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Espace CEDEAO : Des experts se penchent sur le crucial problème de l’énergie

Publié le mercredi 22 mai 2013 à 22h31min

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Espace CEDEAO : Des experts se penchent sur le crucial problème de l’énergie

La situation paradoxale de l’Afrique de l’Ouest, région dotée d’abondantes potentialités énergétiques mais confrontée à une situation lamentable en matière d’approvisionnement en électricité, a été soulignée une nouvelle fois ce mercredi 22 mai 2013 à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire, à l’ouverture d’une réunion d’experts consacrée à cette question cruciale.

Représentant notamment les départements en charge de l’Energie, les organes de régulation, les sociétés d’électricité ainsi que les partenaires au développement, ces experts sont chargés de préparer une réunion des ministres de l’Energie des Etats membres de la CEDEAO, prévue vendredi 24 mai, toujours dans la capitale ivoirienne.

Dans son allocution à la cérémonie d’ouverture de la rencontre, le commissaire aux Infrastructures de la CEDEAO, M. Ebrima Njie, qui a relevé « la situation lamentable de l’approvisionnement de la région en énergie », a insisté sur les réjouissantes perspectives qui s’offrent à une Afrique de l’Ouest dotée de ressources énergétiques en abondance.

« Notre objectif, dans un proche avenir, est de mettre à profit les ressources dans notre région afin que l’ensemble des citoyens de la CEDEAO aient accès à toutes sortes de services énergétiques, dont une électricité constante et bon marché, du gaz pour la cuisson à un prix abordable ainsi que du carburant pour le transport abondant et accessible », a indiqué M. Njie.
Il s’agira aussi, a-t-il ajouté, de développer un marché de l’énergie efficace avec un réseau interconnecté qui permettra à toute personne (ou entreprise) de n’importe quel pays d’avoir accès à l’électricité produite dans un autre pays. « A titre d’exemple, une société minière de Sierra Leone devrait être en mesure d’acheter de l’électricité en provenance du Nigeria ou de la Côte d’Ivoire à des coûts compétitifs pour le développement de notre région », a expliqué le commissaire.

Aujourd’hui nous sommes encore loin de cet objectif, a reconnu M. Njie, mais le programme d’infrastructures dans le secteur de l’électricité se met en place progressivement, et de grands projets d’interconnexion régionaux ont déjà été réalisés. Cependant, certains Etats membres comme le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau et la Gambie n’ont pas encore intégrée le réseau.

L’isolement de ces pays par rapport au pool, conjugué à la flambée des prix du carburant, a contribué à y détériorer la situation de l’alimentation en énergie électrique, de sorte que ces Etats membres, ainsi que le Mali avec la situation qui y prévaut, ont demandé à la Commission de la CEDEAO de leur fournir une aide d’urgence, a encore dit le commissaire, invitant les experts à examiner ces demandes avec soin afin de faire aux ministres des propositions de solutions appropriées.

Les experts délibéreront aussi sur les projets de directives et règlements du marché régional de l’électricité. Comme activité clé dans l’organisation et le développement du marché régional de l’électricité de la CEDEAO, l’Autorité de régulation de l’électricité de la CEDEAO a entrepris un certain nombre d’études visant à établir un cadre juridique et réglementaire pour la mise en œuvre et le fonctionnement efficace dudit marché régional.

Le directeur de cabinet du ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie de la Côte d’Ivoire, M. Noël Guetat, qui présidait la cérémonie d’ouverture de la réunion, a insisté sur les maux qui minent le secteur de l’énergie dans les pays de l’espace CEDEAO et auxquels les experts, dont il a salué la compétence, devront trouver des remèdes.

A cet égard, il a cité une récente étude de la Banque africaine de développement selon laquelle en 2009, environ 42% seulement avaient accès à l’électricité, contre 73% en moyenne dans les pays en développement, 78% dans les pays émergents d’Asie et 93% en Amérique latine. « Le taux d’accès à l’électricité est beaucoup plus faible d’ailleurs, soit 31%, lorsqu’il est rapporté à la seule Afrique subsaharienne (moins l’Afrique du Sud) », a ajouté M. Guetat citant une estimation de l’Agence internationale de l’énergie publiée en 2010.

Il a, à son tour, invité les experts, à l’issue de leurs deux jours de concertations, à soumettre aux ministres des propositions pertinentes sur les requêtes des Etats de la CEDEAO pour une assistance dans la mise en œuvre des programmes d’approvisionnement en énergie, les directives sur la régulation et l’avancement des projets et programmes régionaux du secteur de l’énergie.

Auparavant, M. François Kouamé Kouadio, conseiller municipal représentant le maire de la commune de Yamoussoukro, avait souhaité une cordiale bienvenue aux participants, en soulignant l’importance de la rencontre, dont l’ouverture s’est déroulée aussi en présence du préfet de Yamoussoukro et d’une délégation de chefs coutumiers en tenue traditionnelle.

A noter que la 42ème Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, tenue fin février 2013 à Yamoussoukro, avait donné instruction au président de la Commission de la CEDEAO de prendre les dispositions nécessaires pour accompagner les Etats membres dans la mise en œuvre des programmes urgents d’approvisionnement en énergie.

En particulier, elle l’avait instruit de « poursuivre les efforts d’extension et d’amélioration de l’efficacité des projets d’interconnexion à l’ensemble des pays de la région, y compris le projet du gazoduc (et aussi) de faciliter la coordination du processus d’élaboration de projets prioritaires » dans les Etats membres.

A cet effet, la Conférence avait demandé au président de la Commission de la CEDEAO de convoquer une réunion des ministres en charge de l’Energie pour se pencher sur les requêtes émanant des Etats membres en vue de faire des recommandations appropriées à cet égard.

La rencontre de Yamoussoukro, qui se tient en application de ces instructions, permettra aussi de prendre en compte les dossiers des agences du secteur de l’énergie, dont notamment des règlements et directives sur la régulation. Elle aura donc principalement deux objectifs : d’une part, analyser les requêtes émanant des Etats membres et faire des propositions et, d’autre part, valider les règlements et directives sur la régulation.

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