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Agressions physiques et verbales contre des journalistes : le FOREM condamne

Publié le vendredi 5 juillet 2013 à 17h56min

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Agressions physiques et verbales contre des journalistes : le FOREM condamne

Face aux récentes atteintes à l’encontre de journalistes de la part de personnalités publiques, le Forum des Médias d’Afrique (FOREM) a jugé qu’il était temps d’agir. En réitérant son soutien envers les professionnels de l’information victimes de tels actes, il en appelle au devoir de tous de rester vigilants, dans l’intérêt de la liberté de la presse, mais aussi dans l’intérêt général.

Depuis quelques temps, les journalistes burkinabè, qu’ils soient de la presse publique ou privée, sont victimes d’actes et de manifestations d’humeur de la part d’un certain nombre d’acteurs politiques et de personnalités.

Propos discourtois, insultes, remarques désobligeantes, menaces, tentatives d’intimidations… Autant de situations qui, loin d’être banalisées, interpellent plutôt l’opinion nationale et internationale. Par rapport à ces pressions d’un autre âge et d’une autre époque, totalement en déphasage avec les mœurs républicaines.

Si certaines personnalités excellent par leur courtoisie envers les journalistes – et il convient de les féliciter – d’autres par contre sont devenues, au fil du temps, des docteurs ès mal cause. Qui, pour un oui ou pour non, s’en prennent ouvertement aux reporters, par rapport à des questions ou des écrits qu’ils n’apprécient pas. S’octroyant ainsi le bon rôle et le moins bon aux autres.

Faut-il rappeler, encore une fois, les conditions parfois difficiles auxquelles les journalistes burkinabè font face dans leur quête quotidienne de l’information ?

A ce propos l’on peut noter la difficulté récurrente de l’accès aux sources d’information, malgré les multiples discours sur le sujet, et qui, jusqu’à l’heure actuelle, se heurte à de multiples réticences sur le plan administratif.

Plusieurs attaques et agressions verbales recensées

Certes le journaliste n’est pas parfait. Il n’en a pas la prétention ! Pas plus que d’autres ! Il peut se tromper dans l’exercice de son métier, comme peuvent le faire tous les autres travailleurs.

Cependant que l’on mette de côté toutes les considérations objectives qui auraient pu faire évoluer le débat, pour se lancer dans des attaques et des agressions verbales gratuites parfois infondées…Voilà qui sort de toute logique.

Des faits, le FOREM en a recensé et les condamne fermement. Depuis les points de presse du gouvernement jusqu’à la récente conférence de presse du CDP en passant par celle de la Fédération burkinabè de football. Sans oublier la piètre sortie médiatique du président du ‘’PIB’’, Maxime Kaboré. Et que sait-on encore demain ?

A tous les professionnels de l’information qui ont été agressés et pris à partie mais qui continuent malgré tout de faire consciencieusement leur travail, le FOREM exprime son soutien total. Et leur demande de ne pas se laisser intimider par des personnes qui, si elles avaient été à leur place, n’auraient sans doute pas pu faire mieux !

Le FOREM réitère son soutien envers les personnes blessées lors de la marche du 29 juin

Et dire que l’on sort d’un forum national sur le civisme et la tolérance ? A quoi cela a-t-il alors servi, si ceux-là qui devraient donner le bon exemple s’illustrent de manière aussi pitoyable à l’endroit de journalistes ?

Faut-il encore rappeler que la presse burkinabè est l’une des plus responsables que l’on puisse trouver dans la sous-région et sur le continent africain ? A tel point que pour certains elle pourrait paraître trop accommodante par moment avec certains acteurs politiques économiques et sociaux ?

En outre, le FOREM réitère son soutien à l’endroit des journalistes qui ont été blessés lors de la marche de l’opposition le 29 juin 2013 à Ouagadougou. Et plus généralement à toutes les autres personnes blessées.

Il invite par ailleurs l’ensemble des structures de défense de la liberté de la presse au Burkina et à l’extérieur à ouvrir l’œil sur ces situations qui ne sont pas faites pour assainir le climat social.

Il demande enfin aux instances de régulation et d’autorégulation de ne pas perdre de vue cet aspect du travail combien pénible des hommes et femmes de médias. Car il y va de l’intérêt général.

Fait à Ouagadougou le 5 juillet 2013

Le Forum des Médias d’Afrique (FOREM)

Le Président

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