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Alain Holleville, Chef de la Délégation de l’UE au Burkina : « L’art joue un rôle majeur dans le développement des sociétés. »

Publié le vendredi 1er mars 2013 à 21h12min

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Alain Holleville, Chef de la Délégation de l’UE au Burkina : « L’art joue un rôle majeur dans le développement des sociétés. »

La conférence de presse de l’Union Européenne à propos de son engagement financier dans le cadre du programme ACP-UE d’appui aux secteurs culturels a eu lieu le 28 février 2013. Chiffres et citations littéraires étaient au rendez-vous.

Difficile de trouver une place assise, dans la salle du Liptako-Gourma à l’occasion de la présentation du programme ACP-UE d’appui aux secteurs culturels financé par l’Union Européenne. De nombreux journalistes et acteurs de la vie culturelle s’étaient en effet donné rendez-vous afin d’écouter M. Alain Holleville, ambassadeur et représentant permanent à la délégation de l’Union Européenne, Mme Michèle-Dominique Raymond, sous-secrétaire générale au Secrétariat du Groupe des Etats ACP ainsi que plusieurs autres intervenants dont la réalisatrice burkinabè Valérie Kaboré, bénéficiaire d’une subvention accordée dans le cadre du programme ACP-UE.

La culture, au centre des préoccupations de l’UE

Non sans lyrisme, M. Holleville a tenu à souligner, dans son discours, le rôle majeur de l’art dans le développement des sociétés. Pour appuyer son propos, il a cité l’écrivain Milan Kundera - « La culture, c’est la mémoire du peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de penser et de vivre. » -, Picasso - « L’art est un mensonge qui permet d’approcher la vérité. » - et Jean Monnet qui, parlant de l’Union Européenne, aurait dit : « Si c’était à refaire, je commencerai par la culture ». On l’aura compris, la culture – qu’elle soit littéraire, picturale ou historique - est au centre des préoccupations du représentant de l’UE, mais qu’en est-il du cinéma ?

Le FESPACO doit trouver son autonomie financière

Le FESPACO bénéficie du soutien de l’UE depuis 1997. Jusqu’à 2011, l’aide cumulée de l’UE revient à 2,2 milliards de Francs CFA. Pour cette 23e édition, 400 000 euros ont déjà été déboursés et seront complétés par 450 000 euros destinés à « consolider l’institutionnalisation et la forme que prendra le FESPACO à l’avenir ». Cette somme devrait également lui permettre d’assurer progressivement son autonomie. Par ailleurs, l’UE décernera aussi un prix à l’œuvre cinématographique qui aura le mieux répondu aux attentes du programme ACP culture +. Décidément très inspiré, M. Holleville a conclu son discours par une citation du réalisateur et écrivain français René Clair - « Réclamons pour le cinéma le droit de n’être jugé que sur ses promesses » - en insistant sur le mot « promesses » qui signifie « attente, désir, espoir et création » ainsi que l’engagement de renforcer la notoriété du FESPACO et surtout son autonomie financière.

Le cinéma africain mal en point ?

On l’aura compris, le cinéma africain n’est pas au meilleur de sa forme et, malgré les initiatives prises par certains – notamment les excellents projets de la société Idmage, à savoir une plateforme de vente numérique réservée aux films africains (AfricaFilms.tv) ainsi qu’un cinéma itinérant (MobiCINE +) qui ont tous deux reçu 800 000 euros de l’UE -, l’ambiance est plutôt à la sinistrose. Les raisons de cette crise ne manquent pas : piratage, manque de moyens, etc. Il en est aussi une autre - peut-être moins perceptible à première vue -, c’est le manque d’engouement populaire pour le cinéma africain et, notamment, pour les films projetés dans le cadre du FESPACO. En effet, mis à part les journalistes et les professionnels du cinéma, qui remplit les salles de projection ? Pourquoi le stade du 4 août était-il à moitié vide lors de la cérémonie d’ouverture du festival ? Pourquoi avoir diminué le nombre de salles de projections cette année ? Plutôt que des promesses, on attend les réponses à ces questions décisives.

Pierre Mareczko (stagiaire)

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