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Palais de justice : « …quand il voulait voir un marabout »

Publié le jeudi 20 juin 2013 à 11h39min

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Le verdict de l’affaire portant dissipation de 300 poules pondeuses, renvoyée pour être jugée le lundi 17 juin dernier, est tombé. Le prévenu s’en est sorti avec une peine de prison de 6 mois avec sursis. Assez longs et très contradictoires, les échanges ont révélé bien de choses, et sur le prévenu, et sur la victime. En effet, c’est à deux que Bernard et Moussa géraient les poules. Jusqu’à ce que Moussa, le véritable propriétaire tombe malade.

Il n’arrivait donc plus à faire le déplacement au poulailler. C’est pendant ce temps qu’environ 150 poules ont été vendues par Bernard. Le reste des poules, soutient-il, a été emporté par les eaux de pluies. Et Bernard d’ajouter que l’argent de la vente a servi à soigner Moussa. Il dit avoir également subvenu aux besoins scolaires de sa fille (la fille de Moussa). « Quand il était convalescent, il voulait voir un marabout. Je lui ai acheté de la cola et un coq blanc », a-t-il dit aux juges. La victime ne réfute pas toutes les déclarations du prévenu. Mais, soutient qu’au lieu de 300 poules comme indiqué, il a en réalité confié 320 poules à Bernard. Avant de déclarer encore qu’il n’avait pas connaissance du nombre réel de volaille remise. Quant au prévenu qui dit avoir tantôt remis une partie de la somme au propriétaire, lui non plus ne sait pas exactement le nombre de poules emportées par les eaux. Tout compte fait, la victime s’est constituée partie civile pour réclamer la somme de 3 200 000 FCFA. Pour le conseil du prévenu, son client n’est nullement responsable de ce pourquoi il est poursuivi. « La mauvaise gestion est imputable à la partie civile », a-t-il dit. Le parquet a requis de relaxer le prévenu pour infraction non constituée, mais le tribunal en a décidé autrement avec la peine de 6 mois de prison avec sursis et au payement de la somme de 720 000 FCFA au titre des dommages et intérêts.

Un signe de croix après la décision du tribunal

A l’annonce de sa peine, 24 mois de prison assortie de sursis, Abel a fait le signe de croix pour remercier Jésus. Lui qui a comparu à la barre du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso le lundi 17 juin dernier pour détention et consommation de drogue, n’a pas rejeté les faits à lui reprochés. Agé de 25 ans, il confie qu’il consomme de la drogue depuis 6 ans. « Je la consomme pour bien travailler », a-t-il dit devant les juges. Le prévenu n’ignore pas l’interdiction de la consommation de la drogue au Burkina Faso. Et le parquet dans son réquisitoire de demander au Tribunal de faire application de l’article 47 du code pénal. Vingt-quatre mois de prison avec sursis ont été prononcés contre lui.

Losséni retourne une fois de plus en prison

Déjà à dix-neuf ans, il est condamné à huit mois de prison ferme en 2012 par le Tribunal de grande instance de Boromo pour vol de bœuf. Libéré après avoir purgé sa peine, il repart voler le même bœuf pour lequel il avait été condamné. Losséni reconnaît son acte, mais ne sait pas pourquoi il l’a commis. « Lorsque j’ai volé pour la deuxième fois le taureau, j’ai voulu le vendre à Houndé. Mais les soupçons étaient tels que je suis venu à Bobo pour le liquider tout en faisant savoir que c’est un animal volé », révèle-t-il au Tribunal. L’animal en question appartient au grand frère du prévenu qui, présent lors du jugement, a déploré son acte. Les faits étant clairs, le ministère public a requis de le condamner à 24 mois de prison avec sursis. Le tribunal a suivi la requête.

Rassemblés par Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 21 juin 2013 à 06:04, par Cathe En réponse à : Palais de justice : « …quand il voulait voir un marabout »

    C’est curieux comme decision le 3eme dossier ; si le prevenu a deja fait l’objet d’une condamnation anterieure, cad 8 mois fermes en 2012, il ne peut nullement beneficie d’une peine de prison assortie de sursis, a savoir 24 mois avec sursis, c’est une grave erreur commise par le Tribunal Correctionnel. Il doit etre condamne d’une peine d’emprisonnement ferme ; il est meme en etat de recidive, toutes chose qui constituent une circonstance aggravante

  • Le 21 juin 2013 à 08:06, par Rita En réponse à : Palais de justice : « …quand il voulait voir un marabout »

    C´est des voleurs de boeufs et de poules que ces tribunaux jugent, tandis que les gangsters, les braqueurs de la republique se la coulent douce.

  • Le 21 juin 2013 à 08:09, par Rita En réponse à : Palais de justice : « …quand il voulait voir un marabout »

    C´est des voleurs de boeufs et de poules que ces tribunaux jugent, tandis que les gangsters, les braqueurs de la republique se la coulent douce.

  • Le 21 juin 2013 à 08:58 En réponse à : Palais de justice : « …quand il voulait voir un marabout »

    une personne dejà condamnée surtout il y a juste une année, ne peut plus beneficier du sursis : une des condition du sursis étant le fait pour la personne condamnée de n’avoir pas subi une condamnation anterieure pour crime ou delit de droit commun ( voir article 694 CPP). Mme la journaliste si si ce que vous relatez est vrai, il y a veritablement problème à la justice.

    • Le 21 juin 2013 à 12:47, par cèça assilajustice En réponse à : Palais de justice : « …quand il voulait voir un marabout »

      le 3ème dossier es bien jugé en ce sens que le délit a été commis par un frère ascendant...on en tient tjrs compte aussi dans tout procès...c’est pas les juges du BF qui feraient autrement... c’aurait été le taureau d’un inconu, il serait condamné fermement !

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