LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Autant le dire… : Voilà que ça risque de recommencer

Publié le mercredi 24 avril 2013 à 19h26min

PARTAGER :                          

La cadence reprend. Sans aucun doute par la faute au gouvernement. Car, en décidant de lever la sanction de licenciement avec poursuites judiciaires contre Kaboré Nonguebzanga, le gouvernement a réouvert grandement les portes à toutes sortes de revendications. Ou du moins, il a donné l’occasion à tous ceux qui avaient un quelconque contentieux revendicatif avec lui de le remettre en selle. Exactement, comme si on était en 2011, lors de la crise socio-politique que nous avons connue ! On a l’impression d’y croire. Il n’y a qu’à écouter la « majorité silencieuse » des Burkinabè pour s’en convaincre.

En effet, déjà à Koudougou, les étudiants qui avaient été sanctionnés pour avoir violenté leur professeur, demandent maintenant qu’on lève tout simplement la mesure qui les excluait de l’université de cette ville. A priori, on ne peut pas les condamner pour cela car, s’il y a des mesures qu’on a pu lever, c’est que l’on peut en faire de même pour d’autres. Il suffit d’en négocier les conditions. Au même moment, le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) et la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) demandent au gouvernement de respecter les engagements contenus dans un protocole d’accord signé en mai 2011. A défaut, ils n’hésiteront pas à « descendre dans les rues » pour se faire entendre à travers une grève de protestation et des manifestations publiques. Ce protocole d’accord porte sur quatre points essentiels d’une plate-forme minimale relative à des questions d’indemnités de reclassement des encadreurs pédagogiques de l’Enseignement secondaire, des effectifs pléthoriques et de l’apurement des avancements. C’est de bonne guerre car, comme dit l’adage, « quand la folle offre bêtement et gratuitement son c…, on se donne du plaisir à y enfoncer un pilon ». Dans tous les cas, si cela doit permettre de juguler tous les contentieux qui existent en matière de revendications syndicales, tant mieux. Puisque, en réalité, tout le monde y gagne. Surtout en paix sociale, en concorde et en accroissement de niveau de vie. Seulement, si on n’y prend garde, nous risquons de tendre dangereusement vers une situation comparable à celle de 2011 et qui pourrait nous plonger à nouveau dans une crise sociale. Et qui dit « crise sociale », dit ralentissement des investissements, de l’économie et par ricochet du développement.

Tous ces constats ne signifient pas que le gouvernement a systématiquement mal réagi en décidant de revenir sur les mesures prises. Ce qui fait défaut jusqu’à présent, ce sont les vraies raisons qui justifient que le Premier ministre se dédise ainsi, en l’espace de deux semaines. Car, l’argument de la paix sociale, du dialogue ne peut à lui seul suffire pour convaincre les Burkinabè d’une telle volte-face. Il n’était peut-être pas utile d’engager un « bras de fer » dont l’issue était incertaine, surtout que ses conséquences sont assez désastreuses pour les citoyens burkinabè. Mais, à qui reviendrait la faute ? « Le vin est déjà tiré, il faut donc le boire » jusqu’à la lie. Autrement dit, le gouvernement doit maintenant s’apprêter à faire face aux multiples revendications, corporatistes ou individuelles que les différents corps de métiers viendront à lui soumettre. Au nom de la paix sociale, de la concorde et du dialogue social, il faudra aussi les satisfaire autant que faire se peut. Même le cas des agents licenciés, il y a de cela cinq ans ou plus.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 25 avril 2013 à 07:08, par badegnan En réponse à : Autant le dire… : Voilà que ça risque de recommencer

    qui es tu pour défendre le gouvernement et le pouvoir de blaise ? Pense tu être le plus conscient des travailleurs burkinabè ? Ce pouvoir n’a aucune légitimité après 27 ans. Il ne mérite que tout ce desordre.

    • Le 25 avril 2013 à 11:54, par karatziri En réponse à : Autant le dire… : Voilà que ça risque de recommencer

      mon gar le journaliste n’a jamais défendu le pouvoir. Il parle plutot de l’état qui perd son autorité en prenant certaines décisions. Quand on comprend pas le français on laisse pas de commentaire.

  • Le 25 avril 2013 à 07:24, par wara En réponse à : Autant le dire… : Voilà que ça risque de recommencer

    Comme disait l’autre l’éléphant est mort chacun vient avec son sac pour enlever sa part afin de pouvoir nourrir sa famille.

