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Le Burkina et ses réformes politiques : Du satisfecit mais aussi des défis à relever encore

Publié le jeudi 4 avril 2013 à 22h33min

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Le Burkina et ses réformes politiques : Du satisfecit mais aussi des défis à relever encore

Après un an d’application des réformes politiques consensuelles issues du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP), le ministère en charge des relations avec le parlement et des réformes politiques a jugé bon de se prêter du 26 mars au 4 avril 2013 à l’exercice de redevabilité en allant rendre compte aux acteurs régionaux de l’état de mise en œuvre desdites réformes politiques.

Le bilan, à entendre les acteurs de l’initiative est on ne peut plus positif. « Dans l’ensemble, nous sommes très satisfaits. Des participants ont exprimé un certain nombre d’attentes. Nous les avons notées. Nous rendrons compte de ce qui a été arrêté aux plus hautes autorités qui feront diligence », a laissé entendre, ce jeudi 4 avril 2013 à Ouagadougou, le gouverneur de la région du Centre, Georges Marie Compaoré. C’est lui qui représentait le ministre d’Etat chargé des relations avec le parlement et des réformes politiques, Dr Bongnessan Arsène Yé, à la cérémonie de clôture de l’ensemble des rencontres régionales sur l’état de mise en œuvre des réformes politiques consensuelles.

Le constat du bilan positif est le même chez Dr Sébastien Ouédraogo, président de la rencontre régionale du Centre, ainsi que celles de l’Est et du Centre Est.

« A l’issue de la rencontre du CCRP, nous avons diligenté des rencontres régionales pour porter l’information des grandes recommandations du CCRP. Il convenait à l’issue de la mise en œuvre des grandes recommandations du CCRP que nous revenions auprès des acteurs régionaux pour leur dire voilà ce qui a été mis en œuvre, voilà ce qui est en cours de mise en œuvre et voici les perspectives. C’est ce que nous avons fait. Les participants ont émis des avis positifs concernant la mise en œuvre et nous nous réjouissons de cela », a-t-il indiqué.

Réformes politiques déjà mises en œuvre

Beaucoup de réformes politiques consensuelles, à en croire Dr Ouédraogo ont déjà été mises en œuvre. Ces réformes concernent notamment la redéfinition des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, cela dans le cadre du renforcement de l’équilibre des pouvoirs tel que préconisé par les participants du Conseil consultatif sur les réformes politiques de juillet 2011.

Ainsi, le parlement a obtenu un peu plus de pouvoir vis-à-vis du gouvernement. Par exemple, ce sont les députés qui investissent désormais le Premier ministre qui ne doit plus sa nomination à la seule volonté du Chef de l’Etat.

Et c’est ce qui s’est passé le 30 janvier 2013 lorsque le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a sollicité et obtenu l’investiture des parlementaires.

Réformes politiques consensuelles en cours ou en attente de mise en œuvre

Autant il y a des réformes politiques consensuelles déjà mises en œuvre, autant il existe des réformes politiques consensuelles non encore totalement mises en œuvre. Il s’agit par exemple de la réforme relative à la constitutionnalisation de la chefferie traditionnelle (leur statut n’est pas encore définitivement arrêté) ou à la mise en place du sénat. Certes, le sénat est déjà inscrit dans la Constitution et les textes relatifs à son fonctionnement sont en cours d’adoption ; il faut encore désigner les occupants du Sénat et songer à trouver des infrastructures pour l’abriter.

Autre réforme politique consensuelle non encore mise en œuvre : la mise en place d’une administration électorale, en lieu et place de la présente Commission électorale nationale indépendante (CENI). Là aussi, l’on n’est pas beaucoup avancé. Mais, assure Sébastien Ouédraogo, le ministère en charge de la question est à pied d’œuvre et est en train de conduire des études et des voyages d’études pour s’inspirer de l’expérience de certains pays en matière d’administration électorale. Car une administration électorale, explique-t-il, ne se met pas en place aussi facilement.

En outre, il reste également à mettre en œuvre des réformes politiques relatives à l’élargissement des cadres de dialogues. L’on fait état d’une étude réalisée et qu’il faut maintenant l’exploiter pour voir comment rendre les cadres existants dépolitisés, les décentraliser au niveau régional, provincial et communal et envisager les nouveaux cadres d’expressions à mettre en œuvre pour que tous les Burkinabès sentent qu’ils sont écoutés, qu’ils prennent part au débat national.

En cas de vacance de pouvoir à la Présidence du Faso sans Sénat….

Certains participants aux présentes rencontres régionales ont voulu savoir ce qui se passerait s’il y avait vacance de pouvoir à la Présidence du Faso, alors que le Sénat dont le président est censé assurer l’intérim n’est pas encore installé ?

En cas de vacance de la présidence du Faso avant la mise en place effective du Sénat, on pourrait recourir à une interprétation des articles 172 et 173 de la Constitution, leur a-t-on répondu.

« Jusqu’à la mise en place des institutions, le Chef de l’Etat et le gouvernement continuent d’agir et prennent les mesures nécessaires au fonctionnement des pouvoirs publics, à la vie de la Nation, à la protection des citoyens et à la sauvegarde des libertés », stipule l’article 172 de notre loi fondamentale. Et l’article 173 de la Constitution burkinabè de préciser : « La législation en vigueur reste applicable en ce qu’elle n’a rien de contraire à la présente Constitution, jusqu’à l’intervention des textes nouveaux ».

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 avril 2013 à 22:17, par SawadX En réponse à : Le Burkina et ses réformes politiques : Du satisfecit mais aussi des défis à relever encore

    Il y’a de ces personnes qui ont suffisament pillées l’Etat a tel point que tous les moyens sont bons pour en faire d’avantage. Le plus grand coupable c’est le peuple qui est incapable de toute lutte consequente. Nous avons besoin d’un leader digne de confiance pour organiser des sortis de rue interpelative à l’endroit du gouvernement. La morale est mis de coté et seule la gourmandise, la perfidie, le dandisme sont le flambeau de notre gouvernement pour qui tout va toujour bien dans ce pays engrainer de tout mal qu’on puisse imaginé. IN MY HEART I EXPECT GOD WILL SAVE MY COUNTRY, SANKARA’S COUNTRY !!!

  • Le 5 avril 2013 à 10:26, par mackiavel En réponse à : Le Burkina et ses réformes politiques : Du satisfecit mais aussi des défis à relever encore

    Franchement, voici un Etat sans mesure de sécurité institutionnelle. Si le Koro se casse la pipe aujourd’hui, Soungalo aura-t-il la baraka pour assurer ? Ou c’est le petit frère ? Quant au margouillat que des étudiants, il ne fait pas le poids. Je vois donc l’"armée venir.

    • Le 5 avril 2013 à 15:36, par Etalon En réponse à : Le Burkina et ses réformes politiques : Du satisfecit mais aussi des défis à relever encore

      ce qui marrant de ce Burkina Faso, c’est que ces rencontres se tiennent avec les grands commis, les hauts de hauts qui peuvent même pas dire non au cours d’une réunions et le bas bas peuple (Rue ) est totalement oublié. Or quand il y a des pépins dans le pays, c’est ce bas peuples qui fait bouger les lignes. N’GAW

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