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FESPACO 2013 : La relance du cinéma africain à l’ordre du jour

Publié le mercredi 27 février 2013 à 21h36min

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FESPACO 2013 : La relance du cinéma africain à l’ordre du jour

Initié depuis 1973, le colloque sur le thème du FESPACO s’attèle, cette année, à dégager les pistes idoines pour une véritable relance du septième art en Afrique, à travers notamment une implication plus accrue des pouvoirs publics. Ouvert ce jour 26 février 2013 par le ministre en charge de la Culture, Baba Hama entouré de ses collègues du Gabon, du Sénégal et du Mali ainsi que de l’invitée d’honneur Alimata Salambéré, ledit colloque devra prendre fin le 27 février.

Les colloques du FESPACO s’affichent aujourd’hui comme des rendez-vous incontournables pour réfléchir sur l’évolution de notre cinéma. Et celui de la 23è édition de ce grand rendez-vous africain a pour thème « Cinéma africain et politiques publiques ». Ce qui en dit long sur les rapports que les pouvoirs publics peuvent être amenés à entretenir avec le septième art. Ces rapports, souhaités être constitutifs de soutiens, en plus d’être de nature juridique en termes notamment de règlementation, doivent être financiers.

Pour ce faire, il y a lieu, comme l’a souligné le ministre de la Culture, Baba Hama, « de définir le service public de la culture » à partir d’une règlementation cohérente. D’où devra résulter la clarification de l’utilité publique du cinéma.

De plus, la réalisation d’un film coûte tellement chère qu’elle équivaut à la mise en place d’une industrie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la production d’un film sous nos tropiques reste encore un véritable parcours du combattant. C’est ce qui justifie le constat que l’on peut faire avec le ministre Baba Hama selon lequel constat les acteurs du cinéma requièrent de plus en plus l’intervention financière des pouvoirs publics paradoxalement exclus de la gestion du cinéma.

Par ailleurs, le cinéma évolue dans un système de marché qui suppose des responsabilités que chacun des catégories d’acteurs du domaine doit assumer pour contribuer à son essor. Au rang de ces catégories d’acteurs, les pouvoirs publics s’affichent comme ayant un rôle très important à jouer dans la relance de notre cinéma en quête de repères financiers adéquats et fiables.

Mais pourquoi demander des financements aux pouvoirs publics ?

Le coût de réalisation des films, le plus souvent, n’est pas à la portée de nos réalisateurs. Ces derniers se trouvent ainsi obligés de chercher des partenaires en occident. Aujourd’hui, ils souhaitent pouvoir rompre avec cette gymnastique en produisant sur financements publics africains.

Et à en croire l’opérateur culturel Etienne Minoungou, président de la commission Rencontres professionnelles et colloque de ce 23è FESPACO, toutes les études montrent aujourd’hui que les prochaines niches de croissance économique sont dans le secteur culturel. Le cinéma se trouve être un axe clé de ce secteur culturel. A titre d’exemple, plus de 700 films, expressions de nos valeurs culturelles, sont inscrits à ce rendez-vous cinématographique de 2013.

Financements publics possibles, mais à certaines conditions

De ce colloque, il est attendu que les professionnels puissent dégager des pistes claires à même d’orienter nos différents Etats dans leurs initiatives de financements du secteur du cinéma. C’est du moins, ce que pense le ministre Baba Hama.

Pour le ministre gabonais de l’économie numérique, de la communication et de la poste, Blaise Louembé, la qualité des productions cinématographiques est un élément important dans la motivation des Etats à financer le cinéma. En effet, dira-t-il, « nous souhaitons assister les réalisateurs sur la base d’une charte de qualité que nous devons ensemble définir ».

Il est également attendu de ce colloque, des résultats jetant les bases d’une harmonisation des politiques publiques des différents Etats membres de nos organismes communautaires et internationaux autour du cinéma africain. Il est attendu que des représentants de ces organismes interviennent au cours des panels du colloque pour décliner leurs politiques d’intervention dans la relance du cinéma africain.

Déjà, l’opérateur de cinéma Etienne Minoungou affirme que « l’intention cette année, c’est d’aboutir à une déclaration forte, impliquant à la fois les chefs d’Etat, les organisations régionales (CEDEAO, UEMOA, UA) ». Alors, wait and see !

Fulbert Paré

Lefaso.net

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