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Ouverture du FESPACO 2013 : Quand la politique s’invite au cinéma.

Publié le dimanche 24 février 2013 à 21h00min

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Ouverture du FESPACO 2013 : Quand la politique  s’invite au cinéma.

La 23e édition du FESPACO s’est ouverte ce samedi soir dans un stade du 4 Août à demi plein. « Sobriété » aura été le maître-mot de cet évènement qui, comparé aux éditions précédentes, n’a peut-être pas été aussi festif. Restriction budgétaire ? Volonté de recentrer le festival sur le cinéma ? Sans doute un peu des deux. Malgré tout, les animations proposées cette année – on retiendra surtout la prestation endiablée de l’artiste nigérian Flavour – ont remporté un certain succès auprès d’un public venu moins nombreux qu’à l’accoutumée.

Aux alentours de 15h samedi après-midi, le stade du 4 août a ouvert ses portes aux burkinabè afin qu’ils viennent fêter le lancement du FESPACO 2013. De 16h30 à 19h, se sont succédé artistes et personnalités politiques afin d’animer cette cérémonie dont le thème « Wakatt » - « le temps », en langue nationale Mooré – aura permis au public présent de faire un bref voyage dans le passé africain grâce aux costumes et coupes de cheveux « rétro » des danseurs.

Côté musique, les artistes burkinabè Sana Bob et Greg se sont chargés de chauffer un public, un peu tiède avant l’arrivée de la star nigériane Flavour. Ce dernier, tout de blanc vêtu, a réussi à électriser la foule – et surtout, disons-le, le public féminin – durant 30 minutes de show pendant lesquelles se sont succédé les tubes et les danses lascives. Le chanteur de « Ashao » s’est même permis une sortie de scène jusque dans les gradins où il a été salué par le Premier ministre et les premières dames burkinabè et gabonaise.

Parmi les personnalités présentes au Stade figurait le maire de la ville de Ouagadougou. Simon Compaoré, qui prenait la parole pour la dernière fois en tant qu’édile de la capitale à l’ouverture d’une édition du Fespaco, s’est réjoui de la visibilité dont a bénéficié sa cité grâce au festival. « Le temps passé à la mairie de la ville de Ouagadougou m’a permis de mesurer l’aura que confère le FESPACO à la ville », a indiqué Simon Compaoré avant d’ajouter : « notez que le FESPACO est une manifestation à plusieurs facettes dont sa légendaire rue marchande ». Il a, en outre, souligné la nécessité de redonner au cinéma africain ces lettres de noblesse.

Une vision soutenue par le Ministre de la Culture et du tourisme, Baba Hama. « Le cinéma est un outil incontournable d’intégration de nos peuples. Il devient donc nécessaire, pour son développement, de mettre en place une véritable industrie » a déclaré ce dernier. Bien que le FESPACO soit, sans conteste, la plus grande manifestation cinématographique du continent africain, il reste encore beaucoup à faire. « Il est impératif de doter le FESPACO - qui a atteint maintenant sa vitesse de croisière - d’infrastructures fiables et répondant aux normes de la profession » a souligné le ministre de la Culture et du tourisme qui assure que « le gouvernement burkinabè a pris conscience de cela ».


Cette 23e édition du FESPACO a pour intitulé : « Cinéma et politiques publiques en Afrique ». Selon Beyon Luc Adolphe Tiao, Premier ministre du Burkina, « cette thématique pourra permettre à tout le monde de réfléchir à la relance du cinéma africain, en net recul ces dernières années ». Le chef du gouvernement burkinabè fonde son optimisme sur les multiples vertus du cinéma. « Le cinéma est un vecteur de la promotion des droits, il est aussi un vecteur d’intégration des peuples africains », a-t-il mentionné.

Le Gabon, pays invité d’honneur de cette édition est représenté par sa première dame, Sylvia Bongo Ondimba, accompagnée par des membres du gouvernement dont Blaise Louembé, ministre de la culture. « Emerveillé » par la beauté de la cérémonie d’ouverture, le ministre Louembé a pu « féliciter le Burkina pour avoir eu l’initiative de créer le FESPACO et choisi le Gabon comme invité d’honneur ». Pour lui, il est urgent et nécessaire de créer une synergie au plan continental afin de permettre au cinéma africain de remonter la pente.

Selon M. Louembé, le président Ali Bongo Ondimba a déjà « donné des instructions afin que soit mis en place un fond d’aide aux réalisateurs pour la promotion de leurs films au plan national et international ». Son département a donc prévu la construction de salles de cinéma dans toutes les villes afin de faciliter la diffusion des films produits au Gabon. Voilà de quoi redonner le sourire au cinéma gabonais.

Ouverte ce samedi 23 février, la 23e édition du FESPACO se déroulera jusqu’au 2 mars prochain. Projections de films en compétition, rue marchande, nuits du FESPACO ainsi que la cérémonie de libation vont meubler le programme des cinéastes et cinéphiles présents à Ouagadougou. Placée sous le parrainage de la première dame du Burkina, Chantal Compaoré depuis quelques éditions, le festival a comme invitée d’honneur cette année Salimata Salembéré, ancienne ministre de la Culture du Burkina.

Jacques Théodore Balima et Pierre Mareczko (stagiaire)
Lefaso.net

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