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Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

Publié le vendredi 31 mai 2013 à 21h34min

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Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

Avec le vote de la nouvelle loi organique portant organisation et fonctionnement le mardi 21 mai 2013, le Parlement burkinabè comprend désormais deux chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat. du Parlement. En attendant le quitus définitif du Conseil constitutionnel, nous vous faisons découvrir les principales articulations de la deuxième chambre qu’est le Sénat.

De l’organisation du Parlement

Le Parlement burkinabè comprend deux chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat. Chaque chambre est dirigée par un bureau composé d’un président, des vice-présidents, des secrétaires parlementaires et des questeurs. Le Sénat comprend 89 membres qui se répartissent comme suit :
- 39 sièges de sénateurs représentant les collectivités territoriales à raison de trois par région ;
- 4 sièges de sénateurs représentant les autorités coutumières et traditionnelles ;
- 4 sièges de sénateurs représentant les autorités religieuses ;
- 4 sièges de sénateurs représentant les organisations syndicales de travailleurs ;
- 4 sièges de sénateurs représentant les organisations reconnues par le patronat burkinabè ;
- 5 sièges de sénateurs représentant les Burkinabè vivant à l’étranger à raison de deux sièges pour le continent africain, un siège pour le continent européen, un siège pour le continent américain et un siège pour le continent asiatique ;
- 29 sièges de sénateurs pourvus par voie de nomination par le Président du Faso.

Pour être sénateur, il faut être de nationalité burkinabè, être âgé de 45 ans révolus, être de bonne moralité et avoir satisfait à ses obligations militaires s’ils ont été requis à cet effet. L’étranger naturalisé ne peut être sénateur qu’à l’expiration d’un délai de dix ans au moins à compter de la date de signature du décret de sa naturalisation ; de la date de la célébration de son mariage avec une personne Burkinabè.

Sont inéligibles les individus condamnés, lorsque leur condamnation empêche d’une manière définitive, leur inscription sur une liste électorale ; les individus dont la condamnation empêche temporairement l’inscription sur la liste électorale, pendant une période double de celle durant laquelle ils peuvent être inscrits sur la liste électorale ; les individus privés par décision judiciaire, de leur droit d’éligibilité en application des lois en vigueur ; les personnes pourvues d’un conseil judiciaire. Le code électoral peut prévoir d’autres conditions d’éligibilité et d’inéligibilité.

Les sénateurs représentant les collectivités territoriales sont élus par les élus locaux de leurs régions respectives au suffrage universel indirect. Les sénateurs représentant les autorités coutumières et religieuses, les travailleurs, le patronat et les Burkinabè de l’étranger sont désignés par leurs structures respectives.

Le mandat de sénateur est incompatible avec l’exercice de toute autre fonction publique, exception faite des enseignants titulaires de l’enseignement supérieur et les chercheurs exerçant dans les centres de recherche scientifique et technologique ainsi que les médecins spécialistes.

Il est également incompatible avec plus de deux mandats électifs à caractère local. L’exercice de fonctions confiées par un Etat étranger ou une organisation internationale et rémunérées sur leurs fonds, est également incompatible avec le mandat de sénateur. Sont également incompatibles avec le mandat de sénateur élu, les fonctions de chef d’entreprise, de président de conseil d’administration, d’administrateur délégué, de directeur général, de directeur général adjoint.
Les sénateurs jouissent des mêmes traitements et avantages que les députés.

Les modalités de désignation des sénateurs sont fixées par décret pris en Conseil des ministres.

Du fonctionnement du Parlement

L’Assemblée nationale et le Sénat peuvent se réunir en formation plénière appelée « Congrès ».

Le Congrès se réunit de plein droit :
- à la demande du Président du Faso en application de l’article 51 de la Constitution en vue d’entendre son message à l’adresse du Parlement ;
- à l’occasion de l’application de l’article 59 de la Constitution relatif aux pouvoirs exceptionnels ;
- à l’occasion de l’application de l’article 106 de la Constitution relatif à l’état de siège et à l’état d’urgence ;
- à l’occasion de l’application des articles 163 et 164 de la Constitution relatifs à la révision de la Constitution.

