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Autant le dire… : Conseils d’une « aînée* » à un maire de commune

Publié le jeudi 4 avril 2013 à 21h25min

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« Monsieur le maire, vous me permettrez en tant qu’ « aînée », de vous donner quelques conseils au moment où vous reprenez les commandes de la ville de Bobo-Dioulasso. Je voudrais d’abord vous dire que les populations vous ont élu, vous et votre équipe pour le développement de la ville. Vous devez donc avoir en tête leurs préoccupations.

Ensuite, je voudrais vous dire qu’il vous faut travailler à rassembler tous les conseillers municipaux afin de réussir votre mandat. Car, c’est ensemble que vous pouvez réussir. Enfin, je voudrais vous dire qu’il faut mettre l’accent sur la communication avec vos collaborateurs, mais également avec les populations de votre ville ». Ainsi, le Haut-Commissaire de la province du Houet, Nandy Somé/Diallo a donné conseil au maire de la commune, Salia Sanou, à la cérémonie de passation de service entre « Salia sorti » et « Salia entré ».

A l’analyse, le Haut-commissaire a vu juste. Les préoccupations des Bobolais sont immenses et aujourd’hui, rien ne peut les convaincre à adhérer à une action si celle-ci ne prend pas en compte ses préoccupations. En clair, l’autorité municipale a la responsabilité d’identifier les vraies et grandes actions prioritaires de ses concitoyens et faire face. Avec courage et détermination. S’il est bien compris, il aura l’adhésion et c’est en ce moment qu’il pourra mener son mandat à bon terme.
Rassembler les conseillers et les Bobolais, c’est bien juste. Les péripéties par lesquelles le conseil a été élu nécessitent que le maire fasse un rassemblement de compétences. D’ailleurs comme son parti l’a voulu, il a en intégré dans l’équipe dirigeante communale des conseillers municipaux de partis de l’opposition. C’est la preuve que l’ouverture en vue du rassemblement est amorcée. Il suffit donc de poursuivre cette action en la renforçant par des actes concrets. On ne peut pas développer une ville en excluant une partie de ses habitants. Que ce soit les partenaires sociaux, les associations et même les partis qui se sont opposés à votre élection, il faut les ramener sur les chantiers du développement. Si les services déconcentrés de l’Etat savent que vous voulez réellement travailler avec eux, ils vous apporteront leur soutien. Puisqu’ils sont là à cet effet. Pour cela, dites à vos collaborateurs, que le mandat de conseiller, de maire ou d’adjoint au maire n’est autre qu’un mandat ; mais qui recommande des sacrifices énormes à consentir pour le bien-être des populations. Par conséquent, il faudrait qu’ils apprennent à être humbles et surtout à avoir de la courtoisie pour les citoyens qui viendront vers eux pour quelle que raison que ce soit.

Communiquer. Vous n’avez pas le choix. La crise de 2011 est venue rappeler à tous que les Burkinabè veulent savoir ce qu’on fait de leurs ressources avant tout. En outre, pour avoir l’adhésion de vos concitoyens autour de vos actions, vous avez nécessairement besoin de communiquer avec eux. Si les Bobolais savent bien à quoi servent leurs impôts et taxes, il est évident qu’ils n’hésiteront pas à s’en acquitter. S’ils savent que les caniveaux sont faits pour leur épargner les inondations, ils ne les rempliront plus d’ordures. S’ils savent que les feux tricolores les épargnent des accidents de la circulation, ils les protégeront. Si les Bobolais savent que le Conseil municipal travaille pour eux et non pas pour quelques individus, ils vous feront des propositions d’actions, de développement et mettront « la main à la pâte ». Allez donc vers vos concitoyens ; recevez ceux qui viendront vous voir et écoutez-les. Sachez aussi qu’une commune ne se développe pas seulement dans les bureaux, mais sur le terrain. Ce sont bien des conseils avisés d’une « ainée » qu’il faut prendre en compte. Elle sait de quoi elle a parlé.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso


*Elle a employé ici la parenté à plaisanterie entre Peuhls et Bobos

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Vos commentaires

  • Le 5 avril 2013 à 11:43, par le fils du pays En réponse à : Autant le dire… : Conseils d’une « aînée* » à un maire de commune

    On donne des conseils à celui qui est à mesure de comprendre , de quoi on lui parle. Ne perdons pas notre temps avec ce conseil municipal.qui est là par la volonté du petit frère du "bibèga" de Ziniaré

  • Le 5 avril 2013 à 17:03, par citoyen de bobo En réponse à : Autant le dire… : Conseils d’une « aînée* » à un maire de commune

    Monsieur le Maire,invertir dans le social c’est bien certes mais ce ne sont pas des réalisations physiques.Ce social se limite à un groupuscule de personnes qui rotent autour de vous pour leurs intérêts égoïstes !! les populations vous attendent sur les grands chantiers de développements telle la voirie,à commencer par le centre ville, les caniveaux dans les secteurs,les coopérations décentralisées débouchant sur la création de quelques emplois pour nous les jeunes....nous avons déjà perdu 5ans à bobo, il est temps de faire un effort pour qu’au jour du bilan vous puissiez levez vos yeux pour regardez vos électeurs.

  • Le 10 avril 2013 à 12:10, par BARABARA Diandé En réponse à : Autant le dire… : Conseils d’une « aînée* » à un maire de commune

    Mme le Haut Commissaire, vous serez comptable de son bilan, bon ou mauvais. Souvenez-vous du procès en annulation au Tribunal Administratif. Vous n’avez pas été capable de répondre aux questions du Tribunal, préférant garder pour vous les vraies raisons qui vous ont amenées à transgresser la procédure d’élection du maire. Vous savez et nous savons que vous avez été instrumentalisée. Dans d’autres circonstances, vous auriez désobéi mais je vous comprends, au Burkina, un GENERAL NE TRAHIT PAS". Mais ça ne fait pas bien pour l’émergence d’une démocratie véritable. Nous vous attendons à l’oeuvre.

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