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Relance du cinéma africain : Pouvoirs publics et cinéastes invités à jouer leur rôle

Publié le jeudi 28 février 2013 à 23h06min

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Relance du cinéma africain : Pouvoirs publics et cinéastes invités à jouer leur rôle

Les professionnels du septième art ont, à l’issue d’intenses travaux de 48h dans le cadre d’un colloque, élaboré un document de recommandations à l’endroit des pouvoirs en Afrique. Présentées ce 27 février 2013 à l’occasion de la cérémonie de clôture dudit colloque, ces recommandations s’articulent autour de la question du financement du cinéma africain.

Présidée par le ministre gabonais de l’économie numérique, de la communication et de la poste Blaise Louembé, en lieu et place de son collègue du Burkina empêché, la cérémonie de clôture du colloque du 23è FESPACO n’aura duré que quelques minutes. Entouré de son homologue du Mali et de la marraine de ce grand rendez-vous africain, Blaise Louembé a salué la détermination et l’assiduité des professionnels du cinéma à ce cadre d’échanges autour de l’avenir de leur secteur d’activité.

Avant de prendre des engagements au nom des pouvoirs publics dans la perspective de l’accompagnement financier de la production cinématographique en Afrique, M Louembé a appelé les cinéastes à jouer pleinement le rôle qui est le leur, dans la dynamique de rayonnement du septième art en Afrique.

Les recommandations issues du colloque

Par la voix d’Etienne Minoungou, responsable des rencontres professionnelles et du colloque du 23è FESPACO, les professionnels du cinéma africain ont égrené un chapelet de recommandations à l’endroit des pouvoirs publics. En effet, dira M. Minoungou, « nous, les participants, appelons les chefs d’Etat africains à passer de la volonté politique à la décision politique à travers la mise en place d’un fonds d’avance sur recette au niveau de chaque Etat, pour accroître la production ; à mettre en application sans délai l’ensemble des instruments juridiques contenus dans les politiques culturelles nationales existantes ; à activer les outils et les instruments régionaux déjà existants au niveau des regroupements régionaux et sous-régionaux ; à garantir la liberté d’expression de ton et de l’imaginaire, seule capable de garantir une production cinématographique de qualité ; à systématiser de manière progressive et durable, la coproduction avec l’ensemble des télévisions ».

A travers la première et d’ailleurs la maîtresse de ces recommandations, il est attendu des Etats d’accorder des financements aux sociétés de production qui s’engagent à les rembourser dans un délai qui aura été convenu. Il ne s’agira pas, précise Nour-Eddine Saïl, Directeur général du Centre cinématographique marocain, d’aumônes, de donations, mais de prêts dans le cadre de contrats de productions cinématographiques. C’est du moins une démarche qui a donné des résultats spectaculaires au Maroc, à en croire M. Saïl.

Au-delà des Etats africains pris individuellement, l’Union africaine a été appelée à agir dans le domaine de la culture en général et du cinéma en particulier, de sorte que les œuvres internationales viennent en complémentarité et non en substitution de nos réalisations africaines.

En attendant, il ressort de la déclaration du 27 février, que « les professionnels réunis à Ouagadougou, sollicitent l’engagement du président Blaise Compaoré pour être le porte-parole de ces préoccupations auprès de ses pairs et des hautes instances africaines ». Pour les cinéastes, en effet, il est temps que nos décideurs politiques passent de la volonté politique jusque-là affirmée, à la décision politique de soutenir véritablement le secteur de la culture, en particulier celui du cinéma.

Des engagements pris

S’adressant de vive voix aux professionnels du cinéma, Blaise Louembé, représentant du pays invité d’honneur à ce 23è FESPACO dira que « l’implication des Etats africains dans la production cinématographique doit, plus que jamais, être une préoccupation permanente ». A cet effet, « il convient de mieux coordonner les actions en matière de politiques publiques », a-t-il ajouté. Et de poursuivre, « nous, les responsables politiques, sommes disposés à accompagner les professionnels du cinéma que vous êtes, mais nous attendons également de vous, que vous vous organisiez de manière à ce que vous soyez les porteurs de stratégies de développement de votre filière ».

Les responsables politiques disent comprendre le scepticisme qui peut encore habiter certains des réalisateurs quant à leur implication réelle. Pour dissiper ce scepticisme, il leur a été demandé de s’assurer que les pouvoirs publics envisagent s’inscrire dans « une nouvelle dynamique, celle d’aller tous ensemble vers une industrie du cinéma qui concilierait les aspects sociaux et commerciaux ».

Du côté des professionnels du cinéma, on se garde de prendre des engagements de productivité. Seulement, ils rassurent quant à l’existence de talents au sein desquels la qualité que tentent d’exiger les pouvoirs publics dans les productions, pourra s’opérer de façon naturelle.

Avant de déclarer les travaux du colloque clos, le ministre Blaise Louembé rassure en des termes suffisamment explicites. « Nous pouvons vous garantir que la déclaration de ce colloque sera transmise aux instances de l’Union africaine pour que chaque pays prenne en compte ces recommandations ».

Fulbert Paré

Lefaso.net

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