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Déclaration de l’UPC sur la fermeture des cités et restaurants universitaires de Ouagadougou

Publié le lundi 5 août 2013 à 21h35min

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Déclaration de l’UPC sur la fermeture des cités et restaurants universitaires de Ouagadougou

Peuple du Burkina Faso, le 31 juillet 2013 le gouvernement contre toute attente a pris la décision de fermer toutes les cités et restaurants universitaires de Ouagadougou pour, soit disant, cause de vacances. Jetant ainsi dans la rue des milliers d’étudiants devenus subitement sans abri en cette période de grandes intempéries. Cette situation est de notre point de vu totalement inacceptable pour un état qui se veut responsable.

Suite à cette douloureuse décision, les étudiants ont manifesté leur refus
de la décision à travers les artères de la ville de Ouagadougou dans la journée
du 31/07/13. Le 01/08/13, alors que les voies de négociation n’étaient pas encore épuisées, les forces de l’ordre ont fait irruption dans les cités universitaires pour déloger les étudiants à coup de grenade lacrymogène ; ce qui a provoqué une réaction de survie de la part des étudiants qui pourtant s’étaient contenus jusqu’alors en prenant soin des véhicules qu’il avaient confisqué sans doute dans l’espoir que le gouvernement ouvrirait des négociations franches. Cette maturité des étudiants tranche avec la répression disproportionnée du
gouvernement.

L’UPC ne comprend ni les motivations profondes ni les intentions réelles du
pouvoir de la quatrième république. Cette décision obéit–elle à une nécessité
ou cache-t-elle une expiation ? Que reproche –t-on réellement aux étudiants ?
Il est bien connu dans les villes universitaires à travers le monde, qu’en période de vacances certains étudiants, pour des raisons diverses, (préparation des examens, éloignement de leurs localités ou pays …) restent sur place. Les autorités s’arrangent alors pour maintenir quelques cités ouvertes et assurer un minimum d’œuvres universitaires.

Par ailleurs, nous savons tous que nos universités sont plongées depuis plusieurs années dans une grave crise, crise dans laquelle les gouvernements successifs de la 4eme république nous ont entraînés et dont ils peinent à nous en sortir (manque récurrente d’infrastructures et de personnel, échec dans la mise en œuvre du système LMD, « blanchiment technique » d’années académiques, états généraux sur l’Enseignement supérieur).

A l’université de Ouagadougou, c’est aujourd’hui l’imbroglio total et l’année académique est devenu si irrégulière qu’il est difficile de dire que les vacances vont de telle date à une autre date pour décider en plus de fermer les cités et arrêter les œuvres universitaires !

Cette décision du gouvernement est d’autant plus incompréhensible qu’elle est
brusque et soudaine !

- Veut-on punir les étudiants pour leur forte mobilisation à l’occasion des
marches-meetings organisés par l’Opposition ?
- Veut-on les éloigner de Ouagadougou dans la perspective des futures
manifestations de l’Opposition ?
- Comment un gouvernement responsable peut-il jeter dehors en cette période
de grandes intempéries des milliers d’enfants sans défense alors que lui-même dort au chaud ?
- Comment refuser aux étudiants aujourd’hui ce dont beaucoup de leaders de la quatrième république ont bénéficié par le passé dans cette même
université et ailleurs ?

Face à cette situation, l’UPC tient entièrement le gouvernement pour responsable des graves conséquences de cette escalade de la violence dans le milieu universitaire.

Fort de ce qui précède l’UPC, par la présente, demande impérativement au
gouvernement :
- D’arrêter immédiatement cette répression sur des étudiants aux mains nues
qui manifestent légitimement pour leur droit à l’hébergement dans des
cités construites par le contribuable à cet effet.
- De libérer immédiatement les étudiants interpellés.
- De re-ouvrir sans délais toutes les cités et restaurants universitaires.
- D’engager un dialogue franc et honnête avec les organisations estudiantines afin de trouver des solutions à cette crise qui soient acceptable pour tous.
Peuple du Burkina Faso, nous voici de nouveau à la croisée des chemins après les états généraux de l’enseignement supérieur tenus il y a peu.

Cette crise démontre une fois de plus l’incapacité du gouvernement de sortir des sentiers battus dans la déconfiture croissante de notre système éducatif en général.

Fait à Ouagadougou le 01/08/2013

Pour le Bureau Politique National,
Dr. Amadou SANON,
Secrétaire national chargé de la formation

Comité UPC de Soutien aux Etudiants : Pour toute information, contacter le
Secrétaire à la Jeunesse – Tel. : 78-82-00-59, 65-11-19-45, 65-11-19-72

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