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A propos du Dossier Thomas Sankara : « Les lignes bougent, nous nous approchons de la vérité »

Publié le jeudi 21 février 2013 à 21h06min

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A propos du Dossier Thomas  Sankara : « Les lignes bougent, nous nous approchons de la vérité »

A Paris, au Palais Bourbon , se joue aussi l’avenir du dossier Thomas Sankara, avec un projet d’enquête parlementaire mise en route et soutenue par des députés Burkinabè et français, avec un fort soutien d’ONG de défense des droits de l’Homme. Cela à la grande satisfaction de Bénéwendé Stanislas Sankara qui était, ce jeudi 21 Février 2013 à Ouagadougou, face à la presse pour rendre compte de son récent séjour en France.

En effet, le président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) a participé, du 7 au 10 février 2013, au bord de la Seine, au 36e congrès du Parti Communiste Français (PCF). Sur invitation des responsables du parti, aux côtés de Ibrahima Koné, président groupe parlementaire Alternance, Démocratie et Justice (ADJ).

L’échec avec les députés UMP

« L’Assemblée nationale française a été saisie d’une nouvelle demande d’enquête parlementaire déposée et soutenue par des députés burkinabè et français mais aussi par des organisations non gouvernementales de défense des droits de l’Homme comme l’ONG Survie et le Réseau International Justice pour Sankara, Justice pour l’Afrique », a indiqué Me Sankara, qui ne cache son optimisme, en dépit de l’existence de plusieurs obstacles qui pourraient faire capoter le projet, comme ce fut d’ailleurs le cas avec la première tentative qui n’a pas abouti, faute de soutiens parlementaires.

A l’époque, les députés de l’UMP, majoritaires au Palais Bourbon, n’avaient pas appuyé la première enquête parlementaire.

L’espoir avec la majorité PS

Aujourd’hui, la majorité a changé de camp à l’Assemblée nationale française à la faveur des dernières législatives. C’est maintenant le parti socialiste qui mène, numériquement parlant, le débat parlementaire en France.

Ces députés socialistes voudraient-ils soutenir la présente initiative, surtout quand on sait que c’est du temps du « président-fondateur » du parti socialiste, François Mitterrand, que le leader de la Révolution burkinabè a été assassiné ?

Me Sankara n’y voit aucun obstacle ou inconvénient. Il pense plutôt que c’est une perche qui est tendue au PS pour prouver qu’il n’a rien à voir avec la mort de Thomas Sankara. Mais, le dossier Sankara avance-t-il vraiment dans le bon sens, c’est-à-dire vers une réouverture et un autre jugement en bonne et due forme ? Le patron de l’UNIR/PS répond par l’affirmative. « Les lignes bougent », soutient-il.

La question de l’article 37 réglée mais des inquiétudes

Et quand on lui évoque l’hypothèse d’un blocage du côté des autorités de Ouagadougou, Me Sankara se montre encore mordant : « Ce régime n’est pas éternel. Nous nous approchons de la vérité ».

Ne craint-t-il pas que cela conduise le président Blaise Compaoré à vouloir rester au pouvoir après 2015 ? « Si à cause du dossier Thomas Sankara, Blaise Compaoré refuse de quitter le pouvoir, ce sera à cause du même dossier qu’il quittera. Mieux vaut, pour lui, quitter dans de bonnes conditions comme le veulent les Burkinabè », a répliqué le président du parti de l’œuf. Pour lui, la question de l’article 37 ne se pose plus, même s’il avoue avoir quelque fois peur à entendre des déclarations relatives à une révision dudit article.

Pas question de parler de référendum sur le sujet, au regard notamment des fraudes constatées lors des dernières législatives et municipales. S’agissant des élections complémentaires du 17 février qui ont également donné lieu aux mêmes fraudes, Me Sankara pense que l’on doit tourner la page. « Le combat doit être ailleurs maintenant ».

Une autre politique extérieure sur le dossier malien

Sur le dossier malien, puisqu’il en était question lors de son séjour parisien, Bénéwendé prône une politique extérieure plus sécurisante pour nos ressortissants à l’étranger.

Concernant les rapports de l’UNIR/PS avec les Communistes français, il faut, à entendre le conférencier sankariste, les voir au-delà des carcans idéologiques anciens et dans une perspective de fondement d’un nouveau monde résolument tourné vers la satisfaction des besoins des peuples.

Le système capitaliste ayant montré ses limites avec la crise économique mondiale de ces dernières années. A ce titre, il est tout à fait sur la même longueur d’onde que le patron du PCF, Pierre Laurent qui parle désormais d’un ‘’Communisme de nouvelle génération’’.

« Et l’UNIR/PS ne cessera jamais de prôner une alternative comme enjeu et comme exigence fondamentale d’un changement politique et social effectif et réel correspondant aux attentes de notre peuple et cela s’appelle simplement faire du sankarisme ».

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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