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Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

Publié le lundi 13 mai 2013 à 14h23min

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Si aujourd’hui, on a tendance à faire croire que l’Etat n’a plus d’autorité et que c’est de sa faute à lui seul, ce n’est forcément pas le cas. Car, dans la perte de l’autorité de l’Etat telle qu’elle se présente actuellement, nous sommes tous responsables.

A commencer par la cellule familiale. Autant le dire…nos enfants manquent d’éducation à la base. Si bien que l’école, la société de façon générale n’y peut plus rien. Un ami racontait un jour que lors d’une causerie avec des enseignants, certains d’entre eux ont confessé qu’ils ont peur des enfants.

Alors qu’ils sont sensés les éduquer. On est où, là ? Quand l’enfant ne respecte plus son père, sa mère et ses parents à la maison, quand ils ne lui font plus peur, il ne faut pas lui demander de respecter d’autres personnes, surtout quand il ne les connait pas. Autrement, la première perte de l’autorité parentale, puis de l’Etat, a débuté par là. Qu’on le veuille ou pas. Ensuite, il faut aussi le dire, sous la révolution, tout le système éducatif a tellement été bouleversé que l’école depuis ces années a perdu de toute son autorité. N’est-ce pas en ce moment que les élèves pouvaient appeler leurs maitres ou professeurs « camarade » ? Dans les quartiers devenus secteurs, les Comités de défense de la révolution (CDR), devenus Comités révolutionnaires (CR) sous la Rectification, qui n’étaient très souvent de « petits garçons » avaient réussi par imposer leurs « lois » à tel point que la vraie loi n’avait plus de rigueur. A l’école, l’éducation civique « a foutu le camp » au profit d’une certaine éducation révolutionnaire doctrinale. Ainsi, depuis ces années, on a pensé que l’Etat était très fort, alors qu’en réalité, c’est parce qu’il faisait régner la terreur et que quelque part, les gens « se cherchaient ».

Avec l’avènement de la démocratie, surtout qu’elle est mal comprise, on a pensé que l’heure est venue de dire et de faire ce que chacun veut. En oubliant que la démocratie, c’est l’expression des droits et des devoirs. Quand on y ajoute les mouvements de lutte contre l’impunité qui, très tôt, ont réussi à faire croire que les pouvoirs publics ne punissaient pas assez ceux qu’on indexait comme détourneurs de biens publics, la coupe devenait assez pleine pour que l’Etat ne soit pas assez fort. On peut encore se rappeler de la montée au créneau d’Alidou Ouédraogo, alors président de l’Union interafricaine des droits de l’Homme (UIDH) et du Mouvement burkinabé des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) lorsque de présumés voleurs ou bandits de grands chemins ont été abattus par des forces de sécurité. On revendiquait les droits de ces derniers.

Ce qui est tout à fait normal, mais l’opinion en ce moment, avait-elle bien compris le message que suppose la présomption ? On peut bien en douter puisque certains avaient laissé comprendre tout simplement que des coupeurs de routes ou bandits à mains armées avaient des droits. Comme s’ils avaient le droit de voler et de tuer.

Puis est venue cette crise sociopolitique de 2011 au cours de laquelle, l’Etat dans le but ultime de ne pas conduire le pays au chaos a laissé faire certaines choses : notamment en donnant suite favorable à des revendications qui n’en valaient pas la peine ; en négociant avec des mouvements d’humeur qui ne le méritaient pas ; en s’abstenant de réprimer certains manifestants qui en faisaient trop, etc. Chacun, une fois de plus s’est dit qu’on pouvait faire ce qu’on veut, dire ce qu’on veut, revendiquer ce qu’on veut et comme on veut. La justice ? Oui, on l’a accusée d’être à la solde des plus forts. Malheureusement, elle a un fonctionnement que très peu de Burkinabè comprennent. Si bien que personne ne lui fait véritablement pas confiance. Résultats : les Burkinabè non seulement font ce qu’ils veulent, pire, se rendent justice eux-mêmes. Ainsi, on dit que l’Etat a perdu son autorité. Mais à qui cela profite-t-il, puisque personne n’est à l’abri d’une vengeance populaire ?

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 13 mai 2013 à 22:10, par Koulbega En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

    je regrette mais ne confondez pas les époques sous la révolution le peuple était digne et intègre l’appellation camarade est un siglne d’afection vs étiez pas seul a vivre la revolution

  • Le 13 mai 2013 à 22:26, par kaiserrasbank En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

    Ahahahahabaaa !!!!pardon faut citer revendications satisfaites qui n’en valaient pas la peine ???Toi là je ne sais plus quoi dire ????

