LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

Publié le mardi 21 mai 2013 à 11h10min

PARTAGER :                          
Dégradation de l’axe routier  Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

Le tronçon Tenkodogo- Cinkansé long de 104 km, est situé sur l’axe Ouagdougou- frontière du Togo. C’est tout naturellement un axe très fréquenté, en particulier par les camions de transport de marchandises. Si jusqu’au 8 mai dernier où nous l’empruntions, il était encore fréquenté 24h/24, il ressort du constat qu’il est difficilement praticable ; en particulier sur sa dernière manche reliant les villes de Bittou et Cinkansé. Serait-ce dû aux surcharges de camions, à la construction de la route qui aura été peu sérieuse, ou à son utilisation déplacée ?

Depuis quelques années, le trafic portuaire de notre pays ainsi que d’autres pays limitrophes, transite en grande partie par Cinkansé. Ce qui fait de la route reliant cette ville frontalière, une véritable « route économique ».

Malheureusement, cette route se trouve dégradée au point qu’à certains endroits, le passage devient pratiquement impossible aux conducteurs non habitués. En effet, plus que des « nids de poule » que l’on peut éviter avec un peu de vigilance, ce sont de véritables trous de grandes dimensions qu’on a sur cette route. Pire, par endroits, le goudron a complètement disparu sur des distances non négligeables.

Pourtant, c’est un axe routier assez important pour l’économie de notre pays. De ce fait, son état assez praticable doit constituer une préoccupation majeure. Mais ce ne semble pas être le cas, quand on sait que cette situation déplorable ne date pas d’aujourd’hui.

Mais pourquoi en est-on arrivé à là ?

La dégradation d’une voie bitumée peut tenir -sans avoir la prétention de raisonner en spécialiste- au fait qu’elle n’ait pas été sérieusement construite. La réalisation de route d’une telle fréquentation doit respecter des normes de qualité des matériaux utilisées avec une rigueur professionnelle excluant toute complaisance.

Mais les circuits tortueux d’attribution des marchés en la matière font que les entreprises retenues pour le travail versent quelques fois des dessous de tables à ceux-là mêmes qui doivent exiger un ouvrage qualitativement réalisé. Du coup, nos entreprises dont la plupart manquent encore des capacités avérées, réalisent, avec le souci légitime d’engranger des bénéfices, ce qu’elles auront pu. Et c’est dans de telles conditions que nos routes sont construites. Leur dégradation ne peut donc tarder, quand on sait que le respect de la charge à l’essieu est aussi foulé au pied par les transporteurs.

Au sein de l’espace UEMOA en effet, une Résolution N° 14 impose le respect de la charge à l’essieu ; ce qui fonde la traque aux surcharges. Mais au constat, les surcharges sont encore lésion. Que ce soit les transports de marchandises ou de personnes, les surcharges sont fréquentes. Pire, avec les transports mixtes (marchandises et personnes), des personnes se retrouvent perchées sur des marchandises.

Que de questions !

Les transporteurs, sont-ils plus rusés que les douaniers et policiers postés à presque chaque 10 km et chargés de l’application de cette Résolution ? Ou bénéficient-ils, moyennant désintéressement, de la complicité de ces agents qui, très souvent, jouent leurs rôles dans un intérêt autre que celui supérieur de la nation ?

Il est clair que quelque part, il y a du laisser-aller frauduleux guidés par des intérêts purement individuels.

Le tronçon routier Bittou-Cinkansé, long de 39 km, est-il utilisé contrairement à sa destination ? Autrement dit, y’ a-t-il des gens qui empruntent cet axe en décollant expressément la bitume ou en posant délibérément d’autres actes n’entrant dans le cadre de son utilisation normale ?

La question se pose, eu égard à l’état particulièrement dégradé par rapport au tronçon d’avant Bittou, à partir de Tenkodogo. C’est à ce niveau que la dégradation de l’axe est d’une extrême gravité.

