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Autant le dire… : Faut-il continuer de parler de la santé de nos chefs d’Etat ?

Publié le lundi 29 avril 2013 à 19h46min

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La question est importante, aussi importante qu’elle est même d’actualité. Abdoul Aziz Bouteflika est malade. Le fait qu’il ait été hospitalité à Val de Grâces en France a été suffisant pour dire qu’il est incapable de diriger son pays. Mieux, certains avancent que le fait de parler de sa santé est une manière de préparer l’opinion face à cette incapacité à diriger l’Algérie et par ricochet à la probable transition qui sera menée bientôt.

Les plus intransigeants se demandent si l’Algérie va échapper au printemps arabe qui a secoué en 2011 la Tunisie, l’Egypte et la Libye. En tout cas, tout porte à croire que l’Algérie est au bord de l’implosion parce que le président est malade. Ainsi, on est en train, lentement mais très sûrement, de jeter un pays et son peuple en pâture.

Qu’adviendrait-il si effectivement l’Algérie entrait dans une crise
sociopolitique ? Touchons du bois et espérons que les Algériens sont suffisamment préparés et forts pour affronter une éventuelle transition au cas où le président n’arriverait pas à surmonter sa maladie.

Chez nous au pays, il a suffi que Blaise Compaoré quitte le pays sans trop faire de bruit pour une destination à l’Hexagone pour qu’on parle de sa santé. Heureusement les commentaires n’ont pas jusqu’à présent dépassé le seul fait d’en parler. Mais, si les commentaires devraient aller au-delà, il se poserait la question de diffusion du bulletin de santé de nos chefs d’Etat. Il est vrai qu’en leur qualité, la santé des chefs d’Etat nous intéresse. Au-delà de son aspect “people”, la santé du président concerne à juste titre son peuple. Puisqu’il est son mandataire, son représentant et garant de son unité. Mais si la santé du président doit créer des crises sociopolitiques, dans ce sens qu’elle suscite des velléités de tout genre, il y a lieu, une fois de plus de s’interroger sur la nécessité d’en rendre compte.

Un président français avait dit que les Africains ne sont pas assez mûrs pour la démocratie. Pour le paraphraser, on pourrait aussi se demander si les Africains sont-ils suffisamment mûrs pour parler et surtout gérer la santé de leurs présidents ? Un président est un homme normal ; il vit comme tous les autres hommes. Il mange, boit, court, marche, se couche et se réveille comme vous et moi. Les moustiques le piquent et lui transmettent le paludisme, comme vous et moi ; il boit la bière, mange le tô, le riz et le « gnongon » aux feuilles de haricot et à base de petit mil ou d’une autre céréale comme vous et moi. Il « pique » la diarrhée ou les douleurs stomacales s’il a mal mangé ou trop bu. Tout ce qui nous arrive peut lui arriver. C’est donc un homme normal, avec ses forces et ses faiblesses, naturelles ou habituelles.

En effet, il est tout à fait normal, et c’est peut-être là que se trouve la différence, un président « n’est pas n’importe qui ». Représentant de toute une nation, il doit jouir de toutes ses facultés pour assumer correctement ses missions. Aussi, dans ce rôle bien précis, le peuple a besoin de savoir qu’il est capable de conduire son destin. Mais si la nouvelle, rien que la nouvelle de sa maladie doit conduire ce même peuple dans une instabilité quelconque, il y a un problème. Car, au-delà de la santé du président et de tout ce que cela peut comporter, il faudrait mettre toujours en avant l’avenir de la nation. C’est pourquoi, le fait qu’un président soit malade ne doit pas être une occasion pour « foutre son pays dans la merde ». C’est dire que si nos esprits ne sont pas encore mûrs pour comprendre et accepter qu’un président tombe malade, et même gravement comme tout le monde, on doit être en mesure de comprendre pourquoi cette omerta sur la santé et la maladie de nos chefs d’Etat.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 30 avril 2013 à 00:55 En réponse à : Autant le dire… : Faut-il continuer de parler de la santé de nos chefs d’Etat ?

    1. "Mais si la nouvelle, rien que la nouvelle de sa maladie doit conduire ce même peuple dans une instabilité quelconque, il y a un problème", Adrianne, note que ce n’est pas le peuple qui sera en instabilité mais le pouvoir qui est dans les mains du Président !
    2. "C’est à dire que si nos esprits ne sont pas encore mûrs pour comprendre et accepter qu’un président tombe malade, et même gravement comme tout le monde, on doit être en mesure de comprendre pourquoi cette omerta sur la santé et la maladie de nos chefs d’Etat". Audrianne, penses-tu vraiment qu’un peuple entier soit dans cette situation ? Tu as gravement fait l’analogie avec ce qu’avait dit le Président français que tu as cité précédemment !
    Ma chère, en toute sincérité, tu commence à écrire n’importe quoi ! Vraiment ! Tes réflexions sont mêmes dangereuses pour les gens qui nous dirigent.

