« Votre question m’énerve et je n’ai pas du tout envie d’y répondre. Parce que depuis le matin, je n’ai réussi à vendre que pour 500 F. Et avec ça, vous me demandez si mes affaires marchent. Ça ne marche pas, voilà Tout », nous crache en plein visage un vendeur de colliers et de bracelets, tout dépité. Cette galère, ils semblent nombreux les exposants de la rue marchande du FESPACO 2013 à la vivre. C’est par exemple le cas de Souleymane Kiema, vendeur d’habits traditionnels. Il confie n’avoir rien encore vendu en quatre jours d’exposition, lui qui a acquis ses deux stands à hauteur de 200 000 F CFA. Dans son stand, les prix de ses produits varient de 27 500 F à 40 000 F.

« Vraiment, y a pas marché »

« Depuis qu’on est là, on n’a pas encore attrapé 25 000 francs alors qu’on a déboursé 100 000 F CFA pour l’acquisition de notre stand. Vraiment, y a pas marché », a renchéri de son côté un guérisseur traditionnel ivoirien. Mais, il a la voix pour vanter les qualités de ses produits : « Côte d’Ivoire pharmacopée qui élimine les douleurs en cinq minutes ; la santé par les plantes chez El Hadj Kabako ».

A l’extérieur du cadre aménagé dont les entrées et sorties sont jalousement gardées par des éléments de forces de défense et de sécurité, sont aussi installés des petits exposants qui disent vivre le même problème d’absence de clients.

« Doni Doni, lôgô tey ! », nous explique en dioula Fati Traoré, vendeuse de chenilles. En clair, les affaires ne marchent pas. Chez Fati, le petit sachet de ‘’Chitoumou’’ (chenilles en dioula) se vend à 1000 francs CFA.

5 000 F de bénéfice par jour

A côté de Traoré sont installées Asseta Yanogo et sa fille Djamila qui vendent toutes sortes de boissons : eau Laafi, jus de Dafani, eau Baradji, etc. Elles font elles aussi la grise mine parce qu’il n’y a pas de clients. Partout, c’est le même langage : « ça marche un peu un peu ».

Même avec ses 5 000 francs de bénéfices par jour, Zenabo Ilboudo, restauratrice de riz et de tô, nous a dit la même chose.

Comme explication à la situation, chacun avance ses raisons.« Cela est dû au fait que les gens attendent généralement la fin pour venir », nous confie Issaka Sanfo, vendeur de bracelets et de colliers installé à l’extérieur de la rue marchande. Ses voisins, Abdoul Karim Yabré et Moussa Kaboré sont du même avis.

Se faire des contacts pour l’après FESPACO

M ais, à l’intérieur de la rue marchande, l’on a une autre explication au manque d’affluence des clients. « Cela est dû au fait qu’on demande aux gens de payer 300 F pour accéder à l’aire d’exposition. Alors que dans les autres endroits, siège du FESPACO et à la Maison du peuple, personne ne paie pour y accéder », justifie Djibril Ouédraogo, vendeur d’habits. Un point de vue que partage entièrement Ramatou.

Mais, quelles que soient les raisons invoquées, la plupart des exposants gardent espoir pour la suite. Ils entendent chacun faire de bonnes affaires au cours des derniers jours, c’est-à-dire samedi et dimanche prochains.

En tous les cas, assure Alassane Kiema, l’on ne vient exposer pour uniquement faire des affaires, mais aussi pour se faire des contacts qui peuvent être utiles après la manifestation.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net