Bien évidemment, les transporteurs, de marchandises en particulier, ne serait-ce que parce qu’ils sont fréquents sur l’axe, participent de sa dégradation. Mais, nos autorités en sont les premiers responsables, en ce que non seulement nos gouvernants manquent et de la vision et de la loyauté, mais aussi nos forces de contrôle n’hésitent à sacrifier l’intérêt supérieur de la nation sur l’hôtel d’intérêts individuels d’ailleurs frauduleux.

En plus du fait qu’il est temps que nos gouvernants aient de la vision dans la réalisation des infrastructures, routières notamment, il importe que la complaisance soit mise de côté par respect pour les générations futures de qui nous empruntons la terre et qui ont le droit de vivre mieux.

Fulbert Paré

Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 20 mai 2013 à 21:03, par Abeille En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    Vraiment il faudrait traiter en totalité le sujet :
    - Cette voie à été butumé quand ?
    - Quelle structure a exécuté les travaux ?
    - Ça été exécuté sous quel gouvernement ?
    - Qui était le ministre des infrastructures à cette période ?
    - Et le bureau d étude ?

    Je crois qu il faudrait que nous arrivons à éduquer cette population et que chacun sache que même dans 10 ans, 20 ans, 50 ans quelqu un peut être poursuivi pour action posée en toute impunité aujourd hui.

  • Le 20 mai 2013 à 21:03, par Tapsoba® (de H) En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    C est sans commentaire.Seulement, les surcharges sont légion plutot que "lésion".

  • Le 20 mai 2013 à 21:14 En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    surcharge des camions....

  • Le 20 mai 2013 à 21:25, par Jamanatigui En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    Dans tous les cas, c’est n’est pas la prémière fois que ces genres de choses arrivent au Faso. On se rappelle du tronçon Boromo-Bobo en son temps, Commencé à Boromo, le temps que le goudrons arrive à Bobo, il y’en avait plus à Boromo. Une certaines entreprise RAZEL est passé par là. On a voulu mettre cette dégradation sur le dos des gros porteurs Ghanéens et la reponse de ceux ci ne s’est pas fait tarder : Ils roulent sur la bitume dépuis Accra pourquoi le tronàon Accra-Frontière Burkina tient et que ce sont nos routes qui ne tiennent. C’est simplement les conséquences de la malgouvernance économique qu’uil faut relever ici.
    Prenez la route Pa-Di&bougou-Gaoua et voyez comment ce goudron a été construite et vous concluerez que de l’experise nationale en terme de construction de routes le Burkina peut compter sur ses fils, certaines de ses entreprises comme OK.

  • Le 20 mai 2013 à 21:52, par le pandoreau En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    Cette route n’a jamais été bien faite. Les différents faciès rocheux qu’il y a de parts et d’autres de la route qui sont confirmés sur la carte géologique du Burkina ont pour conséquence proportionnelle une variabilité de la nature du sol.et conséquemment encore les tassements différentiels du fait des "surpoids" qui dégradent la route. C’est une affaire sérieuse de géologue avant d’être une affaire de géotechnicien. Les compétences sont là, soyons sérieux , au lieu de nous amener des nullités scientifiques d’ailleurs, par complexe d’infériorité, pour leur donner des gros salaires dont on refuse le dixième à ses propres compatriotes pour les résultats que nous constatons tous.

  • Le 21 mai 2013 à 08:57, par Le fou En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    Il faut vraiment une prise de conscience sur la surcharge. Mais il faut savoir aussi que cette route ne date pas de maintenant, elle est une des plus anciennes nationales bitumées. Corriger nous deux fautes monsieur le journaliste "légion" et non "lésion", bitume est masculin et non féminin. Merci.

  • Le 21 mai 2013 à 09:34, par Conscience du Faso En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    On pourrait utiliser les 6 guiros par an du Sénat pour refaire cette route d’une importance capitale dans l’économie de notre pays. Voilà pourquoi on vous demande pour le moment de laisser tomber cette affaire de Sénat au Faso. Sinon la colère de Dieu risque de s’abattre sur vous.

