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FESDIG : Une initiative originale

Publié le mardi 19 février 2013 à 01h16min

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FESDIG : Une initiative originale

Parvenir pendant dix années successives à organiser en milieu rural, notamment dans un village déshérité (Tiantiaka), sans eau ni électricité, un festival qui rassemble à chaque édition des dizaines de milliers de festivaliers venant d’un peu partout. C’est la prouesse que les acteurs du Festival Dilembu au Gulmu (FESDIG) dont le directeur Alfred Ouoba, viennent de réussir.

Qui l’aurait cru il y a dix ans au moment du lancement de la première édition ? Mais, le résultat est là : Le FESDIG est devenu une référence en termes de promotion et d’échanges culturels.

Grâce au partenariat gagnant-gagnant noué depuis 2008 avec le Festival Esperanzah, le FESDIG peut se targuer de son expérience en matière d’inter-culturalité. En un mot ou en mille, le FESDIG est devenu aujourd’hui un véritable creuset culturel, un lieu du donner et du recevoir.

« Contre temps et marée »

En plus des chansons des cantatrices locales comme Marie Gayérie ou des vedettes nationales comme Nama Jacky, Mades ou Dez Altino ; les festivaliers de la présente édition ont eu droit à des prestations d’acteurs venus du nord, à l’image de la troupe « Contre Temps et Marées ».

FESDIG 2013, c’est aussi les compétitions en arts culinaire, vestimentaire, la course à dos d’âne, sans oublier le concours des tirs à l’arc.

Autant d’activités qui témoignent sans doute de l’engagement et de la détermination des acteurs de l’événement, notamment l’Association Todiyaba pour la Culture et le Développement (ATCD), initiatrice du FESDIG, à faire œuvre utile.

Dilembu, jadis fête des récoltes

Les actions réalisées dans le cadre du festival vont au-delà même de l’aspect culturel. « Le FESDIG a lieu une fois par an et vise la revalorisation de la pratique traditionnelle ‘’Dilembu’’, jadis fête des récoltes, en vue de promouvoir le patrimoine artistique, culturel, touristique et agro-sylvo-pastoral de la région de l’Est du Burkina Faso appelée Gulmu », rappelle Alfred Ouoba.

Ainsi, malgré les difficultés liées notamment à l’insuffisance des moyens, chaque édition du FESDIG depuis 2004 a toujours servi de tremplin à la valorisation du potentiel culturel et agro-sylvo-pastoral du Gulmu. Et l’édition 2013 a encore servi de vitrine aux potentialités agro-sylvo-pastorales de la région.

Opérateurs agricoles, artisans, éleveurs, commerçants, petits et grands acteurs de vente ou de transformation de produits locaux s’y sont encore donné rendez-vous au grand bonheur des festivaliers. Chacun pouvait y trouver son compte.

Une économie locale à plein régime

Les amateurs de dolo avaient par exemple de quoi se régaler. Ils pouvaient se faire plaisir le jour comme de nuit durant le festival, du 14 au 17 février 2013. Il y avait aussi toutes sortes de grillade : poulet, pintade, mouton, chèvre, etc.

Bref, c’est presque toute l’économie locale qui tourne à plein régime le temps du festival. Au-delà de ces aspects directs, le FESDIG en dix ans d’existence a beaucoup apporté à Tiantiaka. Grâce au festival, le village a pu obtenir un forage et est en passe d’obtenir l’électrification et un centre de formation en soudure.

« Avec le FESDIG ici en milieu rural, on a une sorte de décentration des activités culturelles, au lieu que tout soit concentré à Ouagadougou », constate admiratrice Monica, une Suissesse qui participe au festival pour la première fois.

Le FESDIG et les NAK

« Ce festival est vraiment original. On est quelque fois tenté de le comparer aux Nuits atypiques de Koudougou, mais les NAK se tiennent dans une ville », a renchéri Papa Darga, operateurs culturel et manager d’artistes.

Comme quoi, si le FESDIG n’existait pas, il fallait le créer, ne serait-ce que pour servir d’exemple aux autres localités du pays. Même étant au village, l’on peut aussi rêver d’un festival digne de ce nom. Les populations de Tiantiaka l’ont fait et c’est devenu une réalité depuis une décennie. Les fils et filles d’autres bleds du pays peuvent en faire autant. They also can. Surtout que la culture fait partie des quatre piliers de la Stratégie de croissance accélérée pour le développement durable (SCADD), adoptée par le gouvernement burkinabè pour parvenir à l’émergence du pays.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 19 février 2013 à 15:41, par nakoby En réponse à : FESDIG : Une initiative originale

    Merci pour l’article, mais je trouve que vous avez trop repeté le mot ,(agro-sylvo-pastoral).Autre remarque et pour plus de sobreité, il preferable d’eviter les expressions des banlieues parisiennes tel que (bled).
    Bonne continuation et vivement le festival.
    Nakoby-Milan.

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