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Chômage à Bobo-Dioulasso : Les « rescapés » du football grossissent les rangs

Publié le mercredi 27 février 2013 à 19h54min

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Chômage à Bobo-Dioulasso : Les « rescapés » du football grossissent les rangs

Que du bonheur pour les Burkinabè pendant la fantastique chevauchée des étalons à la CAN sud-africaine. Parmi les héros burkinabè, Bobo-Dioulasso, le bastion de notre football national comptait plusieurs de ses fils. Ils sont aussi nombreux ces jeunes bobolais à voir leur rêve de footballeurs professionnels se briser. Et, le dernier refuge, c’est malheureusement les « grins » de thé.

Derrière le rayonnement de la portion de joueurs natifs ou ayant séjourné à Sya, croupissent une majorité de jeunes à la carrière écourtée. Sans qualification ou ayant abandonné les bancs pour se consacrer entièrement au football, ils paient aujourd’hui leur choix. A l’image de Pascal Sou, ils sont nombreux à être sur le banc des accusés à Bobo-Dioulasso. Traités de fainéants, de voleurs, d’inconscients… ces jeunes ayant consacré le clair de leur temps au football sont devenus des casse- tête chinois pour leur famille et pour la société.

Pascal Sou et son frère Blaise sont des cas palpables des « résidus » du football qui grossissent le rang des chômeurs à Bobo-Dioulasso. Après avoir fait ses preuves dans les tournois de quartier, ce gardien de but est allé se perfectionner au centre de formation de l’USFRAN en 2003. De l’USFRAN il va décrocher un contrat à l’équipe de Boromo qui venait de monter en première division du championnat national de football burkinabè.

Rapidement il se fait remarquer par le coach du BPS sport qui lui promet un bel avenir. Courant 2010 Pascal rejoint donc Koudougou avec tous les rêves possibles. Malheureusement, un début d’hernie va mettre fin à son enthousiasme. Sous injonction de son coach et devant le refus de son président à prendre en charge les frais médicaux liés à sa maladie, Pascal a rejoint sa ville natale avec trois autres bobolais, tous blessés.

Grâce au docteur Bonkoungou, bien connu pour son aide aux footballeurs de Sya ils ont pu effectuer des visites médicales. Mais hélas, les ordonnances n’ont pas trouvé de payeur. Depuis lors Pascal trimbale sa maladie et partage ses journées avec ses camarades malchanceux.

Pour causes de fractures, de blessures ou de toute autre maladie, ils sont nombreux à Accart-ville, Diarradougou, Sarfalao, Colma… à être des victimes de l’inorganisation, de la pauvreté, de l’ingratitude…des dirigeants de nos clubs. Une fois leur rêve de professionnalisme brisé, ces footballeurs abandonnés à leur triste sort n’ont plus que les « grins » de thé pour s’occuper.

Ousséni BANCE
Lefaso.net

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