LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Elections des maires des communes et arrondissements : Des enseignements à retenir

Publié le dimanche 17 mars 2013 à 22h32min

PARTAGER :                          
Elections des maires des communes et arrondissements : Des enseignements à retenir

Après les élections complémentaires du 17 février dernier, l’étape actuelle, du reste la plus importante, est celle qui consiste à mettre en place les bureaux des conseils municipaux avec à leur tête des maires. Si pour certaines communes, cet exercice démocratique à la base n’a pas connu de difficultés majeures, pour d’autres, le centralisme démocratique, qui veut que le choix des candidats soit fait par les partis, a été quelque peu écorné à certains endroits. Que faut-il alors retenir comme enseignements de l’élection des maires dans les communes et arrondissements  ?

Depuis l’avènement de la VIe République avec l’adoption de la Constitution du 02 juin 1991, le Burkina a pu organiser avec succès, 4 élections présidentielles, 5 législatives et 4 municipales. La tenue régulière et la meilleure organisation de ces élections a permis au pays de se positionner dans la sous-région comme un exemple dans le processus de démocratisation.

Le fait de réussir la tenue des dernières élections couplées, législatives et municipales, pour la première fois est le signe que les Burkinabè tiennent à consolider la démocratie qui garantit des droits et des devoirs à chaque citoyen.

Il y a aussi cette nouvelle vision que se font les Burkinabè de la démocratie à savoir participer au choix des décideurs et contribuer par une participation citoyenne de qualité au processus de démocratisation et de développement du pays.

C’est du reste ce qui explique l’engouement des Burkinabè sur la question de la communalisation intégrale à travers le choix des candidats ? : ces derniers ne veulent plus de bourgmestre imposés. Ce qui traduit une volonté des populations à participer au renforcement du processus de décentralisation en cours au Burkina depuis 1995.

Que retenir de l’élection des maires ? ?

Des leçons s’imposent suite à la mise en place des bureaux des conseils municipaux. La première leçon à tirer est que depuis le choix des candidats jusqu’à l’élection des maires, l’électorat burkinabè est resté vigilant et parfois exigeant sur le profil des décideurs locaux. Cela traduit la maturité et l’attachement d’un peuple aux valeurs de la démocratie.

C’est l’expression d’une volonté populaire de participer à la prise de décision pour la gouvernance locale. En renouvelant en partie la majorité des conseils municipaux, les populations veulent une nouvelle dynamique de gestion des communes et arrondissements basée sur la redevabilité des mairies et leur participation au processus de développement local.

En d’autres termes, le nouveau découpage de la commune de Ouagadougou en 12 arrondissements et celle de Bobo-Dioulasso en 7 arrondissements signifie pour les autorités burkinabè, gouverner avec les populations et pour les populations.

La seconde, c’est la rigueur dans le choix des candidats des partis tant pour les élections, de façon générale que pour la mise en place des conseils municipaux, en particulier. En effet, comment comprendre que des conseillers élus sur la base d’une liste d’un parti politique fassent fi des consignes données par le même parti ? ?

Par exemple, le non-respect de la discipline du parti laisse entrevoir des insuffisances du cadre de concertation à l’interne avant la mise en place du bureau des conseils municipaux.

Cette situation ne pose-t-elle pas aussi la question de la candidature indépendante ? Ainsi, les leaders des partis doivent mettre en place une stratégie de communication politique afin d’éviter des situations qui affectent la crédibilité du parti.

La troisième leçon, c’est de mettre le cap sur le développement local. Puisque de façon générale, le constat dans l’élection des maires, l’aspect politique a pris le dessus sur la vision de développement des localités. C’est en partie ce qui donne raison à certaines voix réclamant la relecture des textes des collectivités territoriales pour mettre en avant le développement socioéconomique des localités.

En d’autres termes, il s’agira pour les candidats à la mairie d’un arrondissement ou d’une commune d’élaborer et de présenter un projet de société en conformité avec ceux de leur parti d’appartenance.

Au regard de ces trois enseignements, on pourrait déduire que les différents mouvements de protestation des populations contre les actions de certains conseils municipaux vont certainement faire cas d’école puisque celles-ci sont parvenues à imposer leur choix aux partis politiques.

Reste maintenant aux conseils municipaux de se mettre au travail pour essayer de donner des réponses aux préoccupations des populations selon la spécificité de chaque localité.

