fautifs soient punis à la hauteur de leurs actes. Ils ont mérité leur expulsions des cités universaires. Quand on paye le plat de riz qui coute 500f dans les restaurants à 100frs, il y va de soi qu’on agisse de la sorte. Notre pays est entrain de former des hollygans et non des cadres.Quand on est énervé et qu’on n’arrive pas à controler ses nerfs, ils mérite qu’on leur refroidisse les méninges dans les geoles.

  • Le 6 août 2013 à 11:28, par Lompo En réponse à : Autant le dire… : Avec un peu de bon sens, on aurait pu au moins éviter cela

    L’expesse du faso pense mal donc ne pense pas. Si les manifestants arrétés doivent répondre alors les responsables universitaires doivent aussi repondre punis à la hauteur d leur forfait. Détruisez ce temple en trois jours je le relèverai...

  • Le 6 août 2013 à 11:30, par Qui vivra verra En réponse à : Autant le dire… : Avec un peu de bon sens, on aurait pu au moins éviter cela

    très bon article ! je suis autant farouchement contre la fermeture des cités (moi même j’en ai été victime qd jetais au campus et j’en mesure les conséquences), que la destruction des bien publique pour plusieurs raison :
    - en détruisant les bien publics on fait mille pas en arrière car tout le monde sait comment il est difficile de construire ici au faso (route batiment achat de vehicule)
    - en detruisant les biens publics on se detruit soit même car ces véhicules sont en premier lieu la propriété de l’université donc des étudiants (qui en bénéficient directement ou indirectement),
    - en detruisant les biens publics on fâche les pouvoirs publiques en face qui malheureusent ne chercheront pas à résoudre le pbl mais plutôt chercheront à se vanger
    - en détruisant les biens publics on offre une aubaine aux autorités de pilier les rares ressources du pays et s’enrichir d’avantage car pour remplacer ces biens détruits ils vont se "sucré" encore plus...
    Alors manifestons sainement notre colère comme le fait si bien en ce moment l’opposition responsable (que je soutien fermement).
    Nous devons soutenir les étudiants car seuls ceux qui n’ont pas fait leur université au burkina sous le regime de blaise peuvent ignorer les conditions minable de vie de l’etudiant burkinabé.

  • Le 6 août 2013 à 12:02, par arsenic En réponse à : Autant le dire… : Avec un peu de bon sens, on aurait pu au moins éviter cela

    MR KANI ce que vous dites est vrai mais malheureusement dans ce pays pour être entendu il faut être violent.

  • Le 6 août 2013 à 12:25, par arsenic En réponse à : Autant le dire… : Avec un peu de bon sens, on aurait pu au moins éviter cela

    MR KANI ce que vous dites est vrai mais malheureusement dans ce pays pour être entendu il faut être violent.

  • Le 6 août 2013 à 12:49, par remord En réponse à : Autant le dire… : Avec un peu de bon sens, on aurait pu au moins éviter cela

    ceux qui ont brûlé les véhicules doivent être condamné sévèrement et sans pitié. Comment des consommateurs non productifs peuvent- ils se permettre de nous mettre chaque fois en retard comme ça ?

    • Le 6 août 2013 à 14:33 En réponse à : Autant le dire… : Avec un peu de bon sens, on aurait pu au moins éviter cela

      Tes ministres qui sont des superconsommateurs produisent quoi ? Le desordre social ? La corruption ? Le nepotisme ? Le gaspillage des ressources nationales ? Le machin de Benon qi a epingle les coupeurs de route caches dans notre administration, combien sont deja passes en justice ? Guiro, tu connais ? Il a meme ete promu Conseiller municipla. C’est plus important que DG meme si DG a plus les feuilles.

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