LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Musée national : Fini le nomadisme

Publié le lundi 27 décembre 2004 à 07h57min

PARTAGER :                          

Le ministre des Arts, de la Culture et du Tourisme a procédé, le jeudi 23 décembre 2004, à l’inauguration du musée national, marquant ainsi la fin de ce qu’il convient d’appeler un nomadisme institutionnel.

Les premiers jalons du musée national ont été posés le 26 octobre 2000. Mais la création du musée lui-même remonte à 1962. Depuis lors, cette institution connaîtra une situation qui l’amènera à occuper plusieurs sites, faisant d’elle, un sans domicile fixe (SDF). Avec l’inauguration du bâtiment administratif et du premier pavillon d’exposition du musée national, le 23 décembre dernier par le ministre des Arts, de la Culture et du Tourisme, Mahamoudou Ouédraogo, « un nouveau cap dans la volonté politique du gouvernement de consacrer des efforts substantiels au développement de l’institution muséale vient d’être franchi.

La directrice générale du Musée national, Alimata Sawadogo, n’a pas caché sa grande joie d’être enfin « chez elle ». Le bâtiment administratif qui ouvre ainsi ses portes a été entièrement financé par le gouvernement burkinabè. Il est prévu courant janvier 2005, la finition des travaux de la construction du vestibule hall d’entrée et de la deuxième salle d’exposition. Les travaux ont coûté en tout 611 millions de FCFA.

D’autres projets de construction sont prévus tels l’amphithéâtre de plein air, le maquis restaurant, la bibliothèque pour enfants et l’espace communautaire. A été inauguré le même jour le premier pavillon d’exposition, réalisé sur un financement de la France. Ce pavillon qui porte le nom de Jean Rouch a coûté 100 000 000 de FCFA. Il abrite une exposition inaugurale sous le thème « Burkina Faso : Valeurs cardinales » Jean Rouch était un ingénieur des ponts et chaussés, qui était partagé entre la passion de la recherche ethnologique, du cinéma, de la littérature, du voyage et de la rencontre interculturelle.

Il a trouvé la mort cette année, en terre africaine, alors qu’à 86 ans il participait encore à des rencontres scientifiques et artistiques. Pour la chargée d’Affaires de l’ambassade de France, Chantal Bès, qui représentait son ambassadeur à la cérémonie d’inauguration du musée national, en Afrique et particulièrement au Burkina Faso, le musée national est plus qu’un symbole de l’Etat. Il représente la nation burkinabè tout entière, jeune, riche de plus de soixante ethnies aux cultures aussi diverses que remarquables. Et d’ajouter qu’une des missions de ce musée sera d’abord de rassembler et de conserver tous les témoignages matériels de cette histoire.

Le ministre Mahamoudou Ouédraogo qui s’est réjoui personnellement de la renaissance du musée national qui rompt définitivement d’avec ses statuts précédents de sans domicile fixe et de nomade institutionnel, dira, quant à lui, que l’enjeu de cette renaissance est triple : mettre à la portée de tous, la connaissance de l’histoire de notre pays ; cultiver l’esprit qui doit s’inscrire dans une dynamique de stimulation des capacités intellectuelles et créatrices, de discernement et de délectation ; installer au cœur de la ville de Ouagadougou un musée moderne digne d’une ville reconnue comme carrefour culturel de l’Afrique. Et le ministre de conclure qu’on peut certes vivre sans musée, mais sans musée, on ne peut vivre une existence véritablement humaine.

Agnan Kayorgo
L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Dédougou : Le festival des masques signe son retour
Burkina / Musique : Patrick Kabré chante Francis Cabrel