Abou OUATTARA

Par : L’Hebdomadaire du Burkina

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 18 mars 2013 à 15:44, par Yero Salomon En réponse à : Elections des maires des communes et arrondissements : Des enseignements à retenir

    PLATITUDE JOURNALISTIQUE ! JE M’EXCUSE MAIS CTTE ANALYSE VOLE TRES BAS.

  • Le 18 mars 2013 à 15:53, par Gilbert KIBTONRE En réponse à : Elections des maires des communes et arrondissements : Des enseignements à retenir

    par Gilbert KIBTONRE, 18 mars 11:34

    Belle analyse à laquelle il me plaît d’apporter ma modeste contribution L’élection des Maires ne doit pas être basée sur la camaraderie, l’amitié, la responsabilité dans le parti politique, le diplôme, le plus âgé, la récompense à des amis politiques ou à des frères, le titre d’ancien maire... « N’est pas Maire qui veut mais qui peut » Il faut baser essentiellement le choix du Maire sur l’homme (ou la femme) désintéressé, honnête, intègre, crédible, de bonne moralité, d’une ferme volonté et capable de « penser un développement « à la base », répondant aux attentes de ses concitoyens et d’avoir en tête et au centre des intérêts le bien être des populations qui ont fait confiance en lui et l’ont voté. Il faut donc établir des critères clairs exigeant toutes ces qualités pour l’élection du maire. Si on veut être Maire, il faut avoir au moins un programme de développement de la commune consensuellement accepté et approuvé par les administrés à travers leurs représentants au Conseil Municipal. Si un ancien Maire a fait un bon travail et a travaillé sincèrement pour le bien être de ses concitoyens, il n’y a pas de raison de ne pas reconnaître son mérite et de le reconduire. Une commune ne doit pas être conduite par un Maire « chauffard ». Il faut mettre « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut » et que chacun sache et accepte de « rester à sa place » Au regard des manifestations, contestations, et autres blocages du processus d’élection des Maires répertoriés dans de nombreuses communes et Arrondissements, la Directive/Consigne du CDP pour le choix (l’imposition) des candidats CDP au poste de Maire dans les Communes à travers des primaires a créé plus de problèmes contrairement à son objectif d’éviter des élections basées sur des intimidations & actes de corruption de Conseillers Municipaux par d’autres Conseillers Municipaux pour se faire élire Maire. « Il valait mieux laisser les Conseillers Municipaux élire librement et consensuellement leurs Maires pour un réel développement de la Commune et pour garantir une gestion administrative, politique et sociale apaisée, au lieu de prioriser la démocratie du Parti ( dont le CDP a d’ailleurs été victime dans plusieurs Communes) avant la démocratie dans la localité et dans le Pays. En effet, il faut tenir compte de la volonté populaire, donc de l’assise populaire des Candidats aux postes de Maires ou d’adjoints aux Maires, gage d’une bonne collaboration entre l’Administration et les administrés. Le niveau d’instruction des candidats au poste de Maire est important mais pas essentiel, car son insuffisance pourrait être comblée par le bon niveau d’instruction des autres membres du Conseil Municipal Imposer un candidat ne pourra pas entretenir un climat de sérénité au sein de la population. Il est plus qu’opportun d’avoir des Maires qui font l’unanimité ou sont bien appréciés par la majorité au sein de la population. C’est cela aussi la démocratie, et les Partis Politiques ne doivent pas perdre cela de vue pour la préservation de la paix et de la cohésion sociale. Les situations de blocage du processus électorale dans de nombreuses Communes confortent la proposition de candidatures Indépendantes soutenue par la Coalition des OSC mais non acceptée (pour l’instant) car non prévue par aucune disposition de la loi électorale. Les notions de « majorité relative » et de « majorité absolue » doivent être clarifiées par les dispositions de la constitution et de la loi électorale y relatives afin d’éviter les confusions et interprétations en la matière L’Administration doit s’imposer et faire appliquer la loi. Force doit rester à la loi ! sinon pas de démocratie et bonjour la pagaille ! Il ressort néanmoins de ces élections quelques constats positifs dont notamment : L’émergence d’une culture du contentieux tendant à privilégier la voie judiciaire à celle de la violence de la rue. La maturité des électeurs et des acteurs politiques qui, par leur sens de responsabilité, ont permis la tenue d’élections apaisées dans plusieurs Communes

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique