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Autant le dire… : Il faut revoir le mode d’élection des maires, sinon…

Publié le lundi 4 mars 2013 à 21h38min

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Notre confrère du Journal du Jeudi parle d’élection « contre nature ». Les analystes politiques l’expliquent difficilement. Puisque ça ne répond à aucune logique. Et pourtant, le fait est là, implacable et interroge les consciences sincères.

Des conseillers municipaux de l’Union pour le progrès (UPC) ont contribué à élire un maire issu du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), alors qu’ils sont majoritaires dans la même commune. Dans l’autre sens, des conseillers municipaux du CDP ont élu à la tête d’une commune un maire issu de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), là où ils ont la majorité absolue. Et vice-versa. Aux seins des formations politiques, on ne comprend plus rien. Quand bien même des accords existent entre certains d’entre eux. Et pourtant, le fait est bien là. Et la question est pertinente quand au sein des mêmes partis, on se demande s’il faut perdre la présidence d’une mairie dans laquelle on est majoritaire. A cette question, aucun parti n’ose donner d’explication. Car le principe voudrait qu’une fois qu’on a remporté l’élection dans une commune, on en assume la gestion. Et ce, conformément au choix des électeurs. Dans la mesure où l’élection municipale est une élection de proximité, permettant ainsi aux citoyens d’une commune de porter leur choix sur des individus investis par des partis politiques. En d’autres termes, si des individus ont été élus, ce n’est pas forcément à cause de leur représentativité ou de leur crédibilité, mais celle du parti politique dans lequel ils militent. Et qui, très souvent, leur donne les moyens de battre campagne et de remporter la victoire. C’est dire donc que les citoyens accordent en premier lieu, leur voix à un parti politique et non à des individus. Et cela est d’ailleurs corroboré par le mode de scrutin qui est celui de liste où l’obligation est faite à tout candidat d’être investi par un parti politique pour prétendre concourir à une élection locale.

Malheureusement, une fois élus, des conseillers et des députés en font à leur tête. Le parti politique sous la bannière duquel ils ont été élus, ne les intéresse plus. Le choix des électeurs non plus. Ce qui les intéresse, ce sont leurs intérêts et seulement leurs intérêts. N’est-ce pas ce qui explique les excitations à outrance et l’engouement jamais égalé autour des élections des maires de communes et d’arrondissements en ce moment ?

Heureusement (pour les partis politiques) et malheureusement (pour les élus trop ambitieux), aucun parti ne va accepter perdre le contrôle d’une mairie où il a reçu le mandat des électeurs. Tous ceux qui, pour leurs propres intérêts auront trahi leur parti, peuvent donc se tenir tranquilles. Sur la question, tous les partis devraient d’ailleurs s’accorder exactement comme ils l’ont fait par rapport au nomadisme politique en mettant en place un dispositif qui permet la stabilité des groupes parlementaires. Ce n’est pas parce qu’un individu a des ambitions, souvent sans limites, qu’il doit compromettre le développement de toute une commune. Les textes des partis politiques ne suffisant plus pour discipliner certains militants, il va falloir réfléchir à un dispositif réglementaire. La démocratie, ce n’est pas la pagaille. Il y va de l’avenir de notre pays. Aussi, faut-il comprendre que face à la situation, des partis aient pris des mesures, comme celle qui consiste à présenter à la sortie de l’élection du maire, les bulletins qu’on n’a pas mis dans l’urne. Pour donc éviter ce genre de contraintes, il est mieux d’encadrer sérieusement par de nouveaux textes, l’élection des maires. On pourrait par exemple, demander au parti politique ou groupe de partis politiques qui est majoritaire de composer directement son exécutif local, tout en tenant compte des sensibilités politiques ou sociales qui sont représentées au sein du conseil municipal. Au moins, on aura la conscience tranquille, puisque le choix des électeurs aura été respecté. Avant tout, ce sont bien eux qui font le développement à la base !

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 5 mars 2013 à 05:23, par fongnon En réponse à : Autant le dire… : Il faut revoir le mode d’élection des maires, sinon…

    pour ma part je souhaite qu’on elise le maire au suffrage direct.comme ça chaque citoyen sait dès le debut,,qui il porte a la tete de la commune.

  • Le 5 mars 2013 à 09:17, par tièkadiyé En réponse à : Autant le dire… : Il faut revoir le mode d’élection des maires, sinon…

    Il faut élire le maire au suffrage universel direct comme le dit Fongnon. Sinon la meilleur façon de procéder est celle en cours. Si mon parti présente quelqu’un qui n’est pas du tout catholique parce qu’il a des relations en haut, alors on le vire à la base. C’est aussi simple que ça. Je ne vais tout de même pas me saigner financièrement et physiquement pour battre campagne en espérant être élu maire et à la fin un farfelu vient me coiffé parce qu’il connait des gens dans la "famille".

