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Vision Express sur… : Le prix du pétrole

Publié le jeudi 23 mai 2013 à 18h51min

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S’il y a un domaine où le consommateur est dans le noir, c’est bien celui du prix des hydrocarbures. Comment les prix de l’or noir sont-ils fixés ? Ils sont très peu nombreux, les Burkinabè à pouvoir y répondre. Et pourtant le prix du carburant influe fortement sur celui des autres biens, notamment des produits de première nécessité.

La Société nationale burkinabè des hydrocarbures (SONABHY) qui a le monopole en la matière ne sera probablement de notre avis. Elle s’efforce de temps en temps de parler du sujet, mais, force est de reconnaître que la mayonnaise de la communication ne prend pas. Entre le moment de l’achat de l’essence par la SONABHY et son arrivée dans les pompes, il s’écoule un certain temps. Dans ce laps de temps, les prix peuvent évoluer à la hausse ou à la baisse. Et, là, commence les soupçons des consommateurs. En effet, il n’est un secret pour personne que la nationale des hydrocarbures et/ou les gérants de stations sont accusés à tort ou à raison, de gruger les clients captifs et obligés que nous sommes.

C’est dans ce contexte qu’on apprend que la Commission de l’Union européenne a décidé de l’ouverture d’une enquête sur les prix des hydrocarbures. De grandes compagnies comme BP, Shell, Statoil, Eni ont vu les enquêteurs de la Commission de l’UE débarquer chez elles. Selon l’agence Reuters, « L’exécutif européen soupçonne les groupes concernés de s’être entendus pour fausser les chiffres déclarés auprès de Platts, le plus important organisme d’information sur les prix pétroliers, afin de manipuler les cours publiés.

Il les soupçonne également d’abus de position dominante ». Ceci, au détriment des consommateurs européens. Certainement pas seulement. Mais, les compagnies prétendent n’avoir aucun intérêt à se livrer à de telles pratiques, arguant qu’elles aussi achètent du brut sur le marché international pour leurs raffineries. Certes ! Reconnaît la Commission européenne. Tout en pointant du doigt, l’opacité qui entourerait le marché physique du pétrole. Car, « contrairement aux marchés à terme de Londres ou New York qui sont des marchés financiers de plus en plus régulés, le marché physique est un marché de gré à gré, où les contrats sont par définition confidentiels entre l’acheteur et le vendeur », souligne MFI, le service financier de RFI. Et qu’en est-il chez nous, dont les moyens de contrôle sont extrêmement limités ? Il n’y a pas de raison de penser que les choses se passent autrement. Si les soupçons de Bruxelles devaient être avérés, de quel recours dispose SONABHY, pour obtenir réparation du préjudice subi par le consommateur burkinabè ? Car, il ne faut pas l’oublier, le prix du carburant est subventionné par l’Etat, et donc par le contribuable burkinabè.

Aly KONATE
alykonat@yahoo.fr

L’Express du Faso

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