Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation : « Tant que l’élection de M. Bonkoungou n’est pas annulée, il est le maire de l’arrondissement n°4 »
Dans l’entretien suivant, le ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, Toussaint Abel Coulibaly, se prononce sans langue de bois sur le blocage qui se passe dans l’arrondissement n°4 de Ouagadougou.
Sidwaya (S.) : Le conseil de l’arrondissement n°4 de Ouagadougou a élu son maire en la personne d’Issa Anatole Bonkoungou, mais celui-ci est contesté. Que dit la loi en la matière et quelle lecture en faites-vous ?
Toussaint Abel Coulibaly (T.A.C) : En tant que ministre de tutelle, je suis chargé de mettre en œuvre la politique de décentralisation du gouvernement. Ce qui veut dire les collectivités territoriales et leurs conseils municipaux, préalablement établis. Dans le fonctionnement actuel de notre décentralisation, le conseil municipal et le maire sont élus. Le maire est installé et le ministre de tutelle administrative, que je suis, prend le relais pour s’assurer que le fonctionnement des collectivités territoriales se fait dans les règles de l’art. En ce qui concerne le cas spécifique de l’arrondissement n°4, comme je ne participe pas aux élections, je ne sais pas exactement ce qu’il en est. Mais de ce que je sais, il me revient que monsieur Bonkoungou a été élu par les conseillers municipaux comme maire de l’arrondissement n°4. Je m’en tiens à cela et j’attends donc qu’on l’installe comme les autres maires du Burkina. Maintenant, s’il y a un problème qui peut troubler l’ordre public, il y a des dispositions et des précautions qu’on peut prendre pour faire en sorte que la contestation qui a résulté de son élection, comme dans certaines localités d’ailleurs, ne puisse pas être une source de désarticulation de l’arrondissement, mais plutôt de consolidation. Toujours est-il que tant que son élection n’est pas annulée, c’est qu’il est le maire de l’arrondissement n°4.
S. : Le blocage est pourtant réel à l’arrondissement n°4…
T.A.C : Ne vous en faites pas, il va être installé (Ndlr : il répète la phrase). Mais encore une fois, je pense qu’il faut dépassionner les questions de l’arrondissement n°4. Nous n’avons pas intérêt, en tant qu’Etat, à laisser un de nos démembrements dans une situation d’impasse. En tant que ministre de tutelle, j’ai déjà lancé un appel, à partir de To, à l’ensemble des acteurs, des partis politiques, de la société civile et des populations elles-mêmes, et je m’en tiens à cela. Il y a des moments où il faut mettre l’intérêt supérieur au-dessus des intérêts partisans ou personnels. Dans l’arrondissement n°4, c’est plus une question de personne qu’une question de procédure. Comme les acteurs sont connus, je leur demande simplement de s’accorder sur l’essentiel pour le bonheur des populations, et il ne peut en être autrement.
S. : Comment comptez-vous travailler avec un maire qui est contesté et qui a même été suspendu des instances et organes de son parti ?
T.A.C : Je ne rentre pas dans l’organisation des partis politiques et je n’installe pas les maires. Il y a un ministère qui est chargé de l’Administration du territoire, qui installe les maires. Après l’installation des maires, je prends le relais pour gérer la politique de décentralisation du gouvernement. Pour moi, là où il y a des maires installés, ce seront des conseils municipaux. Là où il y a des difficultés de fonctionnement, j’ai déjà donné ma position, on en arrivera à des délégations spéciales ! Est-ce que c’est ce que les acteurs veulent ? Je ne sais pas, mais j’en doute que l’arrondissement n°4 voudra d’un pareil dénouement. Parce qu’à ce rythme où l’on conteste l’élection d’Anatole Bonkoungou, qui est-ce qui prouve qu’on ne contestera pas un autre qu’on viendra à dire qu’il est élu. On restera alors dans un cercle vicieux. Je ne suis pas ministre d’un parti politique mais de la république et ma fonction n’est pas de gérer les partis politiques.
S. : L’opposition a élevé sa voix par l’entremise de son chef de file pour accuser les responsables du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) d’être à la base du blocage constaté dans certains conseils. Qu’en dites-vous ?