Le Parlement peut se réunir en Congrès pour délibérer sur toute question d’intérêt national, soit à la demande du Président du Faso, soit à celle de la majorité absolue des membres composant chacune des chambres.
Le Congrès est convoqué par le Président de l’Assemblée nationale après concertation avec le Président du Sénat. Le Président de l’Assemblée nationale en assure la présidence.
Les séances des chambres du Parlement sont publiques. Toutefois, elles peuvent se tenir à huis clos en cas de besoin sur décision de chaque chambre conformément à son règlement.

Les Présidents des chambres sont responsables de la police intérieure et extérieure de chaque chambre. A cet effet, ils fixent l’importance des forces de sécurité qu’ils jugent nécessaires ; elles sont placées sous leurs ordres.

Le règlement de chacune des chambres parlementaires fixe les conditions dans lesquelles des pétitions écrites peuvent leur être présentées. Il est interdit d’apporter des pétitions spontanées à la barre des deux chambres parlementaires. On entend par pétition spontanée, tout message à contenu revendicatif ou protestataire adressé au Parlement par un groupe de citoyens, en violation des dispositions de la loi n°27/94/ADP du 24 mai 1994 portant organisation du droit de pétition d’initiative législative.

Au début de chaque législature le président de chambre parlementaire sortant convoque les parlementaires nouvellement élus, désignés ou nommés et procède à l’installation du Bureau d’âge. Le Bureau d’âge préside à la validation des mandats des nouveaux parlementaires et à l’élection du nouveau président au scrutin secret à la tribune.
La première convocation du Sénat est faite par le Président de l’Assemblée nationale qui installe le Bureau d’âge lors de la séance inaugurale.

De la procédure législative

Les projets et propositions de loi sont accompagnés d’un exposé de leurs motifs.

Les propositions et projets de loi sont délibérés en Conseil des ministres avant leur dépôt sur le bureau de chaque chambre du Parlement.
Tout projet de loi est examiné successivement dans les deux chambres du Parlement. Les projets de loi sont, après leur adoption par l’Assemblée nationale, transmis au Sénat qui statue dans un délai de vingt (20) jours à compter de la date de réception, exception faite de la loi des finances. En cas d’urgence déclarée par le Gouvernement, ce délai est réduit à cinq (5) jours.

Si le Sénat adopte un texte identique à celui de l’Assemblée nationale, la loi est transmise sans délai au Président du Faso pour promulgation. En cas de désaccord entre l’Assemblée nationale et le Sénat ou si le Sénat ne s’est pas prononcé dans les délais requis, l’Assemblée nationale statue définitivement.

Les projets et propositions de loi portant révision de la Constitution sont examinés, discutés et votés selon la procédure définie aux articles 161à 165 de la Constitution.

L’Assemblée nationale est saisie du projet de loi de finances dès l’ouverture de la deuxième session ordinaire. Elle statue en premier lieu dans un délai de soixante (60) jours après le dépôt du projet et le Sénat dispose de quinze (15) jours à compter de la date de réception du projet pour se prononcer.

Du contrôle de l’action gouvernementale

L’exécutif est tenu de fournir aux chambres parlementaires toutes les informations qui lui sont demandées sur sa gestion et sur ses actes.
Seule l’Assemblée nationale peut mettre en cause la responsabilité du Gouvernement à travers un vote de confiance ou une motion de censure.

Dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale, les chambres parlementaires peuvent interpeller le Gouvernement à travers :
- des questions écrites ;
- des questions orales avec ou sans débats ;
- des questions d’actualité.

Une séance par semaine est réservée à cet exercice d’interpellation.
Les commissions générales ou spéciales et les instances créées au sein d l’une des deux chambres parlementaires pour contrôler l’action du Gouvernement ou évaluer des politiques publiques peuvent demander à la chambre à laquelle elles appartiennent, pour une mission déterminée et pour une durée n’excédant pas trois mois, de leur conférer des prérogatives supplémentaires nécessaires pour leur mission.

Des commissions d’enquête peuvent être formées pour accueillir des éléments d’information soit sur des faits déterminés, soit sur la gestion des services publics ou des entreprises nationales, en vue de soumettre leurs conclusions à la chambre parlementaire qui les a créées.
Il ne peut être créé de commission d’enquête sur des faits objet de poursuites judiciaires et aussi longtemps que ces poursuites sont en cours. Si une commission a déjà été créée, sa mission prend fin dès l’ouverture d’une information judiciaire relative aux faits sur lesquels elle est chargée d’enquêter.