  • Le 5 mars 2013 à 13:44, par xox En réponse à : Autant le dire… : Il faut revoir le mode d’élection des maires, sinon…

    je pense pas que cela pose un quelconque problème de voir le perdant devenir maire. Cela renvoie bien au choix de la population qui mérite un tel retour du baton. nous avons les dirigeants que nous méritons. en effet, quand on choisit de donner sa voix à un candidat au conseil municipal, on le fait en toute âme et conscience. celui-ci est sensé se présenter sous la bannière d’un parti politique. on le vote en connaissance de cause et ce, en lui donnant notre confiance, notre conviction. par conséquent, on se doit soit de se taire quand il ns trahit et d’attendre 5 ans pour lui montrer de quel bois on se chauffe, soit d’être tjrs avec lui quand il ns trahit. revenons dc à la question centrale : prkoi l’a-t-on voté ? par conviction ? à cause d’un T-shirt ? vu ses promesses ? si c’est par conviction, je ne vois point où se trouve le problème. qd il ns trahit, on s’est juste fait berné. c’est le jeu de la démocratie. on n’a pas à aller brûler quoi que ce soit ! on attend 5 ans !!!

    • Le 6 mars 2013 à 10:36 En réponse à : Autant le dire… : Il faut revoir le mode d’élection des maires, sinon…

      il faut qu’il ait des préléminaires pour le choix des maires,sinon il aura toujours ces genres de problèmes,la dernière en date dans les hauts bassins est l’installation du nouveau maire de boni,ou aucun vieux des villages n’etaient présents sauf les vieux de son village d’origine.ces vieux des villages de cette commune avait meme instruit le préfet d’écrire à leur tutel pour les dire que ce maire n’est pas celui qu’il ont voté,nous esperons que ce prefet l’a fait.il faut qu’aux prochaines elections ca change,il a été imposé et cela aura une repercution negative sur la commune,que la volonté de Pascaline TAMINI soit fait.nous l’attendons,nous navons pas le pouvoir,mais nous savons que les votes ces nous qui le faisons

  • Le 12 mars 2013 à 13:23, par Gilbert KIBTONRE En réponse à : Autant le dire… : Il faut revoir le mode d’élection des maires, sinon…

    « N’est pas Maire qui veut mais qui peut »
    Baser essentiellement le choix du Maire sur l’homme (ou la femme) désintéressé, honnête, intègre, crédible, de bonne moralité, d’une ferme volonté et capable de « penser un développement « à la base », répondant aux attentes de ses concitoyens et d’avoir en tête et au centre des intérêts le bien être des populations qui ont fait confiance en lui et l’ont voté. Il faut donc établir des critères clairs exigeant toutes ces qualités pour l’élection du maire.
    Si on veut être Maire, il faut avoir au moins un programme de développement de la commune consensuellement accepté et approuvé par les administrés à travers leurs représentants au Conseil Municipal.
    Si un ancien Maire a fait un bon travail et a travaillé sincèrement pour le bien être de ses concitoyens, il n’y a pas de raison de ne pas reconnaître son mérite et de le reconduire.
    Une commune ne doit pas être conduite par un Maire « chauffard »
    Il faut mettre « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut » et que chacun sache et accepte de « rester à sa place »

    Au regard des manifestations, contestations, et autres blocages du processus d’élection des Maires répertoriés dans la colonne précédente, la Directive/critères du CDP pour le choix (imposition) des candidats CDP au poste de Maire dans les Communes à travers des primaires crée plus de problèmes contrairement à son objectif d’éviter des élections basées sur des
    Intimidations & actes de corruption de Conseillers Municipaux par d’autres Conseillers Municipaux pour se faire élire Maire.
    « Il valait mieux laisser les Conseillers Municipaux élire librement et consensuellement leurs Maires pour un réel développement de la Commune et pour garantir une gestion administrative, politique et sociale apaisée, au lieu de prioriser la démocratie du Parti ( dont il a d’ailleurs été victime dans plusieurs Communes) avant la démocratie dans la localité et dans le Pays.
    En effet, il faut tenir compte de la volonté populaire, donc de l’assise populaire des Candidats aux postes de Maires ou d’adjoints aux Maires, gage d’une bonne collaboration entre l’Administration et les administrés.
    Imposer un candidat ne pourra pas entretenir un climat de sérénité au sein de la population.
    Il est plus qu’opportun d’avoir des Maires qui font l’unanimité ont sont bien appréciés par la majorité au sein de la population. C’est cela aussi la démocratie, et les Partis Politiques ne doivent pas perdre cela de vue pour la préservation de la paix et de la cohésion sociale

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