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Autant le dire… : Ce que j’ai vu et appris en Turquie

Publié le mardi 28 mai 2013 à 10h55min

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Les Turcs, ne sont pas des arabes. Autrement dit, la vie en Turquie n’est pas très différente de celle que nous menons chez nous ici : pas d’accoutrement religieux apparent pour les femmes ni pour les hommes (les hommes aiment s’habiller en chemise, le plus souvent blanche bien fourrée) et les femmes en occidental. Ils sont en outre, très accueillants et contrairement aiment bien les Noirs vers lesquels ils accourent pour faire des prises de vues, demander d’où ils viennent et qu’est-ce qu’ils viennent faire chez eux. En clair, c’est un peuple ouvert qui cherche à se faire connaitre ainsi.

Les Turcs sont de gros travailleurs. Contre la nature qui les a défavorisés (quand il faut chaud, c’est l’extrême et quand il fait froid, c’est l’extrême également) ils ont pu trouver des réponses appropriées. Le pays est désertique, mais pour reverdir le couvert végétal, les Turcs ont planté partout des arbres…fruitiers en plus. Si bien qu’ils gagnent doublement. Même sur les collines, ils sont planté des arbres. Au Faso, depuis maintenant plus de vingt ans, on plante, on replante des arbres et le pays continue de devenir de plus en plus désertique. Non seulement les arbres que nous plantons ne sont pas tous fruitiers, mais ils ne durent que le temps de les mettre en terre. Faut-il continuer à planter alors qu’on ne peut pas entretenir ? Les Turcs nous donnent la leçon.

En Turquie, les pouvoirs publics et les populations ont compris que pour se développer, il faut être nécessairement éduqué. Aussi, ils ont décidé de mettre l’éducation au centre de toutes leurs actions. Que ce soit du côté des pouvoirs publics ou des populations elles-mêmes, chacun fait ce qu’il peut. C’est ce qui explique la construction tous azimuts d’écoles, de collèges, de lycées et d’universités partout. Des associations se sont organisées avec pour mot d’ordre d’aider l’Etat à la création et la construction d’écoles et de centres de formations. A Gaziantep par exemple, la plus grande université et la plus moderne est privée. Ce sont de bonnes volontés qui ont compris que l’Etat à lui seul ne peut réussir la formation des jeunes. Aussi, ont-ils décidé de construire pour le peuple, une université moderne. C’est la même mentalité qu’ils ont développée dans le domaine de la santé. Les plus grands hôpitaux sont privés et la vocation première n’est pas de se faire de l’argent, mais de contribuer à soigner la population si bien que les prix d’accès aux soins sont pratiquement nuls. Cependant, les petits bénéfices engendrés par ses services sont réintroduits dans d’autres activités similaires. C’est dire que la population turque est bien consciente que les pouvoirs publics sont limités dans leurs actions de développement.

En matière d’industrialisation, ils ont compris qu’ils ne peuvent pas faire avancer leur économie s’ils ne transforment pas sur place leurs productions. Le coton produit en Turquie est filé sur place dans des filatures privées. Les files ainsi produites sont utilisées pour fabriquer des habits, des jeans, des tapis (les tapis Pierre Cardin et Royal par exemple sont produits à Gaziantep en Turquie). En même temps, ils créent des emplois et résorbent ainsi le chômage des jeunes. Ce qui contribue à lutter contre la pauvreté.

Ce qui me convainc que si au Burkina Faso nous voulons réellement combattre la pauvreté, nous y parviendrons. Seulement, il faut que chacun comprenne que ce qu’il fait doit concourir au bien-être de tous. A commencer par les pouvoirs publics qui doivent donner le bon exemple. Ensuite, les populations par leurs propres actions peuvent bien impulser le développement. A condition de le vouloir. Au cas, contraire, comme a dit quelqu’un, nous passerons tout le temps à nous bagarrer sur le peu de ressources que nous avons alors que nous pouvons en produire davantage et satisfaire nos besoins.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 29 mai 2013 à 09:08 En réponse à : Autant le dire… : Ce que j’ai vu et appris en Turquie

    "c’est un peuple ouvert......." ce ne sont pas des arabes et pas d’accoutrement religieux.
    Madame la journaliste, évitons les amalgames et dites ce que vous avez à dire sur votre première visite en Turquie, point barre.
    Sinon, y’a rien de spécial dans l’article.