T.A.C. : Je suis ministre et je ne gère pas les partis politiques. Ma position est républicaine. C’est bien de dire que les blocages sont dûs à X ou à Y, mais il n’y a pas de blocage tant qu’il n’y a pas deux parties. Je pense que ce n’est pas le moment de tirer sur la corde pour qu’elle se casse. Il est mieux de respecter les règles républicaines en ne sortant pas des textes. Ce n’est pas une question de Bonkoungou, de Traoré ou de Kaboré.
S. : Que disent les textes en la matière ?
T.A.C. : Les textes disent qu’il faut élire un maire et l’installer ensuite. Si monsieur Bonkoungou a été élu, c’est qu’il est élu. L’élire est de la responsabilité des conseillers et l’installer relève du gouvernement, à travers un ministère chargé de la question et au bout du compte, nous, nous prenons le relais pour gérer. Si on applique ces textes, il n’y a pas de raisons qu’il y ait des contestataires. Si des personnes contestent l’élection de Bonkoungou, il n’en demeure pas moins que les partisans de ce dernier pourraient également contester l’élection d’une autre personne. En ce moment, on ne s’en sortirait pas. Pour l’intérêt de la population, il faut accepter le jeu républicain.
S. : Dans le court terme, qu’est-ce qui pourrait advenir à cet arrondissement ?
T.A.C : Je souhaite qu’il y ait l’apaisement. C’est un tout nouvel arrondissement selon le découpage et je souhaite que les uns et les autres fassent la paix et que l’on puisse travailler sur l’essentiel. Un mandat n’est jamais éternel. Si rien ne remet fondamentalement en cause l’élection de monsieur Bonkoungou, il n’y a pas lieu, vraiment, à faire de l’arrondissement n°4, une exception parmi 360 et quelques. Le court terme, c’est que l’on puisse réunir les conditions d’installation du maire et mon souhait est que toutes les collectivités puissent fonctionner parce qu’une seule de moins constitue, pour moi, un recul dans la démocratie. Pour analyser une situation, il faut bien la connaître. Il ne faut pas indexer des gens ou trouver des fautifs, mais trouver la solution pour une cohésion dans cet arrondissement. Parce qu’à force de creuser le fossé entre les partisans et les adversaires, on finit par rentrer dans un cycle infernal, or ce n’est pas la meilleure solution. Ce que je souhaite, c’est l’apaisement et la réconciliation entre les acteurs, pour que nous puissions installer le maire et que l’arrondissement n°4 fonctionne comme les autres.
S. : Pourtant, les positions semblent tranchées dans cette affaire ?
T.A.C. : La république est ce qu’elle est. Elle donne peut-être, par moments, l’impression d’être faible, mais elle est forte et doit le rester. L’arrondissement n°4 est habité par des Burkinabè, des amis du Burkina Faso, on ne peut pas en faire un no man’s land. Rassurez-vous, ce problème il va être géré d’une façon ou d’une autre.
Propos recueillis par
Souleymane SAWADOGO
Vos commentaires
1. Le 26 avril 2013 à 20:27, par luciano En réponse à : Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation : « Tant que l’élection de M. Bonkoungou n’est pas annulée, il est le maire de l’arrondissement n°4 »
Il faut que les gens prennent leur responsabilité...le MATD est plus qu’interpellé. Le CDP n’est pas au-dessus de la république pour bloquer le fonctionnement normal de la mairie de l’arrondissement 4. Le parti de la majorité est le premier à installer le désordre. Est ce cela votre émergence ?
2. Le 27 avril 2013 à 10:04, par Le vigilant En réponse à : Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation : « Tant que l’élection de M. Bonkoungou n’est pas annulée, il est le maire de l’arrondissement n°4 »
Bien dit Monsieur le MINISTRE. je te respecte
3. Le 27 avril 2013 à 10:21, par anta En réponse à : Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation : « Tant que l’élection de M. Bonkoungou n’est pas annulée, il est le maire de l’arrondissement n°4 »
le cdp n’est pas un parti démocratique.C’est l’émanation d’anciens faux communistes .Ils pensent toujours que nous sommes au temps de Staline ou du Génie des carpates au nom imprononçable. Que le cdp aille au diable !
