Décidément, Ouagadougou mérite bien son rang de première ville africaine de la culture. Une semaine après la clôture du Fespaco 2013, s’ouvre du 9 au 16 mars prochain, à Ouagadougou, au Burkina Faso, la deuxième édition du Festival « KOM-BI TIGRI », qui signifie en Mooré, une des langues parlées au Burkina, « la fête des enfants ».

Organisé par « l’Association Veenem », une association de Burkinabè vivant en France, ce festival international et pluridisciplinaire de spectacle s’adresse particulièrement au jeune public de 3 à 12 ans. Une initiative qui vient enfin combler un vide, car aussi surprenant que cela puisse paraître, dans un pays comme le Burkina où on dénombre pas moins de 300 festivals, il n’en n’existent que très peu proposant des spectacles pluridisciplinaires en direction des enfants. « Les enfants d’aujourd’hui sont les adultes et les bâtisseurs de demain et je considère qu’ils doivent découvrir leur culture pour devenir des citoyens responsables et respectueux des autres.

Cependant, ayant vécu et passé toute mon enfance dans un quartier périphérique de la ville de Ouagadougou, j’ai constaté que les enfants de ces quartiers populaires, issus de familles modestes, n’ont que très rarement accès à la culture, aux livres et aux arts du spectacle vivant », explique Bibaba Rouamba, comédienne burkinabè vivant en France et principal artisan du projet.

Eclatés en plusieurs endroits (CENASA, Institut français de Ouaga, Maison des jeunes et de la culture de Larlé, le CDC la Termitière), les spectacles proposés à l’occasion visent plusieurs objectifs : Faciliter l’accès aux arts du spectacle vivant aux enfants des quartiers populaires, contribuer à la promotion de l’art et la lecture des tous petits et développer les pratiques artistiques à destination des enfants des quartiers périphériques.
Pratiquement, le Festival Kom-bi Tigré, c’est 18 représentations de spectacles vivants, (danse, musique, théâtre, conte, clown, marionnettes avec en partenariat 3 écoles primaires de Ouagadougou au moins), 5 ateliers - découverte de disciplines artistiques dont la danse, le théâtre, le conte, l’écriture, des Visites- découvertes d’espaces culturels ouagavillois (bibliothèque du Centre Culturel Français, atelier de l’artiste plasticien récupérateur Sahab, le musée national, etc.), rencontres-débats réunissant des professionnels, sur le thème du spectacle jeune public et de son développement au Burkina Faso, etc.

« En organisant ce festival international pluridisciplinaire pour jeune public, nous souhaitons intéresser les enfants de la ville de Ouagadougou à l’apprentissage des arts à travers des ateliers de pratiques artistiques, équiper davantage l’espace de loisirs en livres, jeux éducatifs et autres matériels ludiques, susciter l’intérêt et la curiosité vis-à-vis des activités culturelles chez les enfants », insiste Bibata Rouamba.

Au-delà de l’organisation d’évènements ponctuels comme le Festival, l’Association Veenem mène un travail de fond pour la promotion des arts vivants au Burkina. Elle dispose d’un espace au sein de la MJC Naaba Anbga à Ouagadougou où des livres de jeunesse, en particulier d’auteurs africains, sont mis à la disposition des enfants, mais également de matériaux de dessin, de coloriage, de peinture et de jeux de sociétés. L’association organise aussi régulièrement des animations en contes, jeux, musique, maquillage artistique, des projections de films, de dessins animés, d’émissions éducatives pour les enfants et l’initiation à l’informatique.
« Nous avons un potentiel culturel énorme que nous n’exploitons pas assez. Personnellement, il a fallu que je vienne en France pour prendre conscience de ce potentiel culturel et il est de notre devoir d’éveiller les jeunes enfants à leur culture », plaide Bibata Rouamba.

Joachim Vokouma, Lefaso.net

Contacts : Association Veenem
Téléphone : (0033) 06 09 58 62 41
Email : contact@veenem.com
www.veenem.com
Contact Ouaga : 76 56 46 45/ 76 65 86 07
78 35 01 01