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Mali : Serval prolongé, élections aussi ?

Publié le dimanche 28 avril 2013 à 21h58min

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Attention, une prolongation en cache certainement une autre. Même si le grand sachem de France, qui a déclenché l’Opération Serval pour des raisons humanitaires, veut être « intraitable » sur la date butoir de juillet pour la tenue des élections générales d’un Mali en guerre contre le terrorisme...

Tout le monde a dit « Oui ». Et ceux qui avaient peut-être envie de dire « Non » (Front de gauche) ont préféré s’abstenir. Le Parlement français a donc voté à 342 voix pour et zéro contre la prolongation de l’Opération Serval, déclenchée il y a quelque quatre mois pour bouter les islamo-terroristes, qui menaçaient de prendre Bamako, hors du Mali. Une opération dont le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, dit qu’elle est une « réussite politique et militaire ». Et alors que cinq cents soldats français ont déjà regagné leur pays dans le cadre du retrait progressif des troupes initié par Paris, les autres, environ 4 000 hommes, doivent sans doute patienter un peu plus. Même si on indique que 2 000 d’entre eux quitteront le terrain des opérations en juillet.

Le mois de juillet est justement dans la ligne de mire, comme un horizon du réel dénouement de cette crise malienne, du fait qu’il constitue le terme pour doter le pays, au minimum, d’un président légitime, sorti des urnes. « Intraitable » sur ce terme, le chef de l’Etat français, François Hollande, reculera-t-il si la donne impose une... prolongation ? Juillet est en effet si proche - moins de trois mois -, alors qu’il reste tant à faire pour tenir une élection qui ne crée pas plus de problèmes qu’elle n’en résout. La question taraude les esprits et l’on se demande bien, ici et là, comment le Mali peut réussir à respecter ce calendrier avec les contraintes qui sont les siennes aujourd’hui. Le moins que l’on puisse en dire, en effet, c’est que le calendrier électoral est resserré, tandis que le pays doit faire face à « une insécurité récurrente et de nombreux défis d’ordre technique et organisationnel ».
Déjà, une bonne partie de la classe politique malienne reste sceptique sur la possibilité de tenir de bonnes élections en juillet 2013. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) aussi. Mais le gouvernement reste ferme et le Premier ministre ne démord pas, pour l’instant, de l’échéance annoncée. Posture toute politique sans doute, quand on sait que la France met la pression afin de doter le pays d’institutions élues et d’enrayer le discours de ceux qui l’accusent d’aider un « régime putschiste ». Donc, selon le gong officiel, les élections, ou tout au moins l’élection présidentielle, aura bel et bien lieu en juillet prochain.

Seulement, une partie du territoire malien reste « incontrôlée » et un nombre importants de Maliens, donc d’électeurs, ont dû fuir leurs localités, voire le pays. Comment gérer le vote de ces réfugiés et comment assurer la sécurité des électeurs et des opérations de vote partout où besoin sera ? En tout cas, pour le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Kadré Désiré Ouédraogo, les élections devraient se tenir sur toute l’étendue du territoire national malien. « La question résiduelle est celle de Kidal et du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, un groupe rebelle touareg indépendantiste, Ndlr) et (...) son refus de déploiement de l’armée malienne à Kidal. Ce qui est incompatible avec la souveraineté nationale du pays », a indiqué Kadré.

Autant dire que tous les protagonistes de cette sale affaire malienne ont encore du pain sur la planche. Et bien malin qui pourra dire aujourd’hui si ces satanées élections auront vraiment lieu en juillet !

JJ

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Vos commentaires

  • Le 8 mai 2013 à 10:18 En réponse à : Mali : Serval prolongé, élections aussi ?

    Tout dépend d’où on se place. Si l’on veut des élections pour la forme, c’est bien possible, même aujourdhui des Maliens peuvent voter . Mais si c’est le sens que l’on veut c’est pas impossible. Un an ne suffirat pas pour préparer ces élections. Attendre que d’autres viennent résoudre vos problèmes est un suicide. Chacun, y compris la France, a ses propres problèmes et rien n’est gratuit dans ce monde. Pauvres Africains

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