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Chronique du gouvernement : la longue marche du cinéma et de l’audiovisuel burkinabè

Publié le mardi 19 février 2013 à 20h26min

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Chronique du gouvernement : la longue marche du cinéma et de l’audiovisuel burkinabè

Le domaine du cinéma et de l’audiovisuel au Burkina Faso amorce un nouveau décollage, afin de s’extirper de la zone de turbulence qu’il traverse depuis une quinzaine d’années. Si la quasi-totalité de la chaîne du secteur a été touchée pendant cette traversée du désert, c’est surtout au niveau des maillons de la production, de la distribution et de l’exploitation que l’on a le plus ressenti les remous.

Pour conjurer le mal, de nombreuses tentatives de dynamisation du secteur ont été initiées par l’Administration en charge du cinéma et de l’audiovisuel avec la participation des acteurs du secteur et le soutien de ses partenaires. En effet, en 1991, au lendemain de l’apogée du cinéma burkinabé , la Zatu (Loi) contenant tous les textes relatifs aux activités cinématographiques au Burkina Faso a été adoptée. cependant, cette loi n’avait pas pris en compte la vidéo dont l’avènement va engendrer des grands bouleversements, mettant à disposition du plus grand nombre d’utilisateurs (professionnels et amateurs) des équipements légers, faciles d’utilisation et à moindre coût.

Dans un contexte de crise économique « globalisée », de nombreuses structures de production créées à la faveur de cette euphorie technologique, vont être fortement éprouvés. Ainsi, paradoxalement à l’existence d’équipements en plus grande quantité, la production va baisser en qualité avant de chuter en quantité. Les raisons invoquées sont, entre autres, l’amaigrissement du financement national consacré au cinéma et à l’audiovisuel, l’élargissement des financements extérieurs (notamment européens) à tous les autres secteurs d’activités du cinéma et de l’audiovisuel et l’intérêt porté à l’émergence du cinéma et de l’audiovisuel des pays de l’Europe de l’Est et d’autres pays du Sud.

Les produits cinématographiques et audiovisuels du monde entier vont inonder les marchés nationaux. L’exploitation en salles de projections cinématographiques va battre de l’aile. A défaut de fermer pour laisser la place aux espaces de vidéo projection, les salles équipées uniquement de projecteurs cinématographiques vont se vider. L’acquisition individuelle facile de films sur supports piratés donnera le coup de semonce à l’exploitation en salle. La distribution va sombrer avec son hôtesse, la Société nationale d’exploitation et de distribution cinématographique du Burkina (SONACIB), en crise de confiance avec ses partenaires européens qui l’approvisionnaient le plus en films.

la tenue des États généraux engendrent en 1998 la rédaction d’un Livre Blanc du cinéma et de l’audiovisuel dans lequel est peaufiné l’état des lieux des secteurs de l’activité cinématographique et audiovisuelle. Il définit également les objectifs de la nouvelle politique du secteur ainsi que les stratégies et les moyens nécessaires à sa mise en œuvre. De nouveaux espoirs naissent et permettent de croire à une sortie définitive de la tourmente.

Relancer la production cinématographique et audiovisuelle à tout prix

Du constat fait en 2004 sur la mise en œuvre des conclusions du Livre Blanc, il ressortait que seul le volet de la formation connaissait un début d’exécution et donnait des signaux forts et clairs d’un bon aboutissement. Certes, de nombreuses autres structures de production avaient vu le jour, mais les autres compartiments du secteur du cinéma et de l’audiovisuel clignotaient au rouge, de plus en plus fort. La crise ne pouvant être durablement et définitivement résolue sans une dynamisation adéquate de tous les secteurs de l’activité cinématographique et audiovisuelle, l’Union Nationale des Cinéastes du Burkina (UNC-B) a pris l’initiative d’organiser un atelier sur la relance de la production. Les conclusions de cet atelier préconisaient d’adapter le cadre juridique du secteur et faciliter l’accès au financement du cinéma et de l’audiovisuel, d’augmenter quantitativement et qualitativement la production, d’améliorer la production et la mise en marché des films et produits audiovisuels.

Un plan d’action opérationnel accompagnait les conclusions et prévoyait, dans un chronogramme étalé sur cinq ans, un nouveau départ pour une production, une promotion et une mise en marché plus accrues.

Ainsi, un vent de dynamisme souffle à nouveau sur le paysage cinématographique et audiovisuel du Burkina Faso. L’UNCB, structure faîtière des professionnelles du cinéma et de l’audiovisuel, renaît de ses cendres avec l’élection d’un nouveau bureau très actif et qui est sur tous les fronts de lutte pour la résolution des problèmes du secteur du cinéma et de l’audiovisuel. Aussi, la relance du secteur de la production est-elle amorcée, en témoigne l’inscription de 118 films burkinabè au FESPACO 2013, dont 21 furent sélectionnés : 12 en compétition et 9 autres hors compétition.

Il reste à espérer que l’adoption future des textes réglementaires permette à la filière de sortir durablement et définitivement de l’ornière.

Le Ministère de la Culture et du Tourisme

Service d’Information du Gouvernement/ Tél : 50-33-21-27 / Numéro Vert : 80-00-11-67 / E-mail : sig@cenatrin.bf

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