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Commémoration du 8 mars : les femmes syndicalistes réfléchissent à la Bourse du travail de Ouagadougou

Publié le dimanche 10 mars 2013 à 21h29min

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Commémoration du 8 mars : les femmes syndicalistes réfléchissent  à la Bourse du travail de Ouagadougou

Comme à l’accoutumée, les femmes du monde entier ont commémoré la journée internationale du 08 mars. Au Burkina, les femmes syndicalistes ont tenu à la célébrer sur un ton tout particulier. En effet, elles se sont retrouvées à la Bourse du travail de Ouagadougou pour réfléchir autour du thème « Pauvreté et travail des femmes ».

Des femmes qui militent au sein des centrales syndicales (CGT-B, CNTB, CSB, FO/UNSL, USTB), au sein de syndicats autonomes, du MBDHP, et de l’association Kebayina des femmes du Burkina, ont pris d’assaut la Bourse du travail de Ouagadougou ce 8 mars 2013.

Pour elles, le 8 mars « est une occasion privilégiée pour se remémorer le chemin parcouru et les combats à mener pour les droits des femmes dans le monde ». En clair, le 8 mars est une journée de souvenir, de réflexion et de lutte.

Le contexte de célébration de cette journée en 2013

Le contexte mondial et africain décrié par les femmes à l’occasion, est celui marqué par des crises économiques et financières ayant comme corolaire des plans d’austérité. Ce contexte est aussi celui des guerres, du chômage des jeunes et des femmes, du déni des libertés démocratiques, de la vie chère. Et pour Tara Nacanabo, présidente du comité d’organisation de la cérémonie du jour, les femmes sont les principales victimes de ces troubles à fondement politico-économique.

Le contexte burkinabè est celui de l’après élections couplées (municipales et législatives) du 2 décembre dernier, consacrant la victoire du parti au pouvoir. Mais cette victoire, relève Mme Nacanabo, « ne changera en rien la situation de la majorité des Burkinabè, encore moins celle des femmes ».

Il se trouve aussi que, note Mme Nacanabo, que le thème choisi par le ministère de la Promotion de la femme et du genre, ne prend pas en compte l’autonomisation des femmes pauvres. D’où l’idée de réfléchir autour du thème « Pauvreté et travail des femmes ».

Que retenir du thème « Pauvreté et travail des femmes » ?

A travers ce thème, les femmes syndicalistes entendent examiner la situation de toutes ces femmes qui triment, le plus souvent en se faisant exploiter, pour survivre. C’est le cas notamment, cite Mme Nacanabo, des femmes qui balaient les routes, de celles qui nettoient dans les bureaux et autres endroits, de celles qui travaillent dans les boulangeries.

Et les réflexions du jour visent justement à « dégager la situation de la femme dans le contexte de sa participation dans le développement économique et social du pays ».

Ces réflexions offrent également l’occasion d’identifier des stratégies efficaces de lutte contre la pauvreté chez la femme.
Les mécanismes permettant de surmonter les contraintes multidimensionnelles auxquelles fait face la femme dans ses initiatives pour le respect de ses droits en tant que citoyenne, retiennent aussi l’attention dans le cadre de ces réflexions.

Après tout, indique Mme Nacanabo, il faut que les femmes elles-mêmes, où qu’elles soient, s’organisent pour lutter en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail ; car pour elle, « seules l’organisation et la lutte paient dans ce pays ». Même ton chez Nathalie Gandéma, qui espère fermement que cette année, les recommandations qui seront dégagées de ces réflexions, connaîtront une suite intéressante.

Déjà, un appel est lancé à l’Etat pour l’inviter à sanctionner les structures qui utilisent et exploitent les femmes dans le cadre de travaux sans être payées ou payées en dessous du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti). Les femmes qui sont dans ses situations d’exploitation sont, note au passage Mme Nacanabo, « le plus souvent désemparées, ne sachant à qui s’adresser » pour se faire rétablir dans ses droits.

Mais pourquoi une célébration sur un thème autre que celui choisi par le gouvernement ?

A la bourse du travail de Ouagadougou, on dit avoir adopté son thème bien avant celui du ministère de la Promotion de la femme et du genre.

Tout compte fait, il ne s’agit pas d’un retrait par rapport à ce que le gouvernement fait ce jour même à Manga. Mais il est plutôt question de porter à la connaissance de l’opinion publique les préoccupations particulières des femmes qui militent au sein d’un certain nombre d’associations. Et ces préoccupations sont relatives à l’amélioration des conditions de vie et de travail de toutes les couches sociales les plus défavorisées.

Or, avec le gouvernement cette année, il est question de promouvoir l’entreprenariat féminin, de valoriser les femmes qui ont réussi. Au même moment, la réalité, selon les femmes réunies à la Bourse du travail de Ouagadougou, est que la grande majorité des femmes est dans la pauvreté, dans une grande précarité.

« Notre thème est en rapport direct avec les problèmes que chacune d’entre nous rencontre quotidiennement », laisse-t-on entendre ; avec la précision qu’il est l’expression des préoccupations de la grande majorité des femmes.

Au-delà de cette séance de réflexions, la lutte continuera pour que la femme vive mieux au Burkina ; tel est l’engagement pris à la Bourse du travail de Ouagadougou ce jour 8 2013.

Fulbert Paré
Lefaso.net

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