    • Le 14 mai 2013 à 00:30, par PAKOUET En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

      Si les gens pense que fraper les parents fraper ses professeur bruler les feu tricolor bruler les maternite ,les commissariat ,gouvernora ,les mairie ect....sont des acte de bravour on y va ! quelqu’un va chier un jour et se cacher dèrrière son caca. LA DEMOCRATIE EST TROP TOT POUR LAFRIQUE. LAFRICAIN EST COMME UN ANE IL FAUT UN FOUET TJOUR SUR SES FESSE

  • Le 14 mai 2013 à 00:05, par PAKOUET En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

    On a vu des eleves giffler leur professeur ; on voi chaque foi des gen bruler des feu dvant les policiers comme acte d bravour on voi des enfants fraper leur parent .Les malfaiteur st plu protege par lesdroit de lomme. Vs nalle jamais voir les droi d lomme alle soutenir une famille qui a perdu leur fils ds un brakage .la plu part des elèves qui aime les grèves st des cancres parce quil non rien a perdre.L education est detruite par le faite d n plu renvoyé les eleve cancre qui polu latmospher ; remeté lè a leur paren pr faire otre chose .Cè l mo democratie qui va detruire lafrique.REVENONS ANOTRE REVOLUTION L PEUPLE EST POURI.

  • Le 14 mai 2013 à 08:46, par DUBONHEUR En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

    Si vous connaissez l’histoire de Mobutu, de Chaka...vous allez comprendre ce qui se passe ! trop de pouvoir tue le pouvoir !
    Que Dieu nous preserve du pire ! Un pays instable ne fait qu’augmenter la pauvreté !

  • Le 14 mai 2013 à 09:01, par Clemso En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

    Mr Kani, vous avez raté vote analyse, nous ne sommes pas tous responsable. C’est le régime en place depuis plus de 25 ans qui est responsable avec le vote ou la mise en application de textes bidon copié de l’occident. Je ne pense pas que sous la révolution un enfant avait le courage de convoqué son papa ou son enseignant devant l’autorité, aujourd’hui cela est une réalité. Aujourd’hui les dirigeants en ont fait de ces textes bidon des entreprises pour exploiter l’ignorance de la population pour se faire de l’argent avec des associations de droit de l’enfant ou de la femme qui explique mal le droit qui fait l’objet de mauvaise interprétation de la part des enfants et des femmes. La société prend donc le coût tous les niveaux. Pire certain journaliste fait des analyses pareilles, non réaliste. Pour restauré cette autorité, il faut que l’état revoit sa politique générale et arrête de corrompre pour régné. La corruption est une pratique des lâches !!! c’est claire que cela ne profite a personne ! Mais, ce qui est sûr ce sont les honnête burkinabé qui en pâtisse ! Tot ou tard l’autorité va revenir, mais certain seront trés loin

  • Le 14 mai 2013 à 09:07, par Le Guide En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

    Pourquoi l’État a perdu son autorité ? Parce qu’il y a la mal gouvernance et la mauvaise gestion des ressources. Gérer bien, gouverner bien et tout ira mieux !

  • Le 14 mai 2013 à 09:23, par tampo En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

    C’est la faute au pouvoir en place qui autre préoccupation que son fauteuil, sinon comment comprendre que des personnes conscientes décident voir empçechent les enseignement de frapper les élèves à l’ecole primaire. dc arrivé au lycée il s’en fou. si on veut remédier à ces sauvagéries il faut qu’on laisse les enseignant corrigé les élèves et si un parent se plaint on lui remet son rejeton comme ça se faisait dans le temps

  • Le 14 mai 2013 à 10:10, par badr En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

    Très bien dit monsieur KANI
    Cependant vous avez oublié vos amis du Front Populaire,plutard ODP/MT et aujourd ’hui CDP dans cette affaire.Ils ont discrédité toutes les structures socio-culturelles à commencer par les religieux jusqu’aux coutumiers.Quand dans un pays la vertue est liée la quantité d’argent détourné,aux nombres de parcelles brigandées ,on ne peut aboutir qu’à cela.
    vous faites exprès comme "express" ou quoi ?
    la justice n’a de sens que pour les riches et les COMPAORE.
    DEPUIS LE 15 OCTOBRE 1987 CE PAYS EST DANS LE CHAOS MONSIEUR KANI.
    "qui sème le vent,récolte la tempête"

  • Le 14 mai 2013 à 10:52, par laflêche En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

    écoutez , même les expatriés s’en foutent des lois de notre pays. Même lorsqu’elles sont signées par les les premiers dirigeants de ce pays. Mais à qui la faute ? reponse : Ce sont nos même dirigeants. ils se sont vendus moins chers dehors et qu’est ce qu’ils veulent en retour ? Ils n’ont qu’a commencé à se faire respecter dehors et le reste sera une suite logique.

