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Autant le dire… : Ouverture et transparence à l’Assemblée nationale

Publié le vendredi 22 février 2013 à 09h13min

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Autant le dire… : Ouverture et transparence à l’Assemblée nationale

Plus rien ne sera comme avant à l’Assemblée nationale. Le temple de la démocratie, donc du débat politique, veut s’ouvrir aux mandataires, c’est-à-dire au peuple, à ceux qui ont permis aux 127 députés d’être à l’hémicycle. Ouverture et transparence, c’est sous ce thème que s’est tenu un atelier qui a réuni une centaine de journalistes venus des treize régions du Burkina.

D’importants modules allant du rôle du député au fonctionnement de l’Assemblée nationale, en passant par l’organisation d’une Assemblée générale, les groupes parlementaires, les lois et règlements, etc. En clair, le président Soungalo Ouattara veut faire comprendre aux hommes de média ce qu’est véritablement une Assemblée nationale, puisqu’il sait qu’en leur qualité de relais auprès des Burkinabè, ils feront comprendre à ceux-ci, l’Assemblée nationale à leur tour.

C’est une innovation à laquelle il fallait s’attendre dans la mesure où, à commencer par les députés, nombreux sont ceux qui ne comprennent pas jusqu’à présent leur rôle. Il n’y a qu’à se référer aux élections législatives, aux promesses de construction d’écoles, de routes, de barrages et même de financement de microprojets et de création d’emplois que font certains députés. Il n’y a qu’à voir le train de vie que mènent certains d’entre eux, narguant ainsi les populations en oubliant qu’ils sont leurs mandataires dont ils doivent défendre les intérêts. Le député, en tant que représentant du peuple doit être permanemment en contact avec celui-ci. Ils doivent pouvoir faire remonter ses préoccupations et les exposer devant le gouvernement. Et ensuite contrôler l’action de celui-ci en faveur justement des populations. Ce n’est pas pour rien, ce n’est pas pour les beaux yeux de la démocratie que le Premier ministre est désormais responsable devant l’Assemblée. En présentant son Discours de politique générale, soumis à débats et dont le vote positif vaut investiture, le législateur a voulu permettre ainsi à l’Assemblée nationale, aux députés, d’être véritablement au cœur des politiques de décisions et de développement. Encore faut-il que les députés eux-mêmes le comprennent comme tel et assument leurs responsabilités.

Sous les législatures passées, l’image « honorable » du député a pris un sérieux coup. Présentant celui-ci comme un budgétivore, un commis de l’Etat, payé pour ne rien faire, si ce n’est se pavaner dans les rues des capitales et quelques rares fois en campagne, auprès des électeurs, dans des véhicules grosses cylindrées, aux vitres fumées qui empêchent de le voir. L’image du député sous les législatures passées, c’est celui qui ne sait rien faire d’autre que de s’octroyer des privilèges très souvent au-dessus de la moyenne. Si bien que les Burkinabè n’étaient plus en phase, réellement avec leurs députés. Il faut donc resserrer ces liens. D’où l’accompagnement, en partie de la presse.

Consentir l’impôt pour le député et voter la loi, c’est faire en sorte que les préoccupations des Burkinabè soient traduites à travers des lois et des impôts justes et équitables, qui protègent aussi bien le riche, mais également le pauvre, qui protègent le plus fort, mais surtout le plus faible. Des lois et des impôts qui concordent avec notre contexte et adaptés au moment. Et le député doit savoir cela. Ce qui exige de lui, une présence permanente et régulière auprès des populations.

Si les média doivent aider à réussir ce pari, il revient également aux députés de jouer leur partition. D’abord par un comportement honorable tant à l’hémicycle que dans la vie de tous les jours. Ensuite, ils doivent se cultiver et rehausser le niveau du débat en posant des problèmes qui valent la peine. Comme a dit quelqu’un, « on ne doit plus imaginer l’avenir, on le construit ». En français facile, cela veut dire qu’il faut se mettre tout de suite au travail et le faire bien. C’est ce que la Nation attend de nous.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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