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"Opération Bolbo" : Des artistes font parler le mur du Zinda

Publié le mardi 11 janvier 2005 à 08h16min

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Les usagers de l’avenue passant devant le lycée Philippe Zinda Kaboré et du collège d’enseignement technique de Ouagadougou ont dû apercevoir le changement qui s’est opéré sur les murs des deux établissements.

Sur la clôture que partagent fraternellement le « noble Zinda » et le C.E.T.O. sont apparues des œuvres d’art pictural qui ne manquent d’émerveiller les Ouagalais. Nous avons fait un tour en ces lieux pour en savoir davantage sur ces multiples tableaux d’une exposition d’un genre nouveau. C’était le lundi 10 janvier 2005.

Ouagadougou, capitale du cinéma africain, est en train d’inscrire son nom sur la liste des villes culturelles en général et sur celle des citées des arts plastiques et picturaux en particulier.

En témoignent les diverses créations artistiques qui peuplent et agrémentent le quotidien des habitants de la capitale du Burkina Faso. Sont de ces créations artistiques, les peintures murales qui couvrent désormais les murs d’enceinte du lycée Philippe-Zinda-Kaboré et du collège d’enseignement technique de Ouagadougou.

L’idée de décorer de cette manière les murs des deux établissements scolaires vient du ministère des Arts, de la Culture et du Tourisme qui a reçu le feu vert du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique.

C’est du reste ce que le proviseur du lycée Philippe-Zinda-Kaboré, Ali Sawadogo, nous a dit lorsque nous sommes allé vers lui pour connaître les origines de cette création artistique sur les murs d’enceinte de son établissement. Une initiative que notre premier interlocuteur salut et saisi l’occasion pour remercier le département du ministre Mahamoudou Ouédraogo.

Nous avons voulu savoir combien cela coûte au lycée de laisser peintre ses murs et son proviseur Ali nous a répondu que le travail initié par le ministère des Arts, de la Culture et du Tourisme n’a aucune incidence financière sur le budget de son institution.

Des scènes de la vie quotidienne

Une équipe de sept artistes peintres ont été choisis pour réaliser les œuvres d’art sur les murs des deux établissements. C’est ce que nous a confié Harouna Ouédraogo, ancien directeur des ressources humaines, à la retraite, qui a confirmé que l’initiative vient du ministère des Arts.

Il a précisé que c’est en fait un projet pilote du ministère et que lui et Benjamin Raya Sawadogo ont été responsabilisés pour le conduire dans le cadre d’une association dénommée « Bolbo », mot en langue mooré qui peut se traduire par « le badigeonnage ».

Ce projet, nous a dit Harouna Ouédraogo, notre deuxième interlocuteur, s’inscrit du reste dans le cadre des activités normales du ministère des Arts, qui consistent à décorer les murs extérieurs et intérieurs des établissements publics, des institutions, des municipalités et arrondissements.

L’objectif étant de contribuer à animer nos villes, de plus en plus confrontées à la pollution. Il s’agit aussi, à travers ce projet, d’amener l’Etat, les collectivités locales, les bailleurs de fonds à s’intéresser au projet. Ainsi, d’autres villes comme Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouahigouya vont bénéficier dudit projet.

Depuis mardi 4 janvier dernier, de 7h à 18h, les artistes peintres que sont Paul Darga, Fousséni Compaoré, Boureïma Guigmdé, Arouna Séoné, Salam Ouédraogo, Sékou Ouédraogo et Harouna Sawadogo s’expriment sur les murs découpés, à l’occasion, en tableaux géants, à travers des thèmes libres, mais l’œuvre doit s’inscrire dans notre contexte, a souligné notre conseiller culturel, Harouna Ouédraogo.

Nous avons observé Boureïma Guigmdé à l’œuvre. Pour lui, l’esquisse est le plus difficile, parce qu’il faut arriver à bien camper l’idée, le remplissage n’est qu’un jeu d’enfant. Ses sujets sont l’éducation (la discrimination positive), la protection de l’environnement (les 3 luttes : la divagation des animaux, la coupe abusive du bois, les feux de brousse), la santé (la lutte contre le VIH/SIDA), entre autres.

A côté de lui, Arouna Séoné, venu de Bobo, s’interrompt pour nous expliquer son œuvre, intitulée « Hommage aux parents ».

Son tableau met en scène un groupe d’élèves de parents lettrés d’un côté et de l’autre un second groupe d’élèves de parents illettrés ; derrière eux, une colombe, symbolisant la paix, déploie ses ailes, avec l’aile gauche brisée qui traduit un problème de communication entre les parents illettrés et leurs enfants...

Les œuvres ainsi réalisées donnent de la couleur au lycée Zinda et sortent le collège d’enseignement technique de Ouagadougou de « l’anonymat ». Espérons seulement que ce joyau ne sera pas détruit par... des grévistes.

Agnan Kayorgo
L’Observateur

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