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Institut français de Bobo : Blaise, les frères Ouattara et les masques

Publié le jeudi 11 avril 2013 à 22h05min

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Institut français de Bobo : Blaise, les frères Ouattara et les masques

Du 10 au 27 avril 2013, les frères Ouattara, artistes sculpteurs burkinabè exposent à l’institut français de Bobo-Dioulasso. Reproducteurs des masques, ces jumeaux et Blaise Sanou ont animé une conférence, suivi d’une visite de leur production artistique.

Un public plutôt occidental a assisté à cette conférence. D’entrée de jeu, Blaise Sanou, de la caste des forgerons de Tounouma a insisté sur le fait qu’on ne pourra certainement pas répondre à toutes les questions. A cause des présences féminines et/ou des personnes non initiées. Qu’à cela ne tienne, le principal conférencier a fait l’historique des masques Bobos. Ainsi, on aura appris que le premier masque, de couleur rouge s’est présenté à une femme bobo (ethnie du Burkina) et forgeronne en quête de bois. Depuis, le masque épervier de couleur rouge équivaut à une vie humaine. Car à chaque fois qu’il est détruit, sa reconstruction nécessite un sacrifice humain. De façon volontaire, un des vieux du village concerné doit accepter de mourir pour que l’on puisse redonner la vie au masque détruit.

Le rôle des masques

Selon Blaise Sanou et les frères Ousséni et Assane Ouattara, les masques ont plusieurs fonctions et une de ces fonctions est d’infliger des corrections collectives pour parer aux velléités de vengeance. Par exemple, si un individu d’une classe inférieure (les classes sont constituées par les groupes d’initiation, les groupes sont séparés de 05 à 07 ans) en arrive à frapper un autre d’une classe supérieur, son aîné, la correction de l’acte serait collective. Des masques descendraient donc dans le village pour corriger tous les promotionnaires de l’individu fautif quitte à ce que ces derniers décident d’une autre sanction pour leur promotionnaire. Ainsi, à la fin de l’histoire, l’on ne pourra pas indiquer une ou des personnes comme étant à l’origine de la correction mais tout le village. Dans l’impossibilité de se venger, le groupe et l’élément fautif ne peuvent que se ranger.

Si les masques font partie des sociétés secrètes bénéfiques au Burkina Faso, il faut savoir qu’ailleurs ces masques peuvent être classés dans la catégorie des sociétés secrètes maléfiques. Surtout dans les pays de l’Afrique Centrale. Dans certains de ces pays, des masques comme la panthère violente peuvent ôter la vie de leur victime avec toutes les caractéristiques de l’animal assimilé.

Des abus déplorables

Avec la modernisation, les masques ont perdu de leur rigueur. Par exemple à Bobo-Dioulasso, on retrouve des masques dans des quartiers ou on ne devrait pas. Ces mêmes masques apparaissent à des heures et à des lieux indus, contrairement à certaines consignes ils peuvent s’en prendre également à des personnes vulnérables. Ces cas sont déplorables, selon Blaise Sanou, et les anciens sont en train de travailler pour diminuer ces abus. En attendant, pour éviter certainement les coups de fouets, une femme doit avoir un enfant au dos, s’agenouiller au cas où elle se sent menacer par un masque ou simplement parler le langage des masques pour les initiées. Dans l’impossibilité d’aborder tous les aspects des masques à cause des présences féminines et/ou de personnes non initiées, Blaise Sanou a invité les amoureux des masques à venir suivre les grandes funérailles du village de Tounouma qui commenceront le dimanche 14 avril 2013.

Les masques exposés

Pour cette exposition, les frères Ouattara proposent des masques d’origines diverses. Sont à voir le sur le site de l’exposition des masques comme l’antilope, le bijou famillial, la reine mère, le Bedu, le Croco bleu, le calin… Ces masques, bien que reproduits, ont des histoires, des valeurs que seuls les artistes pensent être en mesure d’expliquer.

Ousséni BANCE

Lefaso.net

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