Les travaux des commissions d’enquête font l’objet de rapports avec des recommandations et, s’il y a lieu, des propositions de poursuites judiciaires. Les rapports des commissions d’enquête sont adressés par les soins de chaque Président de chambre parlementaire au Premier ministre, Chef du Gouvernement.

Des privilèges et des immunités

Les parlementaires (députés et sénateurs) bénéficient d’une indemnité permanente mensuelle et d’autres indemnités dans des conditions fixées par la loi. Ils bénéficient d’autres privilèges dont la nature et la forme sont prévues par la Constitution.

Les parlementaires bénéficient de l’immunité parlementaire garantie par la Constitution.

Des avis et pouvoirs de nomination du Parlement

Tout parlementaire appelé à de hautes fonctions est remplacé par un suppléant. La liste des hautes fonctions est déterminée par la loi. S’il cesse d’exercer ses fonctions au plus tard à la fin de la moitié de la législature, il peut reprendre son siège ; au-delà de cette date, il ne peut le reprendre qu’en cas de vacance de siège par décès ou démission du suppléant.

La représentation du Parlement dans les organisations interparlementaires, les parlements internationaux et les organisations internationales donne lieu à la désignation de parlementaires des deux chambres dans une proportion déterminée d’accord partie par les bureaux des deux chambres.

De la révision de la Constitution

L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment :
- au Président du Faso ;
- aux membres du Parlement à la majorité de chacune des chambres ;
- au peuple lorsqu’une fraction d’au moins trente mille (30 000) personnes ayant le droit de vote, introduit devant l’Assemblée nationale une pétition constituant une proposition rédigée et signée.

La loi fixe les conditions de la mise en œuvre de la procédure de révision.
Le projet de révision est, dans tous les cas, soumis au préalable à l’appréciation du Parlement.

De la vacance de la Présidence du Faso

En cas de vacances de la Présidence du Faso pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement absolu ou définitif constaté par le Conseil constitutionnel saisi par le Gouvernement, les fonctions du Président du Faso sont exercées par le Président du Sénat. Il est procédé à l’élection d’un nouveau président pour une nouvelle période de cinq ans.

L’élection du nouveau président a lieu soixante jours au moins et quatre-vingt dix jours au plus après constatation officielle de la vacance ou du caractère définitif de l’empêchement.

Le Président du Sénat exerçant les fonctions de Président du Faso ne peut être candidat à cette élection présidentielle.

Drissa TRAORE


Comment sont élus les sénateurs

es 39 sénateurs représentant les collectivités territoriales sont élus au suffrage universel indirect, égal et secret. La région est la circonscription électorale. Le nombre de sièges est de trois par région. Le collège électoral est composé de tous les conseillers municipaux de la région.
Seuls les partis ou formations politiques ayant des conseillers municipaux dans la région peuvent présenter des listes de candidatures. Le mode électoral est la représentation proportionnelle avec répartition complémentaire suivant la règle du plus fort reste, conformément aux dispositions suivantes :
- le Gouverneur de la région détermine le quotient électoral, en divisant le nombre de suffrages exprimés dans la circonscription par le nombre de sénateurs à élire dans ladite circonscription électorale.
- il est attribué à chaque liste, autant de sièges de sénateurs que le nombre de suffrages de la liste contient de fois le quotient électoral.
- les sièges non répartis par application des dispositions précédentes sont attribués selon la règle du plus fort reste.
- A cet effet, les restes sont classés par ordre décroissant et les sièges sont attribués aux listes dans l’ordre des plus forts restes. Dans le cas où il ne resterait qu’un seul siège à attribuer et si plusieurs listes ont le même nombre de suffrages, le siège est attribué à la liste ayant présenté le candidat le plus âgé.

Le ministère en charge de l’administration du territoire assure la conduite et le suivi du processus d’élections des sénateurs. L’élection des sénateurs a lieu dans chaque chef-lieu de commune, sur convocation du corps électoral par décret pris en Conseil des ministres.

