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Sortie littéraire : Gassé Galo ou Yacouba Traoré

Publié le mardi 26 février 2013 à 18h01min

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Sortie littéraire : Gassé Galo ou Yacouba Traoré

A la famille des intellectuels qui laissent leurs contributions sous forme écrite aux générations futures, Yacouba Traoré en fait désormais partie. A travers « Gassé Galo Entre les lignes de mon journal, A propos du pouvoir du journalisme », le journaliste se dévoile, parle de journalisme, sollicite ses mémoires et à travers elles, nous fait revivre des pans entiers de notre histoire de la Haute-Volta et même au-delà à nos jours.

Du journalisme, il en est beaucoup question dans cet ouvrage. Des fausses ouvertures du JT, aux questions de la vérification et du recoupage de l’information, il revient sur les principes fondateurs du journalisme. Journaliste, amoureux de la révolution, il reconnait s’être pourtant réjoui de l’incendie qui emporta l’Observateur. Il confesse ainsi l’aveuglement qui était le sien au moment des faits. Le monde des médias, Yacouba Traoré l’a intégré à la faveur de la révolution d’Août-1983. Du parcours peu classique qui le mena dans ce milieu, il en a essuyé des remarques désobligeantes « petit journaliste révolutionnaire : un journaliste de seconde zone, un marginal, un usurpateur, un imposteur entré dans l’univers du journalisme par effraction », mais s’en est affranchi. Entre les lignes de son journal, il confesse autre chose : sa proximité avec la politique de Blaise Compaoré. « Tous les régimes qui se sont succédés à la tête du pays depuis l’indépendance ont pris le soin d’imposer leurs hommes au sein des medias d’Etats, afin que le traitement de l’information soit en phase avec la préservation de leurs intérêts », s’en défend-il. Mieux il met au défi quiconque de circonscrire cette réalité aux seuls médias d’Etat. Pour sa part, il a fait à plusieurs reprises des missions commandées (du journalisme d’accompagnement selon son mot) mais il ne s’en est jamais offusqué.

De souvenirs en souvenirs, Yacouba Traoré parle de ses échecs. De son rendez vous manqués avec Kadhafi, de la perte de ses reflexes de journaliste à Koudougou. Mais il parle aussi de ses succès. Kadhafi, le destin l’a remis sur son chemin et son scoop il l’a eu. Tout aussi remarquables sont ses descriptions de la Guerre de Noël, de la ronde de Djéliba le griot de Souroukoukin, des premiers pas d’homme politique de Blaise Compaoré.

De son quartier natal de Souroukoukin, à son fauteuil de Directeur Général de la Radiodiffusion Télévision du Burkina, l’enfant est devenu homme. Des aveux de condamné à mort, vaniteux ou sincères c’est selon mais dit de la plus simple des manières. Le journaliste a aiguisé sa plume. Lire comme si vous y étiez en cinq (5) chapitres et 218 pages c’est Gassé Galo.

Aminata Ouédraogo

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