  • Le 14 mai 2013 à 13:27, par Bark biiga En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

    Mon cher journaliste, on ne peut pas faire 25 ans de pouvoir sans perdre son autorite, on a vu le cas F H Boigny en CIV ou a la fin il s’est retrouver seul dans son palais sans collarateur parce que tte les couches de la société etait toucher par une crise qui ne disait pas son nom,donc prenez le soin d’analyse vos articles avant de les publier merci

  • Le 14 mai 2013 à 13:30, par MBA Fô PIAN En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

    Le mal qui traverse le Burkina actuellement est sans doute celui de l’irresponsabilité des hommes politiques, qui ont, en coulisses, organisé une collusion avec certains autres « irresponsables » d’entreprises, de chefs coutumiers, de chefs religieux mélangeant ainsi intérêts électoralistes et irresponsabilité publique : c’est la crise du capitalisme de copinage avec le politique.
    Un climat des affaires verrouillé en faveur des entrepreneurs à la solde des hommes politiques. LE MAEP l’a bien dit : « le système politique burkinabe est verrouillé ». l’oposition n’a pas droit de cité. L’administration est collée à la politique.

  • Le 14 mai 2013 à 13:52, par Momo En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

    A côté de la plaque dans l’analyse comme d’habitude ! Comment le fait d’appeler les uns et les autres "camarades" peut-il avoir mis l’autorité de l’Etat à mal ? D’ailleurs, cela a duré combien de temps la révolution ? Seulement quatre (4) ans et "la rectification" de certains dans tout cela, ceux-là qui se sont subitement vêtus des oripeaux de démocrates ?

    Est-ce "camarade" qui a dit à la justice depuis près de 2 décennies de traiter les dossiers de façon sélective ? De traiter inéquitablement les burkinabè, pauvreté garantie pour les uns et richesse assurée indéfiniment pour les autres. L’égalité des chances, où as-tu mis cela ? Ce n’est pas la révolution qui a supprimé les bourses au secondaire.

    L’autorité se fonde aussi sur la capacité à distribuer des ressources.
    Aussi, William ZARTMAN tenait ce propos : « La capacité d’accorder ou non des ressources est l’essence même du pouvoir… ». Dans la famille le père de famille est père de famille surtout parce qu’il satisfait les besoins de ses enfants et de sa femmes. Il tire son autorité de sa capacité à payer les frais de scolarité des enfants, à assurer la "popote", etc. D’ailleurs quand il est sans emploi, il perd cette autorité au profit de la femme qui continue par son petit commerce à assurer le minimum.

    L’Etat burkinabè d’aujourd’hui accorde-t-il mieux des ressources que ne le faisait l’Etat révolutionnaire d’hier ? J’en doute fort ! Avec moins de ressources à sa disposition, la révolution avait mieux réussi en matière de redistribution des ressources et c’est de la que vient réellement son autorité ! L’autorité se mérite, elle ne se réclame pas !

  • Le 14 mai 2013 à 18:14, par Sid Pa Yii En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

    Des écrits pareilles contribuent à accentuer le désordre car emprunt d’un subjectivisme patent et loin la vérité !Il y a des sous entendus sans argumentation qui laissent croire que la perte de l’autorité de l’État a commencé sous la révolution ;bien au contraire, la révolution a éduqué le peuple pour qu’il respecte ses gouvernants si ceux ci sont des exemples en matière de respect des lois dans la transparence et sans favoritisme aucun.Est ce le cas de nos jours ou si vous préférez depuis la rectification ? La réponse à cette question vous permettra de réécrire un papier plus objectif et participer ainsi à l’éducation du peuple(dommage que votre logique ne vous a pas permis d’arriver à des esquisses de solutions ; en pouvait - il en )

  • Le 14 mai 2013 à 21:13, par COUL56 En réponse à : Autant le dire… : Perte de l’autorité de l’Etat, à qui cela profite-t-il ?

    Bravo !
    Votre analyse est propre comme de l’eau de roche.
    Si tous les burkinabé avaient les meme manières de decruper les situations notre pays serait un pays de paix ,car nous vivons dans un semblant de paix.
    MERCI

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