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La Directrice générale de l’UNESCO à Ouagadougou : Bilan satisfaisant d’un bref séjour

Publié le lundi 25 février 2013 à 15h08min

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La Directrice générale de l’UNESCO à Ouagadougou : Bilan satisfaisant d’un bref séjour

Il y a quelques jours, la Directrice générale de l’UNESCO était à Ouagadougou, notamment pour assister à la cérémonie d’ouverture du FESPACO 2013. En plus de ce rendez-vous culturel, Irina Bokova a eu un calendrier très chargé : entretiens avec le Président du Faso et le Premier Ministre, visites de divers sites et départements ministériels… Avant de reprendre son vol, elle a même trouvé le temps - au cours d’un point de presse tenu ce 23 février 2013 à l’hôtel Laïco juste après le lancement du FESPACO - de dresser un premier bilan de ce bref mais riche passage dans notre capitale.

A la suite de son entrevue avec le président du Faso, la Directrice générale de l’UNESCO a été reçue par le Premier ministre ainsi que le ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale. Par ailleurs, elle a aussi pu assister à une réunion de travail avec huit ministres dont ceux en charge des Enseignements secondaire et supérieur, de l’Education nationale, de la Culture, des Aménagements hydrauliques, de la Jeunesse. A l’arrivée, le satisfecit fut partagé.

Globalement, la directrice générale dit retenir « qu’il y a une forte volonté politique ici d’accélérer le développement durable et équitable ». Toutefois, il y a encore beaucoup de défis à relever.

Malgré tout, le « Burkina Faso est un bon exemple, pas seulement dans le domaine de la paix, de la tolérance ; c’est aussi un pays qui se développe ».

Le gouvernement du Burkina Faso bénéficiera, dans la poursuite de ses ambitions, de toute l’expertise de l’UNESCO.

Le FESPACO fait la joie de l’UNESCO

La Directrice générale dit avoir vu toute la ville très enthousiaste à l’ouverture du FESPACO. Ce qui, selon elle, témoigne de l’attachement populaire dont bénéficie ce rendez-vous du cinéma africain. « L’UNESCO a soutenu et continuera de soutenir ce festival », a confié Irina Bokova.

Dans le domaine de la culture en général, l’UNESCO entend venir en aide à la protection des patrimoines immatériels de notre pays. En effet, pour Mme Bokova, « la culture est un très fort facteur de cohésion sociale ». Et le FESPACO est une belle illustration de cette force de la culture.

Le soutien de l’UNESCO à l’éducation au Burkina

Le Burkina Faso a beaucoup avancé dans le primaire avec surtout la parité dans la scolarisation. « Il faut aussi reconnaître les succès », a martelé Mme Bokova. La DG de l’UNESCO a en effet relevé que le pays des hommes intègres a fait « un énorme effort en matière d’Education pour tous (EPT) ». Suite à cette preuve de bonne volonté, le pays bénéficiera d’encore plus de soutien de la part de l’institution onusienne qui reste attachée à sa conviction selon laquelle il ne peut y avoir de développement durable sans éducation.

Les défis dans le système éducatif au Burkina se situent surtout au niveau de l’enseignement secondaire, notamment en termes d’enseignants. Les échanges de la Directrice générale avec le ministre Ouattara ont ainsi porté sur la formation de ces derniers. L’autre sujet important fut celui de l’éducation des jeunes filles. Pour faire face à ce défi, le renforcement des capacités du centre international d’éducation de filles basé à Ouagadougou (classé centre de catégorie 2 par l’UNESCO) est envisagé pour que ce centre soit véritablement un centre régional et même continental.

La nécessité d’amélioration de la qualité de l’éducation s’impose également. De même, il convient de renforcer la formation technique et professionnelle des jeunes.

Bientôt des experts sous mandat UNESCO au Burkina pour étudier le projet de création de réserves de biosphère dans notre pays

Au sujet de l’eau, les échanges avec la Directrice Générale de l’UNESCO ont essentiellement porté sur la gestion des ressources en eau dans notre pays après 2015, mais surtout sur le projet de création de la réserve de biosphère à partir du fleuve Pendjari. Cette biosphère - qui pourrait avoir une dimension internationale, ne serait-ce qu’avec le Benin - est une source sûre de multiples opportunités pour nos populations, en particulier pour les ruraux.

En outre, il a aussi été question de la création d’une autre réserve de biosphère au sein du Parc W, à cheval entre le Benin, le Burkina Faso et le Niger.

Dans la perspective de réalisation de ces biosphères, la Directrice générale de l’UNESCO a fait la promesse d’envoyer promptement des experts pour des études techniques. Après cela, il appartiendra à l’Etat du Burkina d’adresser le dossier de chacun de ces projets à l’UNESCO.

Toujours dans le sens de son attachement à la question de l’eau, Irina Bokova a, en sus, visité l’Institut internationale d’Ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), et le Musée de l’eau à Loumbila.

Ruines de Loropénie : à quand l’accompagnement financier de l’UNESCO ?

La DG de l’UNESCO note au passage, non sans dédain, n’avoir pas « eu le temps de visiter le site de Loropéni ».

Abordant la question de l’entretien du site, la Directrice générale dit rappeler que « la protection, la préservation de ce site restent à la charge des autorités nationales », même si l’UNESCO dispose d’un fonds pour le patrimoine mondial.

Toutefois, à la suite d’une évaluation avec le concours d’experts, des besoins de reconstruction du site des Ruines de Loropéni, un projet de financement peut être soumis à l’UNESCO. C’est selon cette procédure que les autorités du Burkina pourront obtenir le soutien financier en vue de la réalisation des aménagements appropriés sur le site.

Enfin, il convient, selon Mme Bokova, d’ancrer le patrimoine dans la vie des communautés locales afin que ces dernières s’investissent dans la protection du site.

Des questions d’envergure internationale

L’encouragement de l’UNESCO au président du Faso dans la poursuite du dialogue au Mali a été réitéré au cours de ce point de presse. « Ce qui importe d’être fait aujourd’hui au Mali, c’est un mélange de mesures », a précisé Irina Bokova. Autant le besoin de sécurisation par l’intervention militaire s’impose, autant le dialogue est indispensable pour la réconciliation au Mali.

Répondant à une préoccupation relative au bien-fondé de la distinction du président français avec le Prix Houpphouët Boigny, la Directrice générale dira n’avoir pas eu « le temps de lire les arguments qui ont prévalu à la distinction du président Hollande ». Et de poursuivre, « mais j’imagine que parmi les arguments, la décision courageuse d’arrêter l’avancée des extrémistes au Mali et de sécuriser la sous-région y figure ».

Mme Bokova a réaffirmé l’implication de son institution dans la prise en charge de la reconstruction des mausolées détruits par les groupes extrémistes à Tombouctou. Aussi, a-t-elle souligné la nécessité de numérisation de ces sites dans la perspective, notamment, de « redonner la fierté au peuple malien de disposer d’une telle richesse ».

En tout état de cause, l’Afrique peut encore compter sur l’UNESCO dans plusieurs domaines. En effet, si l’on en croit Mme Bokova, la présence de cette institution va se réaffirmer sur le continent. Voilà une bonne nouvelle pour l’éducation, la science et la culture de nos pays.

Fulbert PARE

Lefaso.net

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