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Vision Express sur... : Les conséquences possibles des conflits relatifs à la terre

Publié le mardi 26 février 2013 à 21h29min

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La terre est au début et à la fin de la vie humaine. Malgré les fulgurants progrès scientifique et technique, la terre reste irremplaçable. Sa permanence dans le quotidien humain a fait d’elle un objet culturel et sacré dans plusieurs communautés. Rares sont les individus qui n’ont pas un lien primitif avec la terre dès leur venue au monde.

En effet, quel que soit le traitement qu’on fait du cordon ombilical d’un nouveau né, il va se retrouver quelque part sous n’importe quelle forme sous la terre. En Afrique (Noire surtout), les petits frères, dits « donso » (cage) en malinké, sont immédiatement enterrés après la délivrance de la parturiente. C’est pourquoi, nous mentionnions tantôt que la terre est « au début et à la fin de notre existence mondiale ». Conscientes de cette valeur de la terre, des ethnies comme les Sénoufos, les Bobos, les Bwa, toutes celles qui sont le long de la Comoé (côté Burkina comme Côte-d’Ivoire)…, ne font pas des « histoires » autour de la terre. Surtout pas entre des frères appartenant à une même lignée patriarcale. Toute mésentente qui inclut une portion de terre entre des frères, doit immédiatement se résoudre pour ne pas occasionner des rancunes. Autrement, la sanction est immédiate et la mort en est très souvent la sentence. Une décision importante relative à une portion de terre (agricole, habitation…), ne se prend jamais par les plus jeunes de la famille.

La décision doit toujours venir de l’aîné avec des possibilités de proposition de sa suite. En pays bwa par exemple, un jeune ne décide pas de la limite d’une portion de terre cultivable. Seuls les sages ou peut être les aînés de la famille peuvent se le permettre. Tout jeune qui outrepasse cette culture ne survit pas à son acte. Cette culture est toujours de rigueur au sein de plusieurs communautés. Aucune influence dite de la modernité n’a pu changer cet état des faits. C’est d’ailleurs un des pans de la culture Africaine qui raffermit les liens familiaux dans plusieurs communautés. Et l’aspect sacré de la terre s’impose à tout moment, même étant seul en brousse quelque part. En tout cas, les ethnies qui obéissent ou du moins croient à la valeur culturelle de la terre, dépendent toujours d’elle quand elles posent des actes à grande portée. Pour éviter une maladie incurable, un accident quelconque (de circulation, incendie, noyade…) ou la mort ; qui sont tous des conséquences possibles des conflits relatifs à la terre, beaucoup de jeunes se soumettent aux exigences de leur communautés d’origine.

Souro DAO /daosouro@yahoo.fr

L’Express du Faso

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