Les dossiers de déclaration de candidatures sont adressés 20 jours au plus tard avant la date du scrutin au Gouverneur de la région par les partis politiques ou formations politiques conformément aux articles 174 et 175 du nouveau code électoral. A cette même échéance, les partis ou formations politiques communiquent dans leur dossier de candidature au ministère en charge de l’administration du territoire, les couleurs, symboles, logos, emblèmes et titres qu’ils souhaitent faire apparaitre sur le bulletin unique. L’emplacement des logos est déterminé par tirage au sort.

Le Gouverneur procède à la validation des candidatures sept jours après réception des dossiers. A cet effet, il procède à la mise en place d’une commission de validation des candidatures composée des représentants du Ministère en charge de l’administration du territoire. Il en est le président. Il procède à la publication des listes de candidatures dans les vingt-quatre (24) heures suivant la validation.

Le lieu de vote est le siège du conseil municipal. Les opérations de vote se déroulent de six (6) heures à quatorze (14) heures. A cet effet, le préfet pour les communes rurales et urbaines ou le Haut-commissaire pour les communes à statut particulier procède à l’installation d’un bureau de séance composé du conseiller municipal le plus âgé qui en assure le secrétariat, ainsi que des représentants de chaque parti ou formation politique ayant fait acte de candidature. Après installation et rappel des dispositions légales, le Haut-commissaire ou le préfet se retire et laisse le secrétariat poursuivre la séance.

Le Gouverneur, en présence des représentants des partis ou formations politiques, procède à la répartition des sièges et proclame les résultats provisoires de la circonscription. Il dresse un procès-verbal en quatre (4) exemplaires, conserve un, affiche un et transmet dans les vingt-quatre (24) heures les deux autres au Ministre en charge de l’administration du territoire qui transmet un exemplaire au Conseil constitutionnel.

Après réception des procès-verbaux des différentes régions, le Ministre en charge de l’administration du territoire procède à la proclamation des résultats provisoires nationaux.
Le Conseil constitutionnel procède à la proclamation des résultats définitifs.

Drissa TRAORE
L’Opinion
Source : Rapport CAGIDH/AN


La déclaration du groupe parlementaire CDP

Nous vous proposons ici la déclaration du groupe parlementaire CDP lors de la séance plénière pour le vote de la nouvelle loi organique portant fonctionnement du Parlement. Déclaration lue par son président.

Dès 2009 et 2010, le Président du Faso appelait les burkinabè à réfléchir aux voies et moyens d’approfondir notre jeune processus démocratique afin de le rendre plus en phase avec l’évolution du monde et de notre société.

C’est dans cet esprit qu’il fut mis en place en mai 2011, un Conseil Consultatif sur les Réformes politiques de 68 membres dont la composition tenait compte de toutes les composantes sociales et associatives de notre pays que sont les jeunes, les femmes, les personnes âgées, de même que des représentants des organisations de la société civile, des syndicats, des communautés coutumières, traditionnelles et religieuses, ainsi que des organisations patronales et des partis politiques.
Objectif : discuter de toutes les questions relatives au fonctionnement du Burkina et faire des propositions éventuelles d’amélioration.

Notre parti et notre groupe parlementaire avaient, à juste titre, salué cette initiative heureuse car, dans une République, c’est à travers des espaces de dialogue de cette nature que de la confrontation pacifique des idées peuvent naître des suggestions qui amènent à des décisions qui font avancer la société. Cette appréciation positive a été largement partagée par une très grande majorité des composantes ci-dessus citées.

Mais, comme il fallait s’y attendre, l’opposition politique radicale et quelques associations de la société civile très fortement politisées ont estimé, a priori, que ce forum devrait être boycotté pour des raisons purement politiciennes car, disaient-elles, on allait imposer ceci ou cela aux forumistes et on allait déverrouiller l’article 37.

Hélas ! A leur grand étonnement, les débats ont été ouverts, courtois, positifs, respectueux des avis des uns et des autres et sans sujets tabous aboutissant ainsi à des propositions consensuelles, à des sujets non consensuels et à des recommandations…

Et, oh surprise, la modification de l’article 37 n’a pas connu de consensus et aucun forcing n’a été tenté pour le rendre consensuel.
Ces conclusions ont été discutées et amendées lors des assises régionales (plus de 2000 personnes) et nationales (plus de 1 500 personnes) et transmises au chef de l’Etat qui s’est engagé solennellement à faire mettre en œuvre les conclusions consensuelles.
Tous ceux qui avaient opté par la politique de la chaise vide venaient de se rendre compte de leur erreur politique irréparable : s’ils avaient été là, ils auraient pu rendre certaines conclusions non consensuelles donc non applicables.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,

C’est sur cette lancée que le Médiateur du Faso, le Conseil Supérieur de la Communication, le Genre, la chefferie coutumière et traditionnelles ont été constitutionnalisés et que l’article 78 consacre le parlement à deux chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat. De même, les pouvoirs de l’Assemblée nationale ont été renforcées notamment avec le pouvoir d’investir le Premier Ministre et d’apprécier les projets et programmes, de même que de disposer de la maîtrise de son ordre du Jour.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,

La question du Pourquoi un Sénat trouve toute sa justification dans notre développement antérieur. Cette deuxième chambre du Parlement, appelée SENAT, est une chambre qui a le même pouvoir de légiférer que l’Assemblée nationale et, dans certains cas, a l’ascendance sur l’Assemblée nationale lorsqu’il s’agit de questions touchant les collectivités. Sa composition spéciale, multicouches sociales et non dominée par les partis politiques lui permet de dépassionner les débats législatifs et de polir les lois afin qu’elles soient plus consensuelles et moins partisanes.
De ce fait, les partis politiques n’ont plus le monopôle de la loi.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,

Les arguments servis par l’opposition pour rejeter la Sénat sont politiciens, anti-démocratiques et démagogiques. En effet, plus de 3 000 personnes, plus les députés de la IVe Législature, ont approuvé sa création. Pour ce qui est du Coût, quelle Institution de la République ne coûte pas de l’Argent : Faut-il alors dissoudre le Gouvernement, l’Assemblée nationale, la Justice, la presse, les syndicats, le chef de file de l’opposition et les partis politiques ?

Aucun citoyen raisonnable n’oserait répondre à ces questions par l’affirmative. Quant au fait que le Sénat n’existe pas dans certains pays de la CEDEAO, dans quel autre pays trouve-t-on le chef de file de l’Opposition politique avec un siège, des bureaux et des biens mobiliers et immobiliers et un budget de fonctionnement financé par l’Etat ?
Chaque pays organise ses Institutions politiques en fonction de sa sociologie, de son histoire, et des forces en présence.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,

D’aucuns parlent du front Social, qui, d’ailleurs renoue, avec une certaine accalmie actuellement, pour rejeter le Sénat qui figure dans la Constitution et dont la mise en œuvre est, par conséquent, un devoir. Croyez-vous qu’il y aura un moment où il n’y aura pas de luttes syndicales au Burkina Faso ? Alors, ce ne serait pas la Haute Volta devenue le Burkina Faso que nous connaissons depuis 1960 !!!

Quant à la vie chère, le Groupe Parlementaire CDP encourage le Gouvernement à redoubler de lutte contre ce phénomène qui est malheureusement de nature planétaire et dorénavant installé dans nos économies.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,

Le Groupe parlementaire CDP va voter pour le projet de loi portant organisation et fonctionnement du Parlement. En effet, cette loi :
1.va améliorer le processus de production législative de même que l’approfondissement de notre jeune démocratie ;
2.cette loi est une mise en œuvre des propositions consensuelles issues de plus de 3 500 personnes et cette 2e chambre est déjà consacrée dans notre loi fondamentale ;
3.cette loi a connu un certain nombre d’amendements qui la rendent plus juste et plus adapté au désir des populations de faire participer certaines couches sociales au processus législatif ;
4.cette loi met fin au monopole des partis politiques dans la production législative et donc peut autoriser des lois plus acceptables par les populations ;
5.cette loi respecte les engagements solennels pris par le Président du Faso devant la Nation entière en tant que premier Magistrat du Burkina.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,

Je voudrais, au nom de mon groupe parlementaire, remercier les partenaires constants des bons jours comme des jours difficiles et leur réaffirmer notre disponibilité à la concertation franche et sans calculs politiciens.

Nous félicitons le Gouvernement pour sa détermination à mettre en œuvre les conclusions consensuelles du CCRP et l’invitons à développer une large communication pour une bonne appréciation par les populations de ses propositions de Loi.

Nous remercions, enfin les populations qui nous ont fait confiance et nous engageons à défendre avec esprit de suite leurs intérêts aujourd’hui, demain et toujours comme nous l’avons fait hier.