  • Le 25 avril 2013 à 09:15, par Brice En réponse à : Autant le dire… : Voilà que ça risque de recommencer

    Mr KINI, votre analyse est mal construite. Vous dites que les étudiants de KOUDOUGOU demandent « maintenant » la levée des sanctions. C’est à croire que vous faites de l’hypocrisie, votre tendon d’achille. Nous avons tous suivi l’actualité. Depuis l’exclusion des étudiants de koudougou, l’ANEB a toujours réclamé l’annulation pure et simple de la sanction. Cela avait créé un blocage, les autorités politiques, religieuses, coutumière ont même intervenu. Pourquoi vous racontez maintenant que c’est a cause du recul du Gouvernement dans l’affaire du synthsa que les étudiant demande l’annulation n des sanctions.

    Deuxièmement en quoi est ce que la demande des syndicats des enseignements au gouvernement de respecter ses engagements (qu’il a librement pris depuis) est liée au recul du gouvernement dans l’affaire du SYNTHSA. Vraiment, je me demande parfois si nos journalistes reçoivent les formations adéquates.

    • Le 25 avril 2013 à 12:01, par karatziri En réponse à : Autant le dire… : Voilà que ça risque de recommencer

      Mdrrr ! Le SG de l ANEB Koudougou qui demande à la justice de trancher en faveur des étudiants. Dans quel monde êtes vous ? Allez vous faire enculer par un moustique et laissez la justice faire son travail.

  • Le 25 avril 2013 à 09:22, par "sabary" En réponse à : Autant le dire… : Voilà que ça risque de recommencer

    Bonne analyse. Que Dieu nous protège !

  • Le 25 avril 2013 à 09:54 En réponse à : Autant le dire… : Voilà que ça risque de recommencer

    Bonne analyse Mr le journaliste.
    Les gourous ont confondu la prophétie de Laurent Bigot à du délire.
    Le gouvernement de Luc est discrédité plus que jamais.
    Nos autorités ne connaissent pas « paix sociale » au moment où elle règne.
    Ils ignorent qu’ils en sont les garants et préfèrent la négocier à tout prix à la dernière minute.
    Ça va se savoir !

  • Le 25 avril 2013 à 09:56, par Le véridique En réponse à : Autant le dire… : Voilà que ça risque de recommencer

    très bel article.Qu’il termine ce qu’il a commencé.Car les autres aussi sont des burkinabé.Et je vous assure que ce n’est pas les agents de santé qui sont les plus dangéreux face au tord qu’ont leur fait.les autres (enseignants, militaires, policiers) doivent être réintégré car même après la guerre, des frères s’asseyent et se reconcilient souvent avec l’aide d’un Super Médiateur

    • Le 25 avril 2013 à 15:59, par IH En réponse à : Autant le dire… : Voilà que ça risque de recommencer

      Bien dit Le véridique.Vous mériter votre nom.Tôt ou tard ils comprendront qu’ils ne sont pas des gouvernants qu’il nous faut.
      Franchement,je me demande souvent d’où viennent nos journalistes

  • Le 25 avril 2013 à 16:43, par jengnien En réponse à : Autant le dire… : Voilà que ça risque de recommencer

    article très nul. Comparer des choses comparables. L’agent de santé licencié était en grève et le gouvernement à menti en disant que la grossesse pouvait être prise en charge au CMA. Jusqu’à preuve du contraire, les éclampsies sont prises en charge dans un CHU à coté d’un cardiologue. Depuis quant un MCD ose opérer une éclampsie. Mr le journaliste, chaque corporation vise l’amélioration de ses conditions de vie et de grâce ne jeter pas de l’huile sur le feu. Eviter de voir le mal où il n’y en a pas. Vendeur de papier !!!!!!!!!!!!!!!!!!

  • Le 26 avril 2013 à 15:03, par Perere En réponse à : Autant le dire… : Voilà que ça risque de recommencer

    Bien dit Brice. Ce jrnaliste n,as pas suivi l,affaire d l,universite d kdg sinon il saurait q l,ANEB avait demande l,annulation des sanctions et que le proces du 25 etait a son 3e report donc bien anterieur a la lutte du syntsha. Meme choz l,etat refuz d,applique un protocole d 2011. Quel lien avec le recul recent d LAT face au syntsha ?

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance
Burkina : De la maîtrise des dépenses énergétiques des Etats
Burkina Faso : Combien y a-t-il de langues ?