LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Autant le dire… : Enseignement supérieur : des états généraux pour mieux « djafoul »

Publié le mardi 11 juin 2013 à 18h53min

PARTAGER :                          

C’est le moment ou jamais de dire, de proposer et de discuter de tout, sans tabou. Tout ce qui va permettre de trouver des solutions aux problèmes récurrents que vit l’enseignement supérieur au Burkina Faso depuis des années. En effet, les états-généraux de l’enseignement supérieur ne sont sans doute pas la panacée, mais ils sont l’occasion rêvée pour poser les vraies équations du dispositif de l’enseignement supérieur au Burkina Faso afin de lui trouver des solutions adéquates et durables. Pour cela, les organisateurs ont fait appel à quatre centaines de personnes, toutes tendances et toutes compétences confondues. Car, il s’agira pour les acteurs du monde de l’enseignement supérieur de se triturer les méninges pendant trois jours pour sortir des conclusions fortes et acceptables par tous.

Que ce soient les étudiants, les professeurs, les encadreurs, les partis politiques (majorité comme opposition) personne ne doit en réalité quitter ces assises et dire après qu’il n’a pas pu dire ou proposer ce qu’il voulait partager comme réflexion, mais aussi situer sa responsabilité dans l’état où se trouve l’enseignement supérieur. En fonction donc des thèmes ou encore des communications qui seront livrées, les étudiants doivent pouvoir donner leur position. Car, s’il y a enseignement supérieur, les premiers concernés sont d’abord eux. Mais chacun des participants devra savoir qu’il est à la fois responsable des problèmes qui minent notre système d’enseignement supérieur et « trouveur » des solutions. Autrement dit, les participants doivent avoir en tête qu’ils n’iront pas aux états-généraux de l’enseignement supérieur pour se jeter les responsabilités de ceci ou de cela.

Les étudiants ont besoin de meilleures conditions d’études et de vie. Qu’est-ce qu’il faut faire pour répondre à cet objectif sans pour autant altérer la qualité des enseignements qu’ils doivent recevoir. Le calendrier académique des universités de Ouagadougou est tellement mélangé et confus qu’il faut nécessairement trouver la solution. Laquelle ? C’est aux participants de s’accorder sur l’essentiel. Le système Licence-master-doctorat (LMD) est décrié par les étudiants dont certains le rejettent systématiquement. Alors qu’au jour d’aujourd’hui, le Burkina Faso ne peut se mettre en marge des avancées régionales et internationales en matière d’enseignement supérieur. Que faire pour que tout le monde comprenne et accepte ce système et fasse qu’il marche bien ? Si ailleurs il produit de bons résultats, il doit pouvoir en produire autant chez nous. Au cas contraire, où se situe le problème ? Aux participants de répondre.

Les universités publiques ne répondent plus convenablement à l’offre en matière d’enseignement supérieur en quantité et en qualité des suites, entre autres, des multiples mouvements sociaux que connaissent la plupart de ces universités. Doit-on continuer dans cette lancée ? Faut-il alors penser à un système qui tende vers la privatisation de l’enseignement supérieur ou du moins encourager le secteur privé à s’y investir ? En outre, le Bac doit-il systématiquement ouvrir les portes à une université ? Si oui, quelles sont les conditions financières à remplir pour avoir accès à un enseignement supérieur de qualité ? Autrement dit, quelle doit être la contribution des parents à un enseignement de qualité ? La politisation des campus. Le temple du savoir doit-il être des apprentis politiciens où l’opposition et le pouvoir recrutent leurs militants ou créent des organisations estudiantines en fonction des moments de crise ou des objectifs qu’elles veulent réaliser ? Compromettant ainsi l’avenir de la jeune génération ?

Autant de questions auxquelles les participants devront répondre, sans tabou. Parce que, à l’analyse, tout doit pouvoir repartir sur un bon pied après ces états-généraux. C’est un souhait.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 12 juin 2013 à 09:09, par Idriss En réponse à : Autant le dire… : Enseignement supérieur : des états généraux pour mieux « djafoul »

    C’est une illusion de penser que les états généraux vont traiter des problèmes de l’enseignement supérieur. Rien que le processus de préparation de cette rencontre pose problèmes. Sur l’ensemble des UFR et instituts avec les différents départements, combien des responsables ont été associés ? Soyons sérieux. Ce sont ceux qui gèrent l’UO qui peuvent les premiers faire des propositions concrêtes. Je ne doute pas des compétences des professeurs qui ont préparé ces états généraux, mais ils tous hors du système. Ce sont eux-même qui ont mis notre université dans cette situation de par leur gestion et complicité.

    Ne soyons pas étonnés que les conclusions de ces assises ne soient jamais appliquées. C’est un problème de participation et d’engagement.

  • Le 12 juin 2013 à 09:22, par Frustré En réponse à : Autant le dire… : Enseignement supérieur : des états généraux pour mieux « djafoul »

    c’eût été préférable pour vous de vous faire ignorer sur ce sujet que de vous illustrer aussi négativement en nous alignant de stupides points d’interrogations. j’ai été accroché par le titre et je croyais y trouver un produit d’esprit bien travaillé.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?