LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Morale d’une négociation : Il est plus facile de faire la guerre que la paix

Publié le jeudi 13 juin 2013 à 19h10min

PARTAGER :                          
                                      Morale d’une négociation : 	Il est plus facile de faire la guerre que la paix

Comme annoncé il ya quelques semaines, les négociateurs maliens ont refait le voyage de Ouagadougou. Objectif, tenter de trouver un terrain d’entente qui ouvrirait la voie à l’élection présidentielle de juillet 2013.

Cette présidentielle, si elle venait effectivement à être organisée à la date prévue, sera sans aucun doute et de mémoire de journaliste, l’une, sinon la plus rapide jamais vue dans l’histoire politique du continent.

Ce qui, dans le contexte électoral africain, ne garantie pas forcément qu’elle sera d’une qualité irréprochable.

Mais enfin ! Certains parmi les ‘’amis’’ du Mali semblent avoir fait leur choix : une élection imparfaite et tirée par les cheveux plutôt que pas d’élection du tout !

Difficiles négociations

Cette pression sur les acteurs politiques pour le respect d’un agenda électoral imposé de l’extérieur, justifie bien toutes ces allées et venues incessantes entre Ouagadougou et Bamako.

Elle vaut bien ce pied de grue fait par la presse nationale et internationale, pour tenter d’apercevoir les indices d’une petite fumée blanche au dessus de la Présidence du Faso.

Le Chef de l’Etat burkinabè lui, ne baisse pas les bras. Il est convaincu qu’une sortie de crise passe par une approche négociée entre les parties. Lui qui a semblé un peu marginalisé par les vicissitudes de la géopolitique, s’est à l’évidence relancé dans l’affaire.

Respect de la parole donnée

Reste que ces négociations n’ont rien d’une partie de plaisir. Mieux encore, plus dure sera la suite des événements pour le respect d’un éventuel accord.

En effet combien de processus de paix de par le monde ont été ajournés après signature de documents entre belligérants, sous les yeux de la communauté internationale ? Le cas le plus illustratif c’est celui de la Centrafrique.

Les maliens ne sont donc encore tirés d’affaire. Car le plus dur n’a même pas encore commencé : la reconstruction des cœurs et des esprits.

Naïveté et amateurisme

Il nous revient encore à l’esprit ces images de personnalités maliennes qui, aux premières heures des discussions à Ouagadougou, parlaient de ‘’quelques heures’’ pour résoudre la crise dans leur pays. Plus d’une année après, ils sont toujours entrain de palabrer.

Pourtant ce ne sont pas les exemples de conflits en Afrique et autour de la planète qui manquaient pour faire comprendre aux uns et autres qu’on peut déclencher une guerre pour mille et une raisons. Tout le contraire du retour à la paix qui lui, prend du temps. Parfois beaucoup de temps !

Avis donc aux aventuriers et aux politiciens amateurs qui pullulent : à vouloir jouer avec le feu, on fini par se brûler les doigts.

Juvénal Somé

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 13 juin 2013 à 21:20, par Fanon En réponse à : Morale d’une négociation : Il est plus facile de faire la guerre que la paix

    C’est absolument vrai Monsieur Juvénal Somé , qu’une guerre est en apparence beaucoup plus facile à déclencher qu’à éteindre. Mais généralement, pour ce qui concerne les guerres civiles, elles commencent et perdurent pendant de longues années, sous forme de privations et d’injustices d’une partie du peuple ; La peur, les intérêts particuliers, la foi en la paix des uns est interprété par les autres comme un droit absolu à user comme ils veulent de la chose publique. Vient un moment où la peur se dissipe sous l’effet du désespoir ou des désillusions ; Alors, "l’argument de la force tend à remplacer la force de l’argument". Souvent, la goutte d’eau qui fait déborder le vase de la paix n’est qu’une infime partie de l’iceberg. Alors, retrouver la paix n’est pas seulement faire taire les armes ; C’est aussi faire cesser les iniquités et injustices qui l’ont engendrée. Et comme les uns sont habitués à leurs prébendes situationnelles et que les autres n’en peuvent plus de subir, il va de soi que les négociations pour la paix trainent en longueur. D’ailleurs, si d’aventure, à l’issu des négociations, la situation d’avant-guerre se réinstalle dans la cité, alors la guerre finie n’est pas une guerre mais une bataille de guerre à laquelle une autre suivra. Quelqu’un a dit que si la malaria sévit dans la cité, l’utopie serait de vouloir tuer tous les moustiques. La solution est d’assécher le marais. C’en est de même de la guerre. Faites cesser les injustices de groupe, éduquez le peuple au sentiment d’appartenance nationale, éliminez l’opacité dans la gestion de la chose publique et la répartition des biens de l’Etat et la guerre s’éloignera de votre cité.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Attentat à Bamako : La réaction du gouvernement malien