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Finale du concept « Thé-Batteur » : Le triomphe de la cité universitaire de Nasso

Publié le jeudi 11 juillet 2013 à 16h49min

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Finale du concept « Thé-Batteur » : Le triomphe de la cité universitaire de Nasso

L’archevêque émérite de Bobo-Dioulasso, Monseigneur Anselme Titiama Sanou a parrainé la grande finale du concept « thé-batteur ». Après d’âpres luttes, la cité universitaire de Nasso chez les étudiants et le lycée Mollo Sanou, chez les élèves ont remporté la première édition du concept thé-batteur, promu par Souleymane Pîga Yaméogo. Initié par des jeunes bobolais pour donner une tribune d’expression et de formation à la jeunesse de Sya, la finale du Thé-batteur a connu la présence des artistes musiciens Sams’k le Jah et de Smockey.

Le concept thé-batteur a connu son dénouement le vendredi 05 juillet 2013 dans la salle Icare de l’Institut français de Bobo-Dioulasso. Après les interventions du directeur de l’Institut français de Bobo-Dioulasso et de l’initiateur du concept, le parrain de la première édition du « Thé-batteur », Anselme Titiama Sanou, homme d’église et de science a émerveillé la jeunesse. Pour illustrer l’importance du concept Thé-batteur, Anselme Sanou l’a illustré à travers ces mots : « quand les fils du village se rencontrent pour discuter, le village s’agrandit et les vieux se réjouissent ». Avant de regagner sa place, Anselme Sanou a invité les jeunes à méditer sur cette question : « est-il possible de construire une nation forte sans une élite engagée dans le développement ? ».

Une finale à deux vitesses

Après avoir écouté Mgr Sanou, le jury présidé par l’universitaire Anselme Somda et les finalistes ont ouvert la compétition. Côté étudiant, le spectacle a été assuré. L’affrontement entre les cités de Dafra et de Nasso a été d’un niveau inattendu pour ceux qui avaient suivi les phases éliminatoires. Pour le dénouement, les étudiants ont sorti la grosse artillerie. D’argumentaire en argumentaire, ils ont gratifié les spectateurs du Thé-Batteur d’un bon spectacle. Finalement, la loi des compétitions a fait de Ky Rose et de son « atout » de la cité de Nasso les lauréats de la première édition du thé-batteur. Loin du niveau des étudiants, la prestation des élèves a déçu. Notons que pour la finale, les étudiants planchaient sur : « Peut-on libérer l’Afrique sans violence ? » tandis que les élèves étaient invités à cogiter sur « Les africains sont-ils responsables de la position de dépendance de l’Afrique ? ».

Du concept Thé-Batteur

A l’image de « dix minutes pour convaincre » du festival Ciné droit libre, le thé-batteur est une compétition de plaidoirie. Suite à des sujets choisis par le comité d’organisation, des équipes de deux personnes (Un compétent et un atout) s’affrontent. Il faut noter que les participants sont repartis en deux catégories, la catégorie des élèves et celle des étudiants. Une fois sur scène, les équipes sont invitées à défendre le pour ou le contre d’un sujet. Le choix se fait suite à un tirage au sort sur l’ordre de passage et la position à défendre. La première édition, qui vient de connaître son épilogue, a connu la participation des élèves et des étudiants choisis par leurs établissements.

Mais pour l’année prochaine, Souleymane Pîga Yaméogo et son staff espèrent passer par des phases éliminatoires dans le maximum de lycées et d’universités de la ville de Bobo-Dioulasso. Pour le promoteur, le thé-Batteur est né parce que « ce pays ne nous a pas donné la place pour s’exprimer ». Aussi, il est important selon lui, partisan de Cheickh Anta-Diop, d’innover à partir des choses endogènes. Et comme le thé est par excellence l’objet de regroupement des jeunes bobolais, il a nommé le concept Thé-Batteur. En tout cas la machine est lancée et pour Mgr Anselme Titiama Sanou : « le thé-Batteur ne saurait mourir parce que cela prouverait notre refus au dialogue ».

Le balai citoyen s’invite

Ce fut, peut-être, la promotion de trop. En décidant de donner à Mgr Anselme Sanou, un balai, symbole du citoyen-balayeur, un mouvement créé par Smockey et Sams’K le jah, les deux artistes ont placé l’archevêque émérite dans une posture embarrassante. Avec l’assurance que le balai est une marque de citoyenneté, Anselme Sanou a accepté le cadeau des artistes. Mais, des observateurs avisés ont été peinés par l’attitude, pour le moins tendancieux, de ces deux artistes. Mgr Anselme Sanou étant une icône, un nom et une personnalité du Burkina, d’aucuns pensent qu’il vaut mieux le maintenir à l’écart des querelles du moment.

Hasard du calendrier, Smockey et Sams’K le Jah, annoncé pour la finale du Thé-Batteur bien avant l’accident intervenu sur l’avenue de l’Union européenne sont arrivés à Bobo-Dioulasso dans un climat social tendu. Joints par la ligue des jeunes et par des manifestants des secteurs 24 et 25, les deux artistes ont participé à des rencontres avec des émissaires délégués par les autorités. Et, Smockey et Sams’K le Jah ont été traités d’étrangers dans leur propre pays par un des émissaires. Un conseiller municipal de surcroît.

Ousséni Bancé

Lefaso.net

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