4. Le 27 avril 2013 à 10:30 En réponse à : Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation : « Tant que l’élection de M. Bonkoungou n’est pas annulée, il est le maire de l’arrondissement n°4 »
Dommage qu’au Burkina Faso, après une belle expérience d’élections couplées, on fasse encore dans le ridicule à cause de gens qui refusent le B.A.BA de la démocratie. Le rôle des populations, des électeurs dans le cas des élections municipales, c’est de voter les conseillers ; après cela, il revient aux conseillers d’élire le maire. C’est tellement simple que même Toto dans sa classe de CP2 comprend cela. Mais lorsque la mauvaise foi s’en mêle, le combat politique perd toute crédibilité, et avec tout cela, on prétend aimer et servir son pays. Si quelqu’un peut être élu conseiller, pourquoi ne peut-il pas être élu maire ? On a vu où ont conduit les incohérences du genre dans un pays voisin où quelqu’un a pu être premier ministre et se voir subitement refuser le droit de briguer la présidence : ce pays est toujours en train de se relever difficilement comme un éléphant boîteux. Réfléchissons encore mieux, chers contestaires d’un maire démocratiquement élu ; à cause de vos inepties, votre commune n° 4 de Ouagadougou est devenu tristement célèbre dans un pays classé 183e/187 à l’indice du développement humain. N’y a-t-il pas mieux à faire qu’une bataille de chiffonniers ? Vous avez peur de quoi ? de la vérité ? Seule la vérité libère : acceptez la vérité et vous serez réellement libres.
Le 27 avril 2013 à 12:06 En réponse à : Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation : « Tant que l’élection de M. Bonkoungou n’est pas annulée, il est le maire de l’arrondissement n°4 »
J’APPROUVE CET CET eCRIT COMME SI JE L’AVAIS FAIT MOI-MEME ! :
5. Le 27 avril 2013 à 11:33, par wendlasida En réponse à : Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation : « Tant que l’élection de M. Bonkoungou n’est pas annulée, il est le maire de l’arrondissement n°4 »
Oui M. le Ministre, c’est ce que vous devriez dire et pour l’avoir dit je vous félicite. Mais est-ce que le CDP vous laissera faire votre travail en toute impartialité ? C’est à ce niveau que j’attends de voir.
6. Le 27 avril 2013 à 18:23, par L’indépendant En réponse à : Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation : « Tant que l’élection de M. Bonkoungou n’est pas annulée, il est le maire de l’arrondissement n°4 »
Je pense qu’il faut tout simplement aller vers l’admission de candidatures indépendantes au moins pour la gestion des communes. toutes ces divisions dans nos familles, dans nos villages, sont tout simplement le fait de la coloration politique. Il y a de braves travailleurs, planificateurs, rassembleurs, intègres dans nos contrées. mais comme la politique sent mauvais, alors, comme moi, ils n’osent pas y aller sous une bannière politique donnée. et malheureusement ce sont des ’’parvenus’’ qui prennent la place en toute légalité mais sans aucune légitimité.
7. Le 27 avril 2013 à 22:46, par sibdoj En réponse à : Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation : « Tant que l’élection de M. Bonkoungou n’est pas annulée, il est le maire de l’arrondissement n°4 »
Ou etait le cdp quand assibo a trahi l upc.il est a la base de tous les deboirs depuis l election des maires.sachez egalement que vous pouvez etre trahi.laissez nous respirer a bon entendeur salut.
8. Le 29 avril 2013 à 08:43, par Femme de caserne En réponse à : Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation : « Tant que l’élection de M. Bonkoungou n’est pas annulée, il est le maire de l’arrondissement n°4 »
Mais qu’est ce que vous attendez pour son investiture ? Fini les temps de paroles ce sont les actes qu’on attend maintenant.
