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Burkina-Espagne : La Cinémathèque Africaine de Ouagadougou en ligne de mire…

Publié le mercredi 10 juillet 2013 à 22h45min

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Burkina-Espagne : La Cinémathèque Africaine de Ouagadougou en ligne de mire…

Le jeudi dernier, se célébrait à Valence (Espagne) les « Journées Internationales sur la récupération des archives filmiques ». Organisées par l’Association pour la Récupération de la Mémoire Internationale Audiovisuelle (APREMIA) et l’Institut Valencien de Cinématographie (IVAC), ces journées étaient une occasion donnée aux professionnels venus d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du sud et d’Europe ; pour dépeindre l’expérience de chaque pays mais surtout les difficultés en matière de conservation et protection des fonds d’archives filmiques.

Invité à partager l’expérience du Burkina Faso, pays à grande tradition cinématographique et comme réalisateur de documentaires, Roland Zongo est intervenu pour surtout rappeler à l’assistance le savoir-faire burkinabè en matière d’organisation de grands événements culturels et à caractère International. Dans son intervention, Monsieur Zongo a d’abord fait l’historique du Cinéma africain, du FESPACO et de la Cinémathèque Africaine de Ouagadougou.

Il en est ressorti que depuis la Haute Volta jusqu’à l’actuel Burkina Faso, un accent particulier a toujours été mis sur le cinéma, malgré les multiples autres défis à relever dans les domaines prioritaires de l’Education et la Santé. En témoignent la création du l’INAFEC (formation universitaire aux métiers du Cinéma) dans les années 1970, l’Instauration du FESPACO en 1969 et la création de la Cinémathèque Africaine il y a 24 ans, grâce surtout à l’effort du Cinéaste burkinabè Gaston Kaboré, alors secrétaire général de la FEPACI (Fédération Panafricaine des Cinéastes).

En son temps, Gaston Kaboré avait lancé un appel à ses collègues africains, à faire parvenir l’essentiel de leurs œuvres en vue de constituer un fonds d’archives cinématographique pour la postérité. Ces premières copies de films africains ont constitué le premier fonds d’archives filmiques africains, créé et gérer par les propres africains. Le doyen Sembène Ousmane ne disait-il pas que : « l’Afrique a été énormément filmée mais on n’a pas donné la parole aux Africains, ils ont été filmés comme des insectes mais nous ne devons pas avoir honte de ces images-là. Elles constituent les seules sources auxquelles on peut faire recours pour relire notre histoire », fin de citation. (ndlr : Sembène Ousmane faisait allusion aux images filmiques durant la colonisation)

Pour ainsi dire que très tôt, l’Afrique en général et le Burkina Faso en particulier, a su l’importance des archives filmiques ; en dénote la mise en place de la cinémathèque de Ouagadougou dont le principal bailleur de fonds reste l’État burkinabè. Le thème du conférencier burkinabè portait sur les défis de conservation et protection d’archives de tout un continent, que seul notre pays tente de relever bon an mal an.

Comme exemples, la construction du siège de la Cinémathèque, commencé depuis 1995 mais qui reste toujours inachevée par manque de subvention ; ou les inondations du 1er septembre 2009 qui ont causé beaucoup de dégâts à la Cinémathèque de Ouagadougou ; sans oublier le récent incendie de janvier 2013. N’eut été l’effort louable des agents de cette institution – qui ont transféré manu militari les bobines au Centre National des Archives - le fonds d’archives estimé aujourd’hui à environ 2500 copies se serait réduit en cendre si les eaux pluviales ne les eussent emporté au préalable.

Monsieur Zongo a achevé son intervention en lançant un appel aux défenseurs du patrimoine audiovisuel pour venir en appui aux efforts constants de l’État burkinabè qui s’est porté garant de la protection des mémoires de tout un continent.

Il semble que cet appel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd ; en témoignent les offres de collaboration exprimées d’une part par la Fédération Internationale des Archives Filmiques (FIAF) et d’autre part, par l’Institut Valencien de Cinématographie (IVAC). L’IVAC a déjà exprimé sa disposition à recevoir en stage et à Valence, des agents chargés de la conservation en vue d’un renforcement de capacité dans leur tâche de conservation, protection et restauration des archives filmiques ; tandis que la FIAF s’est montrée disposée à servir de médiateur pour l’obtention de financement au profit de la Cinémathèque africaine de Ouagadougou, en appui à l’État burkinabè. Wait and see !

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