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Autant le dire… : Les leçons de démocratie d’un député « aîné » à des « cadets »

Publié le dimanche 17 mars 2013 à 21h04min

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Présent à la première session ordinaire de l’année 2013 de la Ve législature de la IVe République le 6 mars dernier, Guillaume Kigabfori Soro, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire n’a pas manqué de donner presque des leçons de comportement et de démocratie aux députés burkinabé. A travers ce qu’il a appelé « ma conviction profonde, dans laquelle j’ai inscrit l’ensemble de mes actions… ».

En effet, « ma conviction, chers collègues : être député, c’est embrasser un métier et c’est ainsi prendre un engagement ». Ce que Guillaume Soro exprime en disant « que nous sommes à la fois des Instituteurs politiques et des Pèlerins laïcs ». Et l’ancien rebelle, reconverti, poursuit : « c’est un métier car nous sommes de instituteurs politiques et il nous revient d’expliquer sans relâche les enjeux des discussions que nous avons et de justifier le bien-fondé des décisions que nous prenons dans l’hémicycle auprès des populations, peu accoutumées à se livrer à de telles spéculations et mal préparées quelques fois à saisir la portée nationale des dispositions législatives que nous prenons ». A ce stade, Guillaume Soro rappelle aux députés leur rôle en qualité de mandataires des populations et dont les missions à l’hémicycle sont très souvent mal connues ou comprises.

Etre député pour Guillaume Soro, c’est un engagement, car nous sommes également des Pèlerins laîcs. Il nous incombe de répandre dans nos circonscriptions la bonne parole de la cohésion sociale. Pour être sincère et durable, celle-ci doit s’appuyer sur les réseaux sociaux de proximité et sur le système des alliances traditionnelles qui mérite d’être réactivité, si l’on veut échapper au cercle infernal de la violence et du ressentiment ».

« Comment susciter l’espoir quand la conjoncture économique et le climat social transforment le quotidien de nos parents en épreuves de survie et que, pour nos enfants, se profile à l’horizon des lendemains qui, chaque jour, semblent devenir encore plus incertains ? », s’interroge le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Puis il répond : « de la pertinence de nos réponses dépend l’efficacité de notre médiation : la récompense sera le fruit mérité de la patience, pour celles et ceux qui auront su faire renaître la confiance ».

En effet, pour Guillaume Soro, « le noble métier de député se décline sur le double registre de l’instruction politique et de l’édification morale. Notre rôle est de contribuer à la formation sociale et citoyenne de nos électeurs ». Mais comment réussir une telle mission ? Guillaume Soro a ses conseils. « Il nous faut donc trouver à chaque instant le juste milieu entre la modestie et l’ambition ». Pour cela l’ancien rebelle dit : « il nous faut rester modestes, car notre action personnelle n’est souvent qu’une goutte d’eau qui, selon les lieux et les saisons, se perd dans le sable ou se noie dans la mer ; il nous faut faire preuve d’ambitions, car notre mission est importante, auprès des populations qui nous représentons ». Le député ivoirien, « ainé » dans le métier conclut : ...« le temps est venu pour nous, de travailler plus dur, de travailler plus harmonieusement et d’aller de l’avant avec nos objectifs de construction de grands projets auxquels le monde entier sera fier de s’associer ».

Guillaume Soro a-t-il été compris par ceux (les députés burkinabé) à qui ce message a été destiné ? On ose croire que si. Car, plus que jamais, le député, pour ne pas dire l’élu en général (dont le conseiller municipal) est plus que jamais attendu sur le terrain. Où il doit jouer pleinement son rôle. Pour ne pas paraitre comme un handicap à l’expression démocratique et à la concorde nationale. Ceux et celles qui auront compris ce message, auront rendu service à leur peuple.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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