Le président du Groupe parlementaire
Alain YODA

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Vos commentaires

  • Le 31 mai 2013 à 16:16, par barawagré En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

    tout est clair : le president du senat remplace le président du faso en cas de vacance de poste ; L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment :
    - au Président du Faso ;
    - aux membres du Parlement à la majorité de chacune des chambres ;
    - au peuple lorsqu’une fraction d’au moins trente mille (30 000) personnes ayant le droit de vote, introduit devant l’Assemblée nationale une pétition constituant une proposition rédigée et signée.

    La loi fixe les conditions de la mise en œuvre de la procédure de révision. Le projet de révision est, dans tous les cas, soumis au préalable à l’appréciation du Parlement.

    Toutes ces conditions vous paraissent facilement réalisables : allez-y seulement sans analyse profonde

    Donc le fait que toutes les institutions étatiques ont un coût nous ne pouvons pas faire l’économie des coûts liés au sénat. Vous parlez d’anti-démocratie sans le sénat comme si vous jugez tous les mandats du président anti-démocratique. Pourquoi c’est maintenant chers CDPistes ?

  • Le 31 mai 2013 à 16:33, par Le Messie En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

    J’ai pitié pour mon pays.

  • Le 31 mai 2013 à 16:37, par le bon citoyen En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

    Merci au CDP pour cette leçon sur le SENAT.

    Nous on attend le plan prévu par l’opposition pour sortir dans la rue dire ce qu’on pense. Ou bien l’opposition veut nous endormir en fixant juin pour commencer la lutte ?
    Il faut que Zeph nous disent ce qui se prépare (si vous aviez déposé des demandes à la mairie pour marcher et quand pour qu’on puisse suivre), sinon moi je suis inquiet.
    Sortir nous dire après que vous aviez déposé des demandes qui ont été refusées et on vous lapidera

    • Le 1er juin 2013 à 18:59, par Le Sage En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

      Et tu oses user d’un pseudonyme "le bon citoyen" ? Vraiment, certains internautes marchent sur la tête. Et c’est le cas de certains militants de l’opposition qui ne sont pas des républicains mais des révolutionnaires.
      Nous voulons un burkinabè de paix et de cohésion, plus des révolutionnaires. Taisez-vous maintenant.

      • Le 23 juin 2013 à 13:50, par OZI En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

        Le sage GANDHI disait "La victoire qu’on obtient par la violence équivaut à une défaite car elle est momentanée" plus loin, il dit
        "Il est préférable d’être violent quand la violence emplit nos cœurs que de nos vêtir du manteau de la non violence pour cacher notre impuissance" voila les paroles d’un sage

  • Le 31 mai 2013 à 16:38, par Jesus. En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

    Tres malin mr le president.chaque chose a son temp et chaque chose a une fin.rien n’est eternel sur cettr terre.tot ou tard la vie elle meme nous jugera avant le jugement du juge suppreme

  • Le 31 mai 2013 à 16:38, par johnson En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

    Bla-bla-bla . Notre pays si pauvre n’a pas besoin de s’encombrer de tout ça ! merde. On va supprimer ça en 2015.

  • Le 31 mai 2013 à 16:45, par Le Sage X En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

    Chers amis tapez dans Google " sénat français " vous verrez l’original de ce mode d’emploi. Le constituant français devrait attaquer les singes burkinabé pour plagiat . Écoutez le sénat français , bien que légitime et légal ne fait pas l’unanimité . Le leur est illégitime , inutile , et passager.

  • Le 31 mai 2013 à 16:57 En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

    C’est tout de même bizarre ! Il y a des gens qui n’ont aucun sens de l’honneur ou de la dignité. Qui ne se préoccupent pas des générations futures ; des gens dont les noms figureront sur la liste de ceux qui "auraient pu", mais qui auront en fin de compte assassiné leurs frères. Voyez des gens comme Mélégué, Alain Yoda, Arsène Yé... Qui n’ont fait que sucer le peuple, qui ne se préoccupent même pas d’être cités un jour comme modèles, dignes fils de leurs pères ( ils le sont peut-être en agissant ainsi puisque je ne connais pas leurs racines), dignes fils du Burkina pour avoir pris fait et cause pour les enfants, pour la jeunesse, pour l’avenir de leur peuple... Les hommes les ont déjà condamnés, mais en afit le pire est à venir. Ils ont déjà vendu leurs âmes... Méfiez-vous de ces gens-là ! Pour survivre, ils sont prêts à vous oter le vie.
    Laissez passer ce message s’il vous plait ! Il n’est pas diffamatoire. Laissez passer ce message s’il vous plait !!! Pour le bien d’un plus grand nombre !