  • Le 29 mai 2013 à 09:28, par Donmozoun En réponse à : Autant le dire… : Ce que j’ai vu et appris en Turquie

    Tu as tout compris !!! Pensez collectif et non individuel. S’oublier un peu au profit du collectif. c’est ce que nous n’arriverons jamis à faire au Faso parce mesquins, petits, jaloux, complexés. cahcun veut dire qu’il est important, qu’il a ceci ou cela, rien que des futilités. Dommage pour un peuple aussi courageux et temeraire comme le nôtre !!!!

  • Le 29 mai 2013 à 09:28, par Ledauphin En réponse à : Autant le dire… : Ce que j’ai vu et appris en Turquie

    Voici un pays qui amorcera son développement le plus vite possible. Mais au Burkina Faso, c’est l’individualisme à outrance. Chacun ne pense qu’à lui seul. Regarde ces milliards qui sont déposés dans des comptes à l’étranger. C’est vraiment dommage. A la limite, c’est de la méchanceté cruelle. Comment peut-on être heureux dans un pays ou plus de la moitié de la population souffre de faim ? Ton écrit est bien clair. Seulement que nos dirigeants sont animés d’une mauvaise foi. C’est pourquoi ils ne donnent pas de bons exemples. Ils se font fortune sur le dos du contribuable. Je suis très attristé quant à la situation de notre pays. C’est dommage. il suffit d’une volonté farouche pour que les choses bougent au profit de tous et de toutes. Mais hélas. La pauvreté n’est pas une fatalité. Tout à un remède. S’ils ne peuvent réellement résoudre les problèmes de développement, c’est qu’en réalité, la pauvreté du peuple fait leur affaire. A cette allure, point de salut pour ce pays.

  • Le 29 mai 2013 à 10:15, par JaiDitEtJaiParle En réponse à : Autant le dire… : Ce que j’ai vu et appris en Turquie

    "Ce qui me convainc que si au Burkina Faso nous voulons réellement combattre la pauvreté, nous y parviendrons. "

    Oui, mais qui ici au Burkina a vraiment envie qu’on combatte la pauvreté ?Dans quel pays du monde il n’y a pas de pauvres ? Dans tous les pays du monde il y a bien des ponts neufs qui s’effondrent non ? Et alors ?
    Un jour, on décrétera la fin de la pauvreté a la date choisie par nous ! Comme on a décrété l’émergence pour 2015 ! En attendant, cessez de m’emmiegder ! Voila ! Ka ya woto !!!

  • Le 29 mai 2013 à 11:58, par EXACT En réponse à : Autant le dire… : Ce que j’ai vu et appris en Turquie

    belle analyse. Je retiens : nos pouvoirs publics doivent donner le bon exemple. chacun doit comprendre que ce qu’il fait doit concourir au bien-être de tous. Si c’est appliqué dans nos pays, il n ya pas de raison d’être les derniers de la planete.

    • Le 29 mai 2013 à 15:07, par Enervé ! En réponse à : Autant le dire… : Ce que j’ai vu et appris en Turquie

      Belle analyse de notre situation.
      la Turquie n’est point un pays européen mais voila qu’ils ont compris que la base de toute chose est l’éducation.
      Permettons à nos enfants ’être bien encadré pendant 15 ans seulement et je dis tous les enfants Burkinabé peut importe où ils sont. l’essentiel est de les mettre tous d’aller à l’école et à la fin on verra ce que ça produit. Au lieu de créer des fausses institutions (CENAT Compaoré) pour permettre à ses amis de mieux nous Pier. « Un enfant instruit est un homme qu’on gagne ».
      Sinon, avec aussi des illettrés comme bourgmestre on ne pourra que faire des lotissements (anarchiques) à Bobo. Pourtant à Bobo il nous manque tous, tels que les Faussés pour l’écoulement des eaux de pluie comme bobo est une cuvette, d’ailleurs qui ne coûte rien car le relief nous favorise et les riverains feront les ponts et les routes eux même.
      C’est vraiment dommage !
      Si les dirigeants de Bobo avaient conscience que notre ville est l’une des plus belles ville du Burkina et même de la sous-région avec les tracer des voies faites il y à environ 60ans ils allaient vraiment savoir en profiter avec la population.
      A bon entendeur, salut.

