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Municipales complémentaires : ça ne mobilise pas !

Publié le jeudi 14 février 2013 à 00h40min

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Municipales complémentaires : ça ne mobilise pas !

Retour aux urnes, le dimanche 17 février 2013. C’est ce jour-là qu’auront lieu les élections municipales complémentaires dans les villages, arrondissements, secteurs et bureaux de vote où les résultats ont été annulés, au Burkina Faso, pour diverses raisons. Et depuis le samedi 9 février 2013, à zéro heure et ce, jusqu’au samedi 16 février, la chasse aux voix est ouverte. Les différents partis politiques en compétition dans les localités concernées sont donc appelés à aller convaincre leurs militants, sympathisants, voire les populations de tous bords, afin que le plus grand nombre de personnes adhèrent à leur projet de société, en votant pour eux. Cependant, depuis l’ouverture officielle de la campagne pour ces élections municipales complémentaires, l’on se pose des questions. Ces élections intéressent-elles vraiment les partis et formations politiques ? Ou est-ce finalement un non-événement pour eux ?

Ou que certains ont baissé les bras, pensant que les carottes sont déjà cuites ? En tout cas, un fait saute à l’œil : le peu de mobilisation et d’intérêt des uns et des autres pour ces élections complémentaires. Attitude qui pourrait être interprétée comme un manque d’intérêt pour le scrutin. En effet, l’on a du mal à savoir qu’une campagne électorale se déroule, ces temps-ci, dans les arrondissements de la capitale burkinabè où les élections sont reprises, les partis politiques qui se font sentir, à travers les affiches et autres banderoles, ne dépassent pas deux, sur la soixantaine en compétition.

Ceux qui lisent Sidwaya, regardent la Télévision nationale du Burkina ou écoutent la Radiodiffusion nationale se rendront compte que depuis l’ouverture de la campagne, les partis politiques qui ne font pas parvenir leurs messages pour publication se comptent à la pelle. L’on a l’impression que rien ne se passe en cette semaine de campagne électorale. Les partis et formations politiques se font discrets et sont quasi-muets. Ils diront peut-être qu’ils font du porte-à-porte, nuitamment (…) La situation est d’autant plus inquiétante et triste que même la société civile, c’est-à-dire les associations et ONG qui ont l’habitude, en temps de campagne électorale, d’apporter leur concours pour la bonne marche et la réussite de l’opération, sont aussi entrées en hibernation. Elles ont carrément démissionné.

En effet, ces structures, pour la plupart en tout cas, ne font presque rien pour aider les électeurs, en les sensibilisant et en contribuant à les former, par exemple, sur comment voter, le sens du vote, comment se comporter le jour du vote, etc. Pourtant, il est connu de tous que la non-maîtrise du vote est le plus souvent à l’origine du nombre élevé de bulletins nuls. Pourquoi donc ce désintérêt général ? Où sont passés ces partis et formations politiques qui ont lutté, bec et ongles, pour l’annulation des résultats dans certains arrondissements, communes et bureaux de vote et pour la reprise du scrutin ?

Il est vrai qu’il n’y a pas eu de financement spécial pour les partis et formations politiques pour ces élections municipales complémentaires, mais cela ne peut justifier ce calme plat. Incapable de mener sa campagne électorale en dehors du financement public ! Il y a vraiment lieu de méditer sur le sens de l’engagement et la création des partis politiques au Burkina Faso. Il est aussi vrai que ces jours-ci, les Burkinabè n’ont pas trop la tête à la politique, l’extraordinaire chevauchée des Etalons à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Afrique du Sud, aidant. Mais même là, des partis politiques bien organisés devraient être en mesure de tirer profit de cette performance des Etalons en initiant des activités dans ce sens (…)

Rien ne saurait donc expliquer et justifier ce comportement amorphe des uns et des autres, surtout des partis et formations politiques, en cette période de campagne électorale. Surtout quand l’on sait que ces élections complémentaires sont importantes. Car, il y a des arrondissements et communes entiers qui sont en jeu et l’issue de ces élections pourrait faire changer la gouvernance locale dans certaines circonscriptions. Le souhait est que tout soit mis en œuvre pour que ces élections se déroulent dans la transparence et l’équité, pour éviter de donner l’occasion à une quelconque frange de la population, de crier au vol ou à la manipulation. Chacun devrait donc travailler à battre son concurrent politique proprement.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 février 2013 à 14:49, par koffi En réponse à : Municipales complémentaires : ça ne mobilise pas !

    Vous voyez bien que ce "machin" n’interèse personne. Ce que nous craignons va se passer : le CDP va soudoyer les beni-oui-ouis qui iront mettre les bulletins assez suffisamment pour qu’il(CDP) passe comme la mascarade le laisse entrevoir.
    Je suis quelque peu chagriné pour Me Kere. Ce n’est pas de sa faute,ça le depasse.
    DIEU benisse le FASO.

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