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Autant le dire… : Ainsi on fait, et après on dit que y a problème !

Publié le mardi 26 février 2013 à 21h30min

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Les travailleurs de l’Office national des télécommunications sont en grève depuis huit jours. Pour réclamer l’application du décret n°2010-810/PRES/PM/MTSS, portant fixation d’une prime d’ancienneté pour les agents. Mais depuis, ce décret présidentiel n’a connu la moindre application.

Si bien que las d’attendre, les travailleurs ont fini par s’organiser, aller en grève et demander d’abord le respect de la loi, mais également le paiement de leurs primes. Ce qui est tout à fait normal et se comprend aisément. En effet, si le gouvernement a instauré le dialogue comme principe de gouvernance, entre employeurs et employés pour résoudre les conflits, on peut dire que les travailleurs de l’ONATEL sont allés en grève sans doute parce que ce dialogue a manqué. Aussi, le gouvernement se devait de mettre la « pression » sur la direction de l’ONATEL afin qu’elle prenne ses responsabilités. Ce n’est pas la première fois que les travailleurs de l’ONATEL vont en grève. En 2011, ils étaient en grève et avaient exagéré en suspendant et les lignes ordinaires de téléphone et les lignes d’urgence.

Cette fois-ci, en faisant coïncider leur mouvement avec la fin du mois (paiement des salaires et des pensions), avec la tenue du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO) et l’ouverture de la rencontre gouvernement/syndicats, les employés de l’ONATEL, s’ils n’ont pas exagéré, ont bien choisi leur période. Seulement, à trop exagérer, ils auront les Burkinabè « sur leur dos ». Somme toute, il va falloir que la direction de l’ONATEL trouve une solution définitive à ces grèves répétitives qui ne font pas de la « mère » des télécommunications au Burkina un modèle. A défaut, que le gouvernement prenne alors ses responsabilités. Pour faire valoir la signature du président du Faso apposée en bas du décret.

Un autre cas et une autre société et des travailleurs (des retraités) et leurs droits. La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). En 2011, le gouvernement et les syndicats parviennent à un relèvement des pensions vieillesse du régime CNSS-BF par une harmonisation du taux d’annuité qui passe de 1,33 % à 2 % à compter du 1er janvier 2011. Le 20 avril 2012, le Conseil d’administration de la société autorise la Direction générale de la CNSS à procéder à cette harmonisation pour tous les dossiers des pensionnés qui contiennent des éléments permettant le calcul, et au paiement desdites pensions. Depuis, plus rien, malgré les déclarations à plusieurs occasions du ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale d’alors. C’est, fatigués d’attendre, que les retraités ont décidé de sortir de leur silence, pardon, de leur sagesse pour s’adresser au Premier ministre en ces termes : « à ce jour, nous sommes toujours dans l’attente de l’application effective de la mesure en question sans aucune information officielle et crédible à même de nous situer ».

Pourquoi les deux sociétés refusent-elles d’appliquer des décisions prises au plus haut niveau de l’Etat ? S’il y a des difficultés particulières, qu’elles acceptent de dialoguer avec les intéressés. Comme le prône d’ailleurs le gouvernement dans son nouveau mode de gouvernance. Mais à garder le silence, on prépare le lit des manifestations et de la violence. Préjudiciables à la paix et à la cohésion sociale. Et cela est d’autant plus incompréhensible du côté de la CNSS qu’elle doit s’occuper de la sécurité sociale et que les personnes concernées sont des retraitées. Le gouvernement travaille depuis quelque temps à instaurer un climat de paix et de sécurité. Que chacun travaille donc de son côté à faire en sorte que ces efforts ne soient pas vains. Nous y avons tous intérêts.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 27 février 2013 à 04:51, par Luluan "Le monde a changé" En réponse à : Autant le dire… : Ainsi on fait, et après on dit que y a problème !

    Une bonne analyse, mais peut mieux faire, en ce qui concerne les retraités. Affinez votre analyse. Vérifier auprès de la caisse et des autres autorités compétentes, pour connaitre le nombre de retraités décédés , depuis la prise de cette décision à nos jours. Qui va profiter des conséquences de cette situation ? Qui a intérêt à ce que cette situation perdure et reste en l’état ? Quand il y a crise, tout de suite il est fait appel aux anciens.Mais quand il s’agit de les faire entrer dans leurs droits, on traine les pieds. Si ce n’est pas malheureux pour ce pays.

