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Autant le dire… : Vraiment, la vie est chère ici au Faso

Publié le dimanche 21 juillet 2013 à 17h37min

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Les Burkinabè n’arrivent plus à s’assurer les trois repas quotidiens. Même les deux principaux (midi et soir) ne sont pas assurés dans beaucoup de ménages. Quand on sort donc le matin, chacun se débrouille et le soir venu, il revient à la maison comme il en est sorti juste pour se trouver une couchette.

Vraiment, la vie est chère parce que tout est cher. Le panier de la ménagère (pardon le sachet noir de la ménagère pour que les voisines indiscrètes ne puissent pas voir le contenu) est tellement léger qu’aller au marché est même devenu une corvée pour certaines femmes. Le sel est devenu cher alors qu’il est indispensable à la cuisine ; les sauces généralement accessibles (feuilles sèches ou fraîches de baobab, gombo (frais ou sec), feuilles de choux, feuilles d’oseille, ne sont plus à la portée des ménages moyens, de même que les feuilles sauvages dont certaines servent de sauce. La tomate, l’oignon, le persil, l’aubergine, etc, sont du luxe pour certains ménages. La popote ne suffit plus. Et pourtant, ce sont des légumes indispensables à la cuisine telle qu’elle est pratiquée au Faso. Face à de telles difficultés, on fait comme on peut avec ce qu’on peut avoir.

Du côté des céréales, le traditionnel binôme (tô – riz) devient de plus en plus difficile à acquérir. Pour le riz, parce qu’il est importé et son prix inaccessible, varie d’une boutique à une autre. Rares sont les ménages qui peuvent s’acheter le sac dans le mois. C’est donc à la pesée et ce, pour quelques jours seulement du mois, que certains des ménages peuvent se le procurer. Quant au maïs qui est pourtant produit ici au Faso par nos braves producteurs, c’est la spéculation pure et simple qui renchérit son prix. Des commerçants revendeurs l’achètent à des prix dérisoires pendant les récoltes, le stockent et le revendent deux ou trois fois plus cher pendant la période de forte demande. D’ailleurs, ce sont très souvent ces mêmes commerçants qui créent artificiellement la pénurie pour augmenter la demande, donc les prix. Malgré les mesures prises par le gouvernement pour contenir les prix tout en empêchant l’exportation, les prix grimpent et redescendent très peu. Le haricot, le petit mil, le sorgho, le pois de terre sont devenus des produits de luxe dont les prix sont eux aussi inaccessibles. La viande ou le poisson, ne demandez pas le prix ni chez le boucher, ni chez la petite vendeuse au coin du marché du quartier, car vous risquez de perdre la seule chose qui vous restait de droit : l’envie d’avoir envie d’en manger.

L’igname et la patate produites dans le Sud-ouest, dans les Cascades et la Comoé, dans le Ziro et bien d’autres régions du Burkina est un produit de luxe pour les bourses moyennes. Alors qu’elles doivent être des produits de grande consommation, elles ne sont réservées qu’aux seules grandes bourses.

En outre, les produits du cru (produits non-ligneux pour les spécialistes) dont la nature nous a dotés ne sont pas eux non plus accessibles. Actuellement par exemple, c’est la période des noix de karité donc la pulpe est bien prisée. Malheureusement, elle est hors de portée des petites bourses. Le maïs frais qui est produit hors saison dans les bas-fonds et qui doit pour cela compenser les manques, n’est non plus accessible. Les mangues dites " retard " qui peuvent calmer la faim, sont pratiquement " confisquées " entre les mains de revendeurs qui ne veulent pas nous les laisser à des prix abordables.

Face à une telle situation généralisée, nous devons donc passer le cap de la coalition simple et de la dénonciation pour être de véritables acteurs de lutte contre la vie chère. Car, si le gouvernement est en partie responsable pour certains prix, il est à accepter que nous y sommes nous aussi pour quelque chose. Qui augmente les prix ? Qui spécule là où il ne devrait pas le faire ? L’exemple de la période du Ramadan est caractéristique en ce sens. Mois de pénitence et de partage, il est devenu chaque année, le mois le plus cher de l’année. Rendons notre vie moins chère. Nous en avons les produits pour cela.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 22 juillet 2013 à 07:01, par TZ En réponse à : Autant le dire… : Vraiment, la vie est chère ici au Faso

    Il fallait mettre des statistiques sur les prix pour mieux affiner ton analyse

  • Le 22 juillet 2013 à 10:05, par Bendi En réponse à : Autant le dire… : Vraiment, la vie est chère ici au Faso

    Personnellement je trouve que la vie est chère à Ouaga que dans certaines villes Européennes !Alors que tout le monde n’a pas les mêmes moyens que les véreux et les pourris de l’administration Burkinabè.

  • Le 22 juillet 2013 à 10:24, par HANDI En réponse à : Autant le dire… : Vraiment, la vie est chère ici au Faso

    Hein.. ; la vie n’est pas chère sinon tu ne défendrais pas le sénat. on peut mettre sénat et ne pas nous aider à manger ?

  • Le 22 juillet 2013 à 10:52 En réponse à : Autant le dire… : Vraiment, la vie est chère ici au Faso

    même quand elle veut jouer a l’intéressante,son écrit ne passe pas. celle là est trop nulle.

  • Le 22 juillet 2013 à 10:56, par Sidpasata - Veritas En réponse à : Autant le dire… : Vraiment, la vie est chère ici au Faso

    J’ai lu cet article parce j’étais curieux de savoir qui est-ce que cette femme journaliste rendrait responsable de la cherté de la vie, et comment elle disculperait les autorités politiques comme elle en a l’habitude. Ça y est : La faute à nous tous et rien sur le devoir des gouvernants ! Cela n’est pas du journalisme, puisqu’à la place du souci d’informer et d’analyser les faits, il ne reste plus à cette "journaliste" que la préoccupation d’argumenter à tout prix une défense difficile des autorités politiques et administratives.

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