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SÉRIES TÉLÉVISUELLES AFRICAINES : Le public en demande, pas les financiers

Publié le lundi 4 mars 2013 à 21h49min

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SÉRIES TÉLÉVISUELLES AFRICAINES : Le public en demande, pas les financiers

Les séries africaines occupent de plus en plus les programmes des télévisons burkinabè. Cela est la résultante de l’engouement du public sur ce genre de film. Mais cette filière est confrontée à beaucoup de difficultés telles : absence de sponsors, production très limitée des séries. Autant de difficultés qui freinent le progrès des séries.

De Ma famille au Commissariat de Tampy en passant par Jacob’s Cross, Changes, Saga des Héritiers, l’As du Lycée, Celibatérium… Pour ne citer que ces séries télévisées africaines qui ont marqué et continu de marquer les esprits des amateurs du petit écran au Burkina Faso. En effet, de plus en plus, le public burkinabè s’intéresse aux séries africaines. Qu’est-ce qui peut expliquer un tel engouement ? Mahamadou Bélem, étudiant en lettres modernes à l’Université de Ouagadougou, témoigne qu’il ne manque pas les diffusions sur la télévision nationale des séries « Jacob’s Cross » et « Celibatérium ».

« Je constate que les réalisateurs africains produisent des films de plus en plus de très belle facture. Les histoires racontées reflètent nos réalités quotidiennes. Je préfère les suivre en lieu et place des feuilletons importés d’autres continents », confie le téléspectateur Bélem. Le seul bémol, selon lui, est que les télévisions au Burkina Faso ne font pas de la diffusion des séries, leur priorité. « Elles passent leur temps à bombarder les téléspectateurs de télénovelas sud-américaines et asiatiques. Ces films n’apportent rien en matière d’éducation au public. J’ai l’impression que nos chaînes ne tiennent pas compte de nos goûts », déplore Mahamadou Bélem. Pourtant pour Paul-Miki Roamba, chef du service des programmes de la télévision privée, BF1, les télévisions tiennent compte de l’engouement du public dans la programmation des séries. Mais le problème est qu’elles sont confrontées pour la plupart, à des problèmes de finances pour l’acquisition des films. En outre, les séries africaines, notamment francophones, sont produites en très faible quantité. « Les séries que nous avons sont extrêmement chères pour les télévisions privées africaines. En plus, elles sont moins présentes sur le marché par rapport à celles importées.

Sinon c’est un besoin de nos téléspectateurs dont nous en sommes conscients », confie Roamba. Le public montre, certes un engouement pour les séries africaines en général et en particulier, burkinabè, mais cette filière rencontre des difficultés dans sa production. Pour le réalisateur de Commissariat de Tampy, Missa Hébié, les finances ne suivent pas le succès des séries. Aussi, les producteurs africains dans leur ensemble, éprouvent du mal à réunir des ressources financières pour la production à grande échelle. Parce que les sponsors sont quasiment inexistants. Sinon les scénarios existent. « Si je prends l’exemple de Commissariat de Tampy qui a eu beaucoup de succès, CFI (Canal France International) achète l’épisode à 1000 euros, c’est-à-dire que pour les 26 épisodes, je me suis retrouvé avec 26 000 euros. Pourtant, pour tourner les 26 épisodes il faut plus de 100 000 Euros. TV5 aussi, c’est pareil. Ce sont les deux chaînes qui achètent, sinon les autres n’achètent pas », confit-il, avec un air de déception. Selon Hébié, les chaînes africaines n’achètent pas les séries. Elles se les procurent auprès des télévisions françaises, sus- citées, au nom de la coopération. Elles utilisent plutôt leurs fonds pour se procurer des séries étrangères.

Paul-Miki Roamba explique qu’en réalité, les séries africaines sont plus coûteuses que celles importées. « La projection des séries ne rapporte pas forcément aux télévisions », souligne-t-il. Vu que le public aime les productions nationales, les acteurs s’accordent à dire qu’il est temps que des mesures soient prises, afin de faciliter la production et la diffusion à grande échelle, des séries télévisées africaines. Il faut notamment, que les sponsors et l’Etat acceptent accompagner les réalisateurs. Aussi, que ces derniers développent un esprit de solidarité. Ce sont les ingrédients trouvés par l’acteur, Tapsoba B. Joseph dit (Chocho) de la série culte Commissariat de Tampy pour redorer le blason du cinéma burkinabè dans son ensemble.

Steven Ozias KIEMTORE (kizozias@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 5 mars 2013 à 11:35, par Burkind’bi En réponse à : SÉRIES TÉLÉVISUELLES AFRICAINES : Le public en demande, pas les financiers

    Le problème de nos cinéastes c’est qu’ils veulent être des éternels assistés. Ils veulent qu’on leur donne l’argent pour faire leurs films et c’est tout. Moi je dis non. Ils doivent penser business et avoir un esprit d’entreprenariat. Si on parle d’ INDUSTRIE du cinéma, ce n’est pas pour distribuer des subventions aux cinéastes. Si tu crois en ton projet, soumets un dossier crédible à ta banque afin qu’elle t’octroie un crédit à la hauteur de ton projet, et bats-toi pour REMBOURSER comme cela se passe ailleurs. Changez de mentalité les amis, et pensez business. L’assistanat est terminé.

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