  • Le 27 février 2013 à 08:20, par YADEGA En réponse à : Autant le dire… : Ainsi on fait, et après on dit que y a problème !

    La responsabilité du gouvernement est entière sur ces deux dossiers. Je ne pense pas que les acteurs concernés exagèrent c’est plutôt l’autorité publique qui doit s’assumer afin de nous éviter ces désagrément en mettant au pas les entreprise hors la loi. Imaginer que : le Gouvernement dit aux syndicats de négocier l’application du décret à l’ONATEL avec le DG ;
    le même Gouvernement veut revenir sur l’harmonisation du taux d’annuité à 2 % à compter du 1er janvier 2011. Il parle des conséquences.

  • Le 27 février 2013 à 10:07, par Moalim En réponse à : Autant le dire… : Ainsi on fait, et après on dit que y a problème !

    Cest la reponse du berger à à la bergère.nous avons tjrs dis au gouvernement de faire très attention et d’appliquer les decisions judiciaires.lorsque le conseil de ministre se mets au dessus de la justice,il est fort à comprendre que ces propres lois ne soient pas respectées un jour ou l’autre.
    MAis de grace,le presiodent doit taper du_ point sur la table pour le respect de ces decrets.car ça devient une deffience à son autorité.On est où là ?

  • Le 27 février 2013 à 10:23, par Ranini En réponse à : Autant le dire… : Ainsi on fait, et après on dit que y a problème !

    Salut à tous ! Merci pour ce bel article ! Une analyse cohérente, de la part de l’auteur, qui interpelle les Autorités de ce Pays tant aimé ! Que chacun s’assume à son niveau pour éviter de faire le lit de la violence !

    • Le 27 février 2013 à 10:46 En réponse à : Autant le dire… : Ainsi on fait, et après on dit que y a problème !

      M’BA RANINI vous avez parfaitement raison que chacun s’assume. L’autorité de l’État est remise ici en cause ! Pourquoi on n’appliquerai pas la loi ?

      • Le 27 février 2013 à 14:16, par Association des défenseurs de la presse En réponse à : Autant le dire… : Ainsi on fait, et après on dit que y a problème !

        Je ne sais pas comment vous pouvez apprécier une telle analyse qui fait du coq à l’âne. Le journaliste est tellement sous informé qu’il dit des choses dont il ne connait pas la portée. Je pense que pour les prochaines analyses approchez vous des premiers responsables des institutions au lieu de dire des choses comme ça.
        Le journalisme n’est pas la dévinette

  • Le 27 février 2013 à 11:12, par citoyen de bobo En réponse à : Autant le dire… : Ainsi on fait, et après on dit que y a problème !

    A force de laisser perdurer le problème des agents de l’Onatel qui sont dans leur plein droit, l’Etat aura tous les salariés à sa trousse car dans les banques les salaires ne sont pas disponibles faute de connextion informatique ou je ne sais quoi !!Avant que ça ne dégenère, il est temps de résoudre ce petit problème !!

  • Le 27 février 2013 à 15:56, par Pseudo En réponse à : Autant le dire… : Ainsi on fait, et après on dit que y a problème !

    Dans tout ça là, que dit la presse officielle (RTB et autres) ????
    on entretient un silence la dessus comme c’était le cas de la grève du syntsha. dans tous les cas la vérité finira par se savoir !

  • Le 27 février 2013 à 19:50, par Citoyen En réponse à : Autant le dire… : Ainsi on fait, et après on dit que y a problème !

    Fuite en avant de nos autorités
    Ces deux dossiers démontrent une fuite en avant ou un deal entre l’Etat et le patronat. Sinon un décret signé du président du Faso (PF) devrait s’appliquer aisement et par tous. Les autorités doivent veiller à l’application des lois et décrets du pays si nous sommes dans un Etat de droit. Les lois ne s’appliquent pas seulement aux pauvres citoyens mais aussi aux patronat et les riches bourgeois. Le PF doit prendre sa responsabilité en ce qui concerne les decrets.

  • Le 27 février 2013 à 21:26, par Letrois En réponse à : Autant le dire… : Ainsi on fait, et après on dit que y a problème !

    Quand ça ne va pas tout le monde va en grève et dire que les agents de l’ONATEL vont avoir la population sur leur dos c’est prendre parti. chacun utilise l’arme qu’il a en sa possession pour tirer ; les agents de santé, les enseignants, les militaires...si vous les journalistes vous avez peur aller en grève c’est votre problème. Mon cher ton analyse est trop plat tu gagnerait à mieux te former et à bien chercher l’info

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