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Reprise des élections municipales : Les uns rassurent, les autres s’inquiètent à Bobo-Dioulasso

Publié le dimanche 17 février 2013 à 23h45min

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Reprise des élections municipales : Les uns rassurent, les autres s’inquiètent à Bobo-Dioulasso

La reprise partielle des élections municipales a eu lieu dimanche 17 février 2013. A Bobo-Dioulasso, les électeurs se sont rendus aux urnes dès l’ouverture des cinq bureaux de vote concernés. Devant l’école Colsama A, où deux bureaux étaient installés, des militants de partis minoritaires criaient à la fraude et à l’achat des consciences des électeurs avec des billets de banque.

Depuis 6 heures le matin, les cinq bureaux de vote ont ouvert leurs portes aux électeurs de Bobo-Dioulasso. Installés dans des écoles, chaque bureau est supervisé par une équipe de la Commission électorale nationale indépendante (la CENI), qui s’assure du respect des règles en vigueur. A l’intérieur des salles de classes aménagées pour l’occasion, des délégués de partis en lice suivent attentivement - et silencieusement le déroulement du scrutin. Malgré une vingtaine de listes présentées, seuls six partis politiques bénéficient d’une représentation à l’intérieur de la plupart des bureaux. Dans la cour de l’école Colsama A, candidats et têtes de liste de l’ADF/RDA et du CDP affichent leur optimisme : aucun problème n’a été constaté. Tout se passe donc pour le mieux.

Quant à savoir si leur présence même sur les lieux du scrutin, à deux pas des urnes, n’influencera pas les votants, tous répondent sans sourciller que c’est là leur objectif. « Il faut amener les électeurs à voter pour nous, à nous soutenir jusqu’au bout », explique Missiri Toé, candidat de l’ADF/RDA. Korotimi Bangaré/Sanou est candidate du CDP dans le secteur 21. L’ancienne maire adjointe de l’arrondissement de Konsa ne cache pas qu’elle va parfois personnellement convaincre « ses » électeurs à leur domicile, afin de les encourager à voter. « Il faut toujours aller à la conquête des électeurs, même jusqu’à 18 heures, à la fermeture des bureaux de vote », confie-t-elle. Une stratégie payante selon elle, puisque, choyés, ces électeurs auront « plus de chances de voter pour [elle] ».
A notre passage, aux environs de 10 heures, l’affluence était relativement faible, puisque moins du quart des électeurs inscrits avaient effectivement voté.

Pour cette reprise des élections municipales, 2337 électeurs étaient inscrits, à Bobo-Dioulasso, dans les bureaux des écoles primaires Colsama A (n°6 ou 11 et n°2), La Bonne Semence (n°1 et n°3) et du lycée André Dupont (n°1). Au niveau national, soixante partis politiques étaient concernés. Pour mémoire, après les élections couplées du 2 décembre 2012, le conseil d’Etat avait décidé d’annuler les votes dans plusieurs bureaux, situés dans 38 provinces des 13 régions du pays. Le conseil avait alors invoqué des irrégularités dans le processus électoral, entre autres des procès-verbaux non signés, des enveloppes non scellées, non parvenues, ou des documents difficilement exploitables. D’autres dysfonctionnements plus conséquents avaient également été révélés, notamment des déplacements d’urnes et le monnayage de votes.

Bassératou KINDO et Henri Le Roux/Stagiaire


- Missiri Toé, candidat de l’ADF/RDA : « Nous souhaitons que tout se passe bien »
Nous souhaitons que tout se passe bien cette fois-ci. Et je reste persuadé que tout ira bien, car nous allons rester jusqu’à la fermeture des bureaux. Les irrégularités constatées lors des élections dernières ne vont plus se répéter. Je suis là pour soutenir nos candidats. Nous souhaitons véritablement que tous se passe dans la quiétude et dans la paix.

- Korotimi Bangaré/Sanou, candidate du CDP : « Nous avons fait du porte-à-porte »
Depuis l’ouverture de la campagne pour la reprise des élections partielles, nous avons fait du porte-à-porte pour convaincre nos militants à revenir voter. Ce matin (17 février 2013, ndlr), nous avons continué à convaincre des militants pour qu’ils viennent voter. On a mobilisé des jeunes pour que tout se passe bien ».

Salif Ouédraogo, militant du CFDB : « Ils ont encore acheté des voix »
Le Burkina Faso nous appartient tous, et la démocratie voudrait que tout le monde puisse avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs. Mais ce que nous constatons ce matin, va à l’encontre de cette démocratie. Des candidats du parti au pouvoir sont en train d’acheter les voix des électeurs moyennant des billets de 1000 ou 2000 francs CFA. Je ne vois véritablement pas la nécessité de la reprise de ces élections, si c’est pour encore reprendre les mêmes erreurs.

- Ousmane Nougtara, militant du CNPB : « Les PV étaient au cimetière »
La reprise de ces élections n’a aucun sens. Ce sont les mêmes irrégularités qui vont s’observer comme pour le 2 décembre, où même des procès-verbaux se sont retrouvés au cimetière.

Bassératou KINDO et Henri Le Roux/Stagiaire

L’express du Faso

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