9. Le 29 avril 2013 à 09:54, par LE MORALISATEUR DE LA REPUBLIQUE En réponse à : Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation : « Tant que l’élection de M. Bonkoungou n’est pas annulée, il est le maire de l’arrondissement n°4 »
Je vois au moins un ministre de la République qui assume ses responsabilités même si son collègue reste taciturne. Deux ministères doivent entrer en actions pour l’installation du maire Anatole : celui de l’administration territoriale et de la sécurité, puis celui de l’Amenagement du Territoire et des Collectivité (sui pas sur de l’apellation). Niveau hierachique obligeant le ministre, puis le gouverneur et ensuite le haut commissaire doivent se décider pour passer à l’action. Le Haut commissaire peut peut etre prétexter la situation sécuritaire qui peut à tout moment dégénerer. Donc il suffit de mobiliser les forces de l’ordre et prévoir leur séjour pour une longue durée (un mois au moins) et si cela est fait procéder à l’installation du maire de l’arrondissement 4. Vous savez, l’histoire ne trahi jamais, elle sera le seul acteur et le seul témoin. Donc à chacun de jouer son role comme il faut. A BON ENTENDEUR, SALUT.
10. Le 29 avril 2013 à 10:14, par Un habitant de l’arrondissement 4 En réponse à : Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation : « Tant que l’élection de M. Bonkoungou n’est pas annulée, il est le maire de l’arrondissement n°4 »
Je me vois obligé de réagir à cette situation pour donner mon appréciation de la situation et interpeler les uns et les autres à préserver les populations de notre arrondissement et partant, celles de tout le pays entier des affres de la violence. Je me suis dit obligé de réagir car revenir sur des comportements négatifs de quelques individus contribue à donner de l’importance à leur mouvement et se taire devant de tels comportements est non seulement méchant mais aussi et surtout complice d’un mal imminent qui menace nos paisibles populations.
Aussi, je voudrais exprimer ma peur face à la situation qui se dessine et surtout ma désapprobation face au silence des responsables politiques, administratives et ceux de la société civile qui regardent impassiblement le danger s’approcher.
Très honnêtement, je ne comprends pas en vertu de quoi le Sieur Ousmane Conombo peut se permettre de promettre l’enfer à toute une population (lire Le Pays n°5320 du merc. 20/3/2013) parce que tout simplement son rêve politique est en train de s’évanouir du fait que son candidat a perdu à une élection. Je suis un militant du CDP et je ne vois en quoi Modeste Compaoré est plus apte à être maire plutôt que Anatole Bonkoungou ou plutôt que moi.
Il est grand temps que nous ayons un peu de respect en vers les populations qui sont sorties nombreuses pour exprimer leurs votes volontaires à travers les urnes en élisant les conseillers de leur choix qui ont à leur tour élu le maire de leur choix. C’est prétentieux et intolérable qu’une autre personne se disant avoir été désigné par le SEN du parti pour être maire conteste cette volonté alors que le SEN, en principe ne devrait pas aller à l’encontre de la volonté de la plus grande majorité. Si M. Compaoré se prénomme vraiment Modeste, je vous suggère d’être en plus humble et paisible comme un vrai Burkinabè et surtout respectueux des valeurs de la démocratie au lieu de lancer des pyromanes qui sont prêts à faire partir en fumée les acquis démocratiques que de bonnes gens ont su construire avec patience et humilité.
J’interpelle les responsables du parti ainsi que tout autre responsable à quelque niveau qu’il soit, à peser de tout leur poids pour ramener les brebis perdues et préserver à notre arrondissement les méfaits d’affrontements qui ne seront profitables à personnes. Au demeurant, le peuple vous tiendra comptable devant la postérité de tel ou tel autre acte que vous auriez dû poser ou ne pas poser.
Que le Tout Puissant bénisse la terre libre du Burkina et de l’arrondissement n°4
11. Le 29 avril 2013 à 12:54, par Oliver En réponse à : Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation : « Tant que l’élection de M. Bonkoungou n’est pas annulée, il est le maire de l’arrondissement n°4 »
Au lieu de se donner au ridicule je propose qu’il ait un changement das l’election des maire . si le cdp ne veut pas respecte le choix des electeurs de l’arrondissement4. pour les elections municipale a venir que chaque parti politique propose l’avance a la population son candidat au poste de maire avec un bon programmme de developpement de sa commune et ce dernier sera directement elu par la population et non par les conseillers et aussi ses candidats aux postes de conseillers . comme ca la population tranchera et fera son choix pour le maire qui dirigera sa commune