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Autant le dire…. : Maintenant au travail, messieurs les maires

Publié le mercredi 20 mars 2013 à 18h20min

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Pratiquement, tous ceux qui ont voulu être maire de commune, rurale ou urbaine, à statut particulier ou ordinaire, et qui se sont engagés véritablement pour cela (et avec un peu de chance aussi) ont réussi à l’être. On suppose que chacun d’eux a au moins un programme à mettre en œuvre. S’ils n’en ont pas, on peut encore supposer qu’ils pourront s’appuyer sur les fondements concoctés par leurs prédécesseurs pour amorcer le développement local dont on attend tant d’eux.

Nous l’avions dit et redit dans les mêmes colonnes. Il n’est plus question d’être maire, d’être conseiller municipal ou même député pour seulement prendre part à des mariages, à des baptêmes, ou encore à des douas de septième ou quarantième jour, etc. Mais, il faut posséder un minimum de qualités intrinsèques susceptibles d’être à la hauteur du métier : celles de « booster » le développement à la base. Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, après avoir été « chef rebelle » et avoir vécu les affres de la guerre civile dans son pays, a dit en substance, ici même au Burkina à l’occasion de la première rentrée parlementaire de la Ve législature de la IVe République, que les élus locaux « sont à la fois des pèlerins laïcs et des instituteurs politiques ». Des « pèlerins laïcs » parce qu’ils doivent répandre partout la bonne nouvelle de la cohésion sociale, de la concorde et de la paix indispensables pour la cohabitation et pour des actions de développement. A commencer par la cellule familiale. Ils sont des « instituteurs politiques » parce qu’ils sont chargés d’expliquer partout les politiques nationales de développement, les décisions politiques et légales, les règlements et lois afin que les populations les comprennent et y adhèrent en vue devenir en même temps des acteurs du développement. Comme on le voit, le rôle du maire, du conseiller municipal et du député est capital dans la construction de la « communauté burkinabè », dans la communauté de destin qu’on veut bâtir au Burkina Faso. Il ne suffit donc pas, une fois de plus, de vouloir être maire, conseiller municipal ou député. Mais, maintenant que vous l’êtes, mettez-vous au travail. Le temps presse et les préoccupations sont nombreuses.

En outre, être maire d’une commune suppose que l’on connaît et maîtrise les préoccupations de ses concitoyens. Quand bien même les problèmes des Burkinabè se ressemblent sur l’ensemble du territoire national, il y a des spécificités en fonction des régions, des provinces, des villes, des départements et des villages. Etre maire, suppose également qu’on connaît et maîtrise les politiques nationales et sectorielles de développement en matière de santé, d’éducation, d’emploi et de formation professionnelle, d’eau et d’assainissement, d’électrification, de sport et de promotion de la culture, etc. Car, sur le plan local, il s’agira de répondre à ces préoccupations en conformité avec les programmes et objectifs fixés par le gouvernement. Etre maire, c’est également et surtout, en qualité de « pèlerin laïc », réussir à fédérer les énergies locales et au-delà, autour d’actions porteuses pour le développement. En clair, c’est arriver à créer cette confiance entre les populations et les élus d’une part, et entre les populations elles-mêmes d’autre part. Le maire qui n’aura pas réussi à conquérir la confiance de ses mandataires par une prise en compte effective de leurs préoccupations « dans la transparence » dans les actions quotidiennes, ne réussira pas son mandat. De même, le maire qui n’expliquera pas suffisamment ou qui ne rendra pas compte des actions qu’il entreprendra, pourrait également ne pas réussir son mandat. Car, depuis 2011, les stratégies de gouvernements ont changé. Et on espère bien que nos nouveaux maires, et « nouveaux anciens maires » l’ont compris et travailleront dans cette dynamique-là. Dans tous les cas, ils en répondront pour ceux qui finiront leur mandat, au bout de cinq ans. Pour les autres, ce pourrait être avant, si…

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 5 avril 2013 à 11:11, par BARABARA Diandé En réponse à : Autant le dire…. : Maintenant au travail, messieurs les maires

    Monsieur Kani, je sais que toi même est convaincu que la plupart de ce maires n’ont rien de nouveau à proposer aux populations. Ils ont été presque tous imposés à leurs administrés. Ils ont été pour la pluspart reconduits, soit pour protéger, soit protéger les intérêts de leurs mentors. Sinon beaucoup ne savent même pas pourquoi ils sont maires. Cmment peux-tu comprendre que des gens qui ont eu des gestions très décriées par les populations aient été imposés de force par leur camp. Et c’est là que nous avons vu les deux camps CDP s’affronter, ou à visage découvert ou par personne interposées. Prends le cas BARRO qui a été imposé au vu et au su de tous, les pauvres population de l’Arrondiisement qui n’ont eu que leurs yeux pour pleurer. Après on va nous traiter d’aigris. De grâce, ayez pitié de la démocratieet de la cité de Bobo.

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