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Adjima David Thiombiano : Qui est le nouveau rédacteur en chef de la RTB/Télé ?

Publié le mercredi 17 avril 2013 à 11h03min

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Adjima David Thiombiano : Qui est le nouveau rédacteur en chef de la RTB/Télé ?

Après le changement du DG de la RTB, suivi des différents directeurs au cours du 1er trimestre de 2013, le ménage continue dans les différents services. Ainsi, le poste stratégique de rédacteur en chef de la RTB/Télé échoie à Adjima David Thiombiano, secondé par Nicolas Zigani. La confiance est ainsi faite aux jeunes. Tout en cherchant à pérenniser les acquis, Adjima et son équipe ont pour ambition de libérer les initiatives, aller vers des reportages de proximité, être au cœur des évènements mais aussi au cœur des burkinabè. Le nouveau red-chef de la RTB/Télé ne se veut surtout pas administratif. Mais qui est-il au juste ?

Depuis quelques années déjà, Adjima David Thiombiano était dans le cercle restreint des présentateurs du journal de 20h à la télévision nationale du Burkina. Une marque de confiance et un privilège comme il le disait. Toujours souriant, d’une approche facile, l’homme du vendredi comme l’indique son nom en Goulmantchema ; Adjima est télégénique. On lui a fait la remarque dès ses premiers contacts avec l’objectif de la caméra. Pourtant, il ne s’imaginait pas journaliste. Comment son choix a-t-il basculé ? Il s’explique difficilement.

Son professeur de sciences naturelles du lycée avait réussi à le convaincre de l’étroite corrélation entre l’homme et la nature au point qu’il ne se voyait exercer que le métier d’écologiste. Rien d’autre. Inutile donc de préciser qu’il a passé un Baccalauréat série D. Ecouter la radio et lire les journaux, c’était aussi sa passion. Toujours scotché à l’actualité, il connaissait pratiquement les noms et voix de tous les grands journalistes du Burkina. Jusque-là, Adjima ne s’imaginais pas devenir journaliste. « Je ne sais pas comment mon choix a basculé », affirme-t-il. Mais, sans peut-être le savoir, Adjima David Thiombiano s’orientait vers ce métier avec son goût prononcé pour l’actualité. Eh bien, ce choix bascule après le baccalauréat.

Arts et communication : un choix stratégique

Naturellement, CBBG (Chimie biologie-biochimie géologie) faisait partie de ses choix pour l’orientation à l’université de Ouagadougou. Mais, la bourse est contingentée et Adjima est issu d’une famille modeste. Faire l’université n’était donc pas évident pour le nouveau bachelier de Fada N’Gourma. Il fallait alors être stratégique pour bénéficier de la bourse. Il opte donc pour le département arts et communication. Et là, il fallait passer par un test et il n’avait pas droit à l’erreur. Adjima arrive à Ouagadougou la veille des épreuves orales, bien préparé. Ironie du sort, les questions ne porteront pas sur l’actualité, mais sur une bague qu’il portait. Ce qui faillit le désorienter, mais Adjima se ressaisit et franchit avec brio cette étape. Résultat : 2e au classement général et 1er des burkinabè. Il pousse un grand ouf de soulagement car les portes de l’université viennent ainsi de s’ouvrir. Mieux, la bourse acquise. A-t-il tapé le sable avant de venir à Ouaga ? Pas du tout. Rétorque-t-il. En bon fidèle chrétien pratiquant, « j’y vois la providence et la main de Dieu ».

D’abord présentateur du journal en Gulmatchéma

En 1997, pendant qu’il était en troisième année, Adjima David Thiombiano prend part à un test de présentation des informations en gulmatchéma organisé par la télévision nationale du Burkina. Ainsi donc, il fait son entrée à la TNB. Une autre école débute pour lui. Il fallait faire quelque chose d’original et non une réplique du journal en Français. « C’est dommage que la dynamique n’ait pas été suivie », regrette-t-il.

Quelques années plus tard, Adjima est admis à la rédaction Française de la télévision d’Etat. Après la présentation des journaux du 13h15 et du 22h15, il passe assez rapidement au 20h. « C’est une marque de confiance et un privilège », estime-t-il. Chaque édition est un nouveau défi. On n’est jamais prêt. « Lorsque les éléments arrivent, il faut les traiter pour donner une âme au journal ». Chaque session ayant sa singularité. En plus du travail de hiérarchisation, celui de collecte de l’information s’y mêle. Il faut souvent appeler le reporter pour de plus amples informations, où faire appel à d’autres sources. Comprenez donc que Adjima s’insurge contre ceux qui ont tendance à dire que la présentation est la partie la moins journalistique de la présentation. « C’est d’abord un journaliste confirmé qu’on affecte à la présentation », précise-t-il. En plus, « le travail de hiérarchisation fait appel aux principes journalistiques », ajoute-t-il.

Rédacteur en chef

Adjima a d’énormes potentialités qu’il entend mettre au service de la rédaction de la télévision nationale. En plus des reportages et de la présentation du 20h, Adjima David Thiombiano assumait d’autres responsabilités, notamment la coordination de la couverture des grands évènements. Etait-on en train de la préparer à sa fonction actuelle ? Difficile d’y répondre. En tout cas, lui ne s’était posé la question auparavant. Son objectif actuel est d’orienter la rédaction vers plus de professionnalisme et surtout de spécialisation.

A 40 ans et plus d’une quinzaine d’années passées à la télévision nationale du Burkina, il semble n’avoir aucun regret sur son choix. « Je suis heureux de m’être orienté en journalisme », déclare-t-il. Le rêve de devenir écologiste s’est donc envolé. Sans peut-être trop de peine.

Plan d’action

« Nous comptons mettre l’accent sur des reportages d’initiatives », soutient-il d’entrée. Ce qui a, du reste, déjà commencé avec le dossier sur L’assurance maladie universelle, le reportage sur cet enfant amputé des deux mains par son oncle… « Nous allons faire autant que faire se peut pour être au cœur des évènements mais aussi au cœur des burkinabè », soutient le red-chef.

Et pour y arriver, il entend procéder à une restructuration de la rédaction pour permettre la spécialisation. « Il y avait des desks informels, nous allons les formaliser et faire en sorte que plus les années passent, plus les journalistes se bonifient et fassent autorité dans leur domaine de spécialisation ».

Egalement, pour répondre aux attentes des téléspectateurs, « nous allons travailler à anticiper sur les évènements, à être des éclaireurs de ce qui arrive, de ce qui se passe ». Ainsi se résume donc le plan d’action de la nouvelle équipe dirigeante de la rédaction de la RTB/Télé, avec Adjima David Thiombiano comme chef d’orchestre.

« Je ne me veux pas administratif »

Avec cette responsabilité, l’administratif ne va-t-il pas prendre le dessus le journaliste Adjima ? « Je ne suis pas administratif, je ne me veux pas administratif. Je suis un parmi les rédacteurs, je suis le chef des rédacteurs. Je serai sur le terrain. Je vais continuer à présenter le 20h, je vais continuer à animer des émissions de débat, je vais continuer à produire des reportages, des commentaires, des sujets de réflexions. Je serai sur le terrain de la production », lance-t-il.

Né en 1973, Adjima David Thiombiano est marié et père de trois enfants. Il y a juste quelque temps où Adjima n’avait qu’un souhait : bénéficier d’une bourse pour aller poursuivre des études hors du pays. Il devra encore patienter.

Moussa Diallo

Faso-tic.net

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