  • Le 30 avril 2013 à 07:24, par lumière En réponse à : Autant le dire… : Faut-il continuer de parler de la santé de nos chefs d’Etat ?

    Le problème est mal posé car ce n’est pas que les populations n’acceptent pas que leur président tombe malade mais le fait d’avoir une idée claire sur sa maladie et partant sa capacité à gouverner le pays. Justement c’est parce qu’il ya tjrs un flou sur leur maladie que les gens deviennent supersticieux quand à leur état de santé. Vous avez déjà entendu que Blaise est couché à cause d’une grippe ou d’un palu ou piqué une indigestion ? non parce que ce qui sont autour du président entretienne le mythe d’un président toujours bien portant si bien que par finir on le prend pour un super-homme sinon un dieu. ce qui fait que quand il tombe gravement malade et qu’on ne peut plus caché, c’est en ce moment que le peuple voit que ce n’est q’un homme d’où ses inquiétudes.

  • Le 30 avril 2013 à 07:50, par Rasta bourgeois En réponse à : Autant le dire… : Faut-il continuer de parler de la santé de nos chefs d’Etat ?

    la vraie question, cher journaliste, c’est de savoir pourquoi la nouvelle de la maladie de nos présidents est souvent source de remue ménage généralisé. à mon avis, c’est parce que nos présidents ne se contentent pas le plus souvent d’être simplement ce qu’ils doivent être : de simples mandataires de leurs peuples respectifs. en effet, si au début du mandat de la plupart d’entre eux, ils jouent ou occupent à merveille ce rôle, il y a qu’au moment de leurs maladies, ils ne sont plus vraiment de dignes représentants de leurs peuples : parce qu’avant ces instants, ils auront presque tous eut le temps de tronquer la volonté de leurs populations, soit par des révisions constitutionnelles pour se maintenir au pouvoir, soit par une gestion clanique et gabégique des ressources de leurs pays ! ils sont donc devenus des "brigands" politiques et comme tels, la nouvelle de leur mauvaise santé crée une certaine effervescence en ceux qu’ils ont abusé durablement.
    si vous voulez comprendre ma logique, prêtez une oreille attentive à ce qui se passe en afrique du sud avec la santé dégradante de Madiba : les sud africains, et une grande partie des africains en sont inquiets malgré le fait qu’il n’est même plus aux affaires ; cette inquiétude tire sa source de la valeur de l’homme ; il est un héros pour nous tous...voilà pourquoi, malgré sa vieillesse, nous continuons à nous inquiéter pour lui ! je suis sûr que si c’était mobutou qui traversait ces mêmes souffrances, nos sentiments auraient été tout autres !

    • Le 30 avril 2013 à 12:57, par yologo En réponse à : Autant le dire… : Faut-il continuer de parler de la santé de nos chefs d’Etat ?

      Vous avez saisi le prétexte de l’hospitalisation du président algérien pour vous saisir de votre cas. C’est vrai, le président du Faso ne sent pas bien et ça se voit. Il faut communiquer autour de sa santé. C’est primordial pour les Burkinabé. Ils doivent connaitre toute la vérité

  • Le 30 avril 2013 à 08:49, par Yero Salomon En réponse à : Autant le dire… : Faut-il continuer de parler de la santé de nos chefs d’Etat ?

    Un ministre de Omar Bongo disait que ce dernier allait bien pendant qu’il etait entre la vie et la mort. Tant qu’un president africain vit, il va tres bien.
    La n’est pas notre probleme : Apres 25 ans au pouvoir, Blaise n’a pas pu fournir assez d’eau et d’electricite a la seule ville de Ouaga. Qu’il laisse d’autres fils du pays essayer autre chose.

  • Le 30 avril 2013 à 11:23, par July En réponse à : Autant le dire… : Faut-il continuer de parler de la santé de nos chefs d’Etat ?

    Audrianne, tu pilles et vannes en même temps. De tout façon c’est vous qui etes toujours à l’aéroport pour constater les vas et viens des chefs d’états. Donner nous la vrai information madame.

  • Le 7 mai 2013 à 10:33 En réponse à : Autant le dire… : Faut-il continuer de parler de la santé de nos chefs d’Etat ?

    Oui. sils sont viruse il faut le dire et comme ca on les vote pas. on a pas besoin de maladies pour nous diriger. Ils nont pas le temps ni la paix ni la quietude pour prendre les meilleurs dezicions.

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