    • Le 31 mai 2013 à 19:19, par abdou.samad@nokiamail.com En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

      Nous sommes entrain d’écrire l’histoire de notre très chère patrie, le Burkina Faso. Nous savons plus que n’importe qui que cette seconde chambre consolidera des couches de notre pays. La paix n’a pas de prix et si cette chambre pourrait être garant de la stabilité de mon pays, je la souhaite la bienvenue.

  • Le 31 mai 2013 à 17:37, par rom En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

    Je ne dis pas que la democratie des pays europeens et des usa est meilleure, mais une reference au monde.cependant , je me demande ou est ce que le CDP calque ce model de democratie qu’il veut nous imposer.Il est unitile de faire semblant , votre piroque est entraint de chavirer.Choisisez la noyade ou la survie.

  • Le 31 mai 2013 à 17:50, par L’Africain En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

    Du courage à tous. Surtout que le Tout Puissant nous assister. La vie est déjà dure ne la compliquons pas d’avantage
    Mais une question ; Pourquoi n’avoir pas avoir imparti de délais pour

  • Le 31 mai 2013 à 19:58, par Moi En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

    Il y a une chose qui me dérange, nos autorités ont toujours dit que tout est prioritaire, qu’elles me disent entre injecté 36 milliards par an dans le sénat et injecté 36 maillards dans le secteur de la santé pour que la population puisse se soigné à moindre coût et produire des biens et service pour la nation ; quelle est la priorité ? Quant à l ’opposition les gars l’histoire est là, qui n’a pas servit Blaise C ? De Arba D en passant par Belwendé S (CNR) à Zeph aujourd’hui ministre de économie qui a suggérer la suppression des bourses aux lycée, ne compter pas sur ces gens là.

  • Le 31 mai 2013 à 20:40, par le malheureux. En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

    Que de personnes inhumaines qui sont nos décideurs ! Où va le Burkina Faso ?
    Un grand réligieux dit :
    << L’Homme devient rebelle dès qu’il estime qu’il peut se suffir à cause de sa richesse, mais c’est vers Ton Seigneur qu’est le retour>>
    Vous qui defendez la création de ce sénat corps et âme, pensez vous que vous êtes immortels ?

  • Le 31 mai 2013 à 22:33, par Mawuéna En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

    "Si le Sénat adopte un texte identique à celui de l’Assemblée nationale, la loi est transmise sans délai au Président du Faso pour promulgation. En cas de désaccord entre l’Assemblée nationale et le Sénat ou si le Sénat ne s’est pas prononcé dans les délais requis, l’Assemblée nationale statue définitivement". Autrement le sénat ne sert à rien !

    • Le 1er juin 2013 à 19:51, par Le Sage En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

      Mawuéna, non, ta logique est négative car entre temps, il y aurait eu discussion entre les deux chambres ; De la discussion saine rejaillit toujours la lumière, en dernier ressort de la part de l’Assemblée Nationale.

      • Le 2 juin 2013 à 02:45, par L’indigné En réponse à : Le Sénat burkinabè : Mode d’emploi

        Vous rigolez mes chers frères. Il y a longtemps que ces gens la ne se préoccupent plus du peuple. Ils se demandent comment gérer leur butin et digérer le sang du peuple tranquillement . C’est à nous de nous reveiller. Ce qui est positif dans toutes ces démarches diaboliques c’est que beaucoup de ces dignitaires se compromettent définitivement et rentrent à reculons dans l’histoire de notre peuple. Le Senat aura le mérite de précipiter leur départ. Oui, nous sommes un peuple mouton mais cette fois ci nous n’avons plus d’alternative que de nous révolter. Merci Mélégué, Yoda, Julie, Yé, Mahama François et consorts. Mais il n’y aura pas de Sénat . On veut se soigner, se nourrir, se loger d’abord. On verra le reste après. De vos vivvants ou pas.

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