  • Le 29 mai 2013 à 12:40, par Alexio En réponse à : Autant le dire… : Ce que j’ai vu et appris en Turquie

    Alors nous on n a la Sofitex (CFDT) depuis belle lurette. Qu est ce qui s est developper a travers cette usine coton ? Le turs sont Eropeens que les Europeens quand ils s agit de developper leur pays. Lhomme est le centre et l aboutissant. On detourne pas l argent son pays pour aller les deposer dans les paradis fiscaux.Un secteur que l auteur n a pas nomme est le tourisme europeen en Tyrquie avec les harems (salle de bains traditionnelles),le cout de la vie est supportable.

  • Le 29 mai 2013 à 12:43, par Uncitoyen En réponse à : Autant le dire… : Ce que j’ai vu et appris en Turquie

    Au Burkina on ne lutte pas contre la pauvreté mais on combat plutôt les pauvres.Tout est fait pour que le pauvre disparait rapidement de cette vie.

  • Le 29 mai 2013 à 13:04, par McArthur de Montréal En réponse à : Autant le dire… : Ce que j’ai vu et appris en Turquie

    Voilà Audriane Kani, aujourd’hui, tu as fait une bonne analyse. C’est ce que nous voulons que tu fasses, c’est-à dire éveiller les consciences, faire la critique positive au lieu de prendre faits et causes pour ce régime corrompu et moribond.

  • Le 29 mai 2013 à 16:44, par yampasseke En réponse à : Autant le dire… : Ce que j’ai vu et appris en Turquie

    Très belle analyse pour ce qui est du contenu. Il faut néanmoins comprendre que malgré les apparences, aucune religion ne promeut des types d’accoutrement. La dessus même certains religieux ne connaissent pas la frontière entre la culture du peuple qui transmet le message religieux ("....pas d’accoutrement religieux apparent pour les femmes ni pour les hommes....") et les valeurs religieuses en elles même. les religions révélées prônent généralement la "PUDEUR". Si avec mon "faso dan fani" je m’habille pudiquement le problème est réglé.

    En d’autres termes il s’agit pour chaque peuple qui a des convictions religieuses données, d’adapter sa civilisation aux valeurs demandées. les prescriptions religieuses sont des références et ma façon d’adapter ma culture à ces valeurs est un modèle. Chaque modèle ici est propre à chaque culture et ne saurait être IDEALISE !

    Le couac est là, beaucoup de journalistes ne savent pas faire la différence entre ceux qui déforment les valeurs religieuses pour les confondre à un MODELE religieux et la pratique souhaitée de la religion qui doit s’inspirer des valeurs.

    Il faut voir en ma réaction un essai de contribution sans préjugés à une meilleure compréhension de la religion en général et de la religion prédominante en Turquie en particulier

  • Le 29 mai 2013 à 17:56, par Célestin Boud En réponse à : Autant le dire… : Ce que j’ai vu et appris en Turquie

    C’est un super pays, très développé et respectueux de sa population. Une économie qui attise la jalousie des pays Européens, une armée moderne (2ème dans l’Otan). Les gens ne sont pas racistes, très ouverts. Le problème, c’est qu’ils veulent de la main d’oeuvre qualifiée, sinon beaucoup d’opportunités pour nous. ensuite, il y a la question géo-politique avec des voisins belliqueux comme l’Iran, L’Arménie qui occupe 20% du territoire de l’Azerbaïdjan, la Syrie. J’y retournerais volontiers, mais j’attend l’ouverture d’une ligne directe avec Istanbul avec THY, probablement pour octobre 2013.

  • Le 29 mai 2013 à 20:38 En réponse à : Autant le dire… : Ce que j’ai vu et appris en Turquie

    Merci Audriane C’est bien ecrit et bien reflechi. Que comprenne celui qui saura lire entre les lignes
    SOME

  • Le 30 mai 2013 à 09:10, par Tambi En réponse à : Autant le dire… : Ce que j’ai vu et appris en Turquie

    " Ils sont en outre, très accueillants et contrairement aiment bien les Noirs vers lesquels ils accourent pour faire des prises de vues" Je ne comprends pas. Contrairement à qui ? Se faire photographier est ce un acte qui montre qu’on aime les noirs quand les blancs viennent ici, les photographiez vous ?
    Le plus important c’est se faire respecter. A lire ce article on croirait ce peuple le plus vertueux de la terre. Je respecte les Turcs mais ce article est sans intérêt notoire, une propagande d’un autre age.

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