  • Le 21 mai 2013 à 10:12, par Beton En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    Voila par exemple un projet de développement qui aurait bien mérité les 36 milliards que vont nous coûter cette foutue chambre que nos apprenti maçons veulent greffer à nos institutions de maisons qui en compte déjà plusieurs inoccupées.

  • Le 21 mai 2013 à 11:37, par pense En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    dans d’autres pays on pense au autoroutes et chez nous volà .surgarge et calitée de construitons devrais etre la premiere preocupation car cette route ses notres port autonome du burkina .pourquois pas l’autoroute.pour gagner en temps en santé de l’argent et bien d’autre profis mercis .

  • Le 21 mai 2013 à 11:40, par Etalons 1er En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    Abeille, les réponses aux questions que tu poses d’aideront-elles à resoudre le problème ? je pense que non. Cherchons des solutions à ce problème qui est actuel avant de chercher les coupables qui sans doute serons noyer par les flots de temps

  • Le 21 mai 2013 à 11:42, par Gringo En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    "De ce fait, son état assez praticable doit constituer une préoccupation majeure" Si la route est praticable, c’est quoi le probleme alors ?

  • Le 21 mai 2013 à 14:03, par boni En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    Si ma memoire ne me trompe pas cette route a ete construite il ya plus de 20 ans de cela donc , la responsabilite incombe au gouvernement qui n’a rien fait pour anticiper vue que le poste de douane de Bittou rapporte gros et le trafic est intance sur cette route.

  • Le 21 mai 2013 à 15:07, par ACTIVISTE En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    Le mal qui mine la société Burkinabé actuellement est sans doute celui de l’irresponsabilité des hommes politiques, qui ont, en coulisses, organisé une collusion avec certains autres « irresponsables » d’entreprises, mélangeant ainsi intérêts électoralistes et irresponsabilité publique : c’est la crise du capitalisme de copinage avec le politique. c’est l’exemple de RAZEL qu’on a accusé a tort sur la réfection de la Route Nationale n°1. RAZEL s’en était bien défendu en disant "il y’avait trop de 10%". Au dela de tout ça ya trop de routes goudronnés sur papier dont les financements ont déjà été bouffés. Alor qu’une route n’est refait que plusieurs années apres. DONC LA ROUTE TENKO-CINKANCE VA ATTENDRE LONGTEMPS N’EN DEPLAISE AUX CYTOYENS BURKINABE QUI SONT réduits à la mendicité et à l’alcoolisme, incapable de proposer le changement.

  • Le 21 mai 2013 à 16:11, par ali En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    bonjour mes frere bukinabe vraiment ça fais tres mal d’avoir ce genre de choses. mais avec un regime de 30 ans sa sera pure que au togo.je vous aime. belgique

  • Le 21 mai 2013 à 18:13, par Zoetaaba En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    Route bitumée, parce qu’il en existe au Faso ? A peine 5cm de bitume déversé sur la terre qu’on doit appélé route bitumée ? Au Burkina au fait semblant de goudronner les routes pour vider les caisses de l’Etat ça risque fort de durer pour longtemps à cause de la mauvaise gouvernance, la corruption, l’impunité... Il ne s’agit pas du tout un problème de surpoids mais de mauvais travail.

  • Le 22 mai 2013 à 18:35, par Poé En réponse à : Dégradation de l’axe routier Tenkodogo –Cinkansé : A qui la faute ?

    Monsieur le journaliste, la route Koupéla-Tenko-frontière du Togo date de 1992 si je ne me trompe. Elle a donc 21 ans et avait été réalisée par l’entreprise OK. Sans être technicien ou géotechnicien, je pense qu’elle avait été assez bien faite. Je ne sais pas quelle est la durée de vie d’une route aussi exploitée que celle-là. La surexploitation de cette route depuis les événements de la RCI n’est pas étrangère à cette dégradation du tronçon.
    J’aurais appris que le financement est acquis mais je ne sais pas pourquoi les travaux tardent à démarrer.
    Il va falloir que le gouvernement se saisissent rapidement du dossier car il y a beaucoup d’accidents et de nuisance sonore